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Posté : mar. juin 21, 2005 3:55 am
par jehan2
Je persevere dans l'offensive Orientale, je viens de mettre en ligne un document reprenant les recettes de Al tarsusi pour la fabrication de Jawshan (lamellaires) et casque en cuir datant de la fin du XIIème siècle.
Vous pourrez trouver l'article et le PDF telechargeable ici :
http://www.1186-583.org/rubrique.php3?id_rubrique=21
Pour ceux qui tenterait de refaire quelque chose, même des essais, nous sommes trés interessés par les conclusions et autres hypothèses !! N'hésitez pas nous en faire part. Merci.
Julien
Posté : mar. juin 21, 2005 6:42 am
par Réchignac
juste pour info, quand j'étais à Provins, j'ai testé un cuir de 5mm d'épaisseur. J'ai joué le cobaye et on m'a planté une dague pointue dans les cotes. ben 1 j'ai rien senti, 2 le cuir avait à peine une petite egratignure. Et je vous garantis que s'il n'y avait pas eu le cuir j'aurais été transpercé.
Quand on m'a dit ce que c'était comme cuir c'est là que j'ai été vachement surpris. C'était de la vieille truie.
Posté : mar. juin 21, 2005 7:09 am
par Réchignac
non là je déconne pas.
Posté : mar. juin 21, 2005 7:10 am
par freja
j'ai entendu parler de l'utilisation de cuir de ventre de truie, mais je ne sais pas si c'est cela que tu as essayé
Posté : mar. juin 21, 2005 7:41 am
par aed
Si le cuir est travaillé et battu au maillet
a priori c'est le contraire!
lors du tannage on assouplit le cuir en le nourrissant et en cassant ses fibres rigides (en le passant sur un coin en bois par exemple)
si l'on ne tanne pas le cuir, on a de la peau brut beaucoup plus résistante (raw hide) car elle aura gardé ses fibres intactes
pour en obtenir du pas trop cher (pour les pourtor de bouclier par exemple) j'utilise le truc d'Olive : os a macher pour chien en peau de buffle
sinon pour ta technique de moulage d"écaille Jehan la question que je me pose est sa résistance a l'humidité! les colles animales y étant très sensible, j'ai peur qu'une telle armure se délite très vite sous nos latitudes
Posté : mar. juin 21, 2005 7:56 am
par De Heer van Liere
Aed a dit :
Si le cuir est travaillé et battu au maillet
a priori c'est le contraire!
Pourtant, la semelle de cordonnier, c'est bien du croupon compressé au pilon mécanique...
Posté : mar. juin 21, 2005 7:57 am
par jehan2
Aed a dit : [
sinon pour ta technique de moulage d"écaille Jehan la question que je me pose est sa résistance a l'humidité! les colles animales y étant très sensible, j'ai peur qu'une telle armure se délite très vite sous nos latitudes
Je partage ton avis sur le cuir.
Pour l'humidité, il est possible que le vernissage, voir la peinture (beaucoup de jawshan sont colorées, une lame jaune et une lame bleu par exemple), remplisse un role d'etancheité dans le processus...
julien
Posté : mar. juin 21, 2005 9:32 am
par cassetrogne
La semelle de cuir est très rigide lorsque la chaussure est neuve. Avant de pouvoir être à l'aise dedans, il faut la "casser" en marchant avec de + en + longtemps.
Est-ce que cette opération ne s'apparentrait pas à une opération d'assouplissement "mesuré" ?
Posté : mar. juin 21, 2005 10:20 am
par De Heer van Liere
Non... Ici, c'est l'inverse... Battre le cuir avant son utilisation afin de le rigidifier... Le croupon, c'est très bien pour faire les lamelles...
D'un autre côté, une exposition intensive les lamelles de cuir en plein soleil devait avoir pour effet une polymérisation comme quand on fait du cuir bouilli, non ? Au soleil du désert... 70-80°C...
Posté : mar. juin 21, 2005 12:35 pm
par De Heer van Liere
Le record de température mesurée ( sous abri ! ) a été enregistré en Libye en 1922... 58°C !
Je ne te dis pas le sable au soleil...
Et hier, il y a eu 70°C au sol sur...
Le périf bruxellois !!!
![special [img]kator/smiley44.gif[/img]](./images/smilies/smiley44.gif)
Posté : mer. juin 22, 2005 2:22 am
par jehan2
Dans la digression "canicule", il y a une anecdote sympa dans les mémoires d'Usammah (XIIème s.).
Il s'agit d'un combattants syriens, armuré d'une jawshan en métal. Au cour de l'affrontement qui l'oppose au francs il ressent une trés vivie douleur à la main qu'il identifie comme étant le contact de sa main avec sa lamellaire vraisemblablement rendue brulante par le soleil. A la fin du combat il s'apperçoit finallement qu'il s'agit d'un coup de lance et qu'il ne s'agit pas d'une brulure mais d'une blessure serieuse. Si ce combattant a pensé a cela en premier c'est que ça devait etre assez frequant je pense.
Tout ça pour dire que la chaleur et ses effets semblent avoir été le lot commun des combattants orientaux et que les francs ont du souffrir egalement du même traitement. Nicole affirme que la cotte d'arme fut adopté dés le XIIème siècle en terre sainte pour contrer l'effet de brulure des armures. Il devait s'agir de simple cotte passée sur la maille sans un rapport aucun avec l'héraldique.
julien
Posté : mer. juin 22, 2005 3:11 am
par oriabel
Question naïve sans doute...Les Orientaux n'ont pas eu l'idée de faire la même chose ? ou les jubbah et kasagand sont-ils une solution adaptée au pb (mis à part l'aspect protecteur)? .
Pour en revenir au cuir, l'expérience de Rechignac semble intéressante. Je fais sans doute un abcès de fixation sur la question mais j'ai encore du mal à envisager qu'on ait pu enfiler une maille faite comme nous les reconstituons. J'ai toujours pensé qu'on pouvait concevoir une maille fixée en divers points sur une tunique de cuir plus ou moins épaisse qui assurerait deux fonctions : un enfilage de la maille facilité et une protection accrue. On se situerait un peu dans la lignée des broignes, non ? A moins que je n'enfonce une porte ouverte...
Posté : mer. juin 22, 2005 3:42 am
par De Heer van Liere
Pour certains tellement ouverte que l'élan risque de t'emmener fort loin... Jusqu'à Fr. Buttin et les Funcken...

Posté : mer. juin 22, 2005 4:05 am
par oriabel
Pourquoi n'en voit-on pas de réalisations ?
Posté : mer. juin 22, 2005 8:23 am
par jehan2
Oriabel a dit : Question naïve sans doute...Les Orientaux n'ont pas eu l'idée de faire la même chose ? ou les jubbah et kasagand sont-ils une solution adaptée au pb (mis à part l'aspect protecteur)? .
Oui vraisemblablement Jubbah', Kazaghand ou Jazeran, selon le nom qu'on leur donne, sont des reponses logique au phénomene "poil a frire" que site Enguerand.
Les orientaux n'utilisent leur lamellaires que dans l'esprit de se proteger des fleches et des traits pas pour le close combat. Aussi ils enfilent souvent leur prtection lourde (Jubbah', Kazaghand, Jazeran ou Dir' (cotte de maille)) qu'a l'approche de l'affrontement. De nombreuses annecdotes narre les colères que piquaient les chefs de guerre quand ils voyaient se pointer leur hommes sans armure alors que le combat etait proche... ces derniers pretextant que leur protection etaient trop lourde et trop chaude... Il arrive même que les combattants abandonnent leur armure au court d'un combat et continue en "leger"... c'est de ces pratiques qui ont fait naitre la legende d'un combattant oriental plutot leger face au occidentaux, alors que c'est plutot le contraire la plupart du temps.
julien