Technique par cintrage
Première
étape :
Il faut commencer par se fabriquer une forme. C'est sur cette
forme que les planches seront mises en pression. Ici
les formes sont en contreplaqué de 15mm et sont fixées
entre-elles par des tiges filetées de 14mm. On peut en
ajouter autant que l'on souhaite et faire une structure adaptable
à la taille des planches.
Deuxième
étape :
Le cintrage du contreplaqué
en grosse épaisseur est impossible. Il faut donc procéder
par couches de 5mm. Les planches sont encollées les unes
aux autres puis mises en pression sur la forme.
Planche sur la forme
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Cintrage sur la forme
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Serrer les sangles
à cliquet progressivement en insérant des cornières
ou des méplats en acier afin d'éviter la déformation
du bois. On peut compléter le serrage des bords avec
des serre-joints. Laisser en pression au moins 24h00.
Suite et fin
:
Démoulage
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Une forme découpée
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Il suffit ensuite
de découper selon des patrons repris sur l'iconographie
de votre choix. On peut aussi faire un bombage plus accentué
et coller des planches de 3mm pour éviter de trop forcer.
Technique
par dégraissage de champs
Il s'agit de
donner une courbure en rabottant le flanc de lattes de bois
selon un angle calculé de manière à donner
le cintrage (courbure) voulue. Il suffit d'avoir le bon arc...
Un dessin vaut
mieux qu'un long discours...
Etape 1 :
Traçage et dégraissage des champs.
Alignement des lattes et taille
des champs aux ciseaux ou au rabot.
Etape 2 et 3:
Mise en forme du cintrage
en serrant champs contre champs. Les lattes sont fixées
par mortaises.
L'ensemble est
maintenu en pression par serrage latéral.
Etape 4 :
Rabottage des arrêtes pour retrouver le bombé
et découpe de la forme.
Merci au Forgeron
Cathare pour sa contribution à cet exposé technique
sur ce dernier type d'assemblage.
Habillage du bouclier
Le bouclier est
recouvert de cuir tanné végétal.
Une épaisseur de 3mm suffit, mais on peut prévoir
plus épais.
Etape 1 :
Fixer le cuir sur le bouclier Prendre
l'empreinte du bouclier sur le cuir et ajouter 5cm (pour 15mm
d'épaisseur de bois). Clouer ensuite le cuir avec de
la semence de tapissier en le rabattant à l'intérieur.
Mouiller généreusement et frapper au maillet de
bois pour assouplir la matière.
Etape 2 :
Riveter le cuir
Il s'agit ici
de poser des rivets à tête large traversant le
bouclier et le cuir. L'objectif est un maintien définitif
du cuir et un renfort du bois qui n'éclatera pas sous
les chocs. Pour riveter
j'utilise des "Japy" 5X35. J'en martèle la
tête puis je chauffe au rouge pour donner un aspect forgé.
Le rivet est coupé à la bonne longueur (une fois
1/2 son diamètre) et mâté sur une carrelle
faite "maison".
Rivet
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Carrelle
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Une fois les rivets posés,
mouiller abondamment le cuir pour qu'il se tende et durcisse.
Envers
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Endroit "mouillé"
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Montage des énarmes
Les énarmes
sont les sangles qui servent à tenir le bouclier au bras
et à la main. J'ai fait le choix de les poser en biais.
C'est un montage historiquement correct. Il existe d'autres
possibilités. Il
faut également protéger le bras des chocs notamment
contre le porte à faux de la flèche du bouclier.
J'ai fait une protection composée de rectangles de lin
cousus et bourrés au crin végétal. Ce n'est
pas attesté historiquement mais cela me paraît
cohérent tant dans la fonction que par les matières
utilisées. Les énarmes
: Poser son bras sur le
bouclier, déterminer l'angle adapté puis faire
des repères pour fixer les sangles. Une sangle au niveau
de l'avant bras, une sangle pur la main (ou deux montées
en croix). La protection
: Elle est simplement
clouée à la semance de tapissier.
On remarquera que
j'ai fait une boucle seulement pour l'avant bras. La poignée
est composée de deux demi-sangles percées et réglables
au moyen d'un simple lacet.
La même
technique de montage sur mon écu. Par expérience,
des énarmes larges et épaisses (cuir de 4/5mm)
donnent une meilleure prise.