Acier dur

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oriabel
Gentil Modo
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ven. août 21, 2009 3:09 pm

+1
Je vous propose de créer un topic spécifique à ce sujet fort intéressant. Les expériences pratiques des uns et des autres contribueraient à mettre en évidence une démarche intéressante, qui changerait de l'aspect strictement technique du travail à la forge.
Prez, Lumière des Lumières, Sancta Domina, Muse du Savoir Médiéval et Chantre de la Reconstitution, Katochka !
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tripat3
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ven. août 21, 2009 3:34 pm

C'est assez tentant !
Pourvu que ça ne tourne pas à l'étalage de savoir scolaire mais qui reste au niveau de l'expérience vécue.
Par pari refertur
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vuillem
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Enregistré le : sam. août 13, 2005 11:00 pm

lun. août 24, 2009 1:23 pm

Le Fer de bas-fourneau est systématiquement feuilleté, du moindre clou, jusqu'au plus gros canon ou ancre de bateau, et ce, jusqu'à l'apparition des premiers haut-fourneaux à la fin du Moyen-Âge.
Ce n'est pas tout à fait vrai. En effet, bien que le haut-fourneau finisse par supplanter le bas-fourneau au tournant du Moyen-Age et de l'époque Moderne, les méthodes d'affinages de la fonte de haut-fourneau ne sont pas si éloignées que ça du métal de bas-fourneau jusqu'au procédé Bessemer au XIXeme siècle. Pour simplifier, la fonte obtenue dans les hauts-fourneaux (fer + carbone dont le taux est supérieur à 2%) est "affinée" (décarburée pour donner fer + acier) dans un foyer où on mélange la fonte avec des scories (déchets) et on apporte beaucoup d'air. Les plus chimistes d'entre vous auront compris que cette étape permet d'apporter beaucoup d'oxygène qui va capter le carbone et donc permettre d'abaisser son taux jusqu'à ce qu'on ait du fer ou de l'acier. De fait, le produit obtenu dans les foyer d'affinage est aussi impure et peu cohérent mécanique que la loupe de bas-fourneau. Il devient donc nécessaire de nettoyer et compacter le métal en le "corroyant", c'est à dire en l'étirant et en le repliant plusieurs fois sur lui-même. Cela va permettre de souder les porosités, d'évacuer une partie de la scorie et d'homogénéiser le métal. C'est ce que Gaël (Aimery) appelle le feuilletage. Jusqu'au XIXeme siècle, à part dans certains types de procédés le métal aura cette nature feuilleté.

Sinon, mais cela n'est que du détail, les métallurgistes (ingé et archéo) considèrent que le fer pur a un taux de carbone inférieur ou égal à 0,02%. A 0,1%, pour eux, ce n'est plus du fer mais de l'acier. Un acier très mou, soit, mais un acier. Encore un détail, il y aussi des minéraux qui sont présents dans l'acier de haut-fourneau. Par contre, la différence de procédé fait que certains minéraux qu'on retrouve dans le fer de bas-fourneau ont plutôt tendance à partir dans les déchets du haut-fourneau.
Le monde est déjà saturé de passé, à tel point que le présent peut à peine y trouver ça place (L. Olivier/Le sombre abîme du temps)
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