mar. juin 16, 2009 5:29 am
Le corroyage est largement utilisé au haut moyen age et persiste par la suite (donc aussi au 15eme siècle) mais moins systématiquement,
voici ce qu'en dit Alain Bureau, dans « Une Histoire de Couteaux » sous-titrée « Brève histoire de la coutellerie en France » :
Le martinet va permettre de mettre en œuvre des techniques appelées à perdurer : l' ETIRAGE des barres de métal, le PLATINAGE qui fournit les tôles, l' ECROUISSAGE (à froid) ou le CORROYAGE (à chaud), qui assurera homogénéité et durcissement du métal.
Apparition enfin d'un métal composite, l'acier feuilleté, dit de DAMAS,qui réussit le " mariage de la carpe et du lapin " : en superposant, soudant puis forgeant un acier très peu carboné avec un autre fortement carboné, on put obtenir un acier qui gardait l'essentiel de la souplesse et de la facilité d'affûtage du premier, tout en acquérant beaucoup de la dureté et de la résistance du second. Naturellement voué à devenir un acier d'excellence pour les couteaux et autres armes de combat (il servira même plus tard, et jusqu'au 20e siècle, à réaliser certains canons, puis fusils de chasse ), ce matériau connaissait alors des niveaux très différents de maîtrise . Cet alea s'ajoutait à une réalisation longue, difficile, et très coûteuse, puisqu'il y avait perte de beaucoup de métal au cours des opérations successives de forgeage : il demeura donc un acier rare, dont la qualité esthétique était de surcroît très apprécié, en raison des variations de teintes engendrées par le feuilletage des différents aciers .
Parallèlement, le DAMASQUINAGE (ou damasquinure)fit son apparition : Imitant un peu les dessins moirés du véritable Damas, il était en fait obtenu par ciselure, puis incrustation d'un autre métal, souvent de l'argent. Cette technique se développa particulièrement en Orient.
Cette volonté artistique prit une importance considérable, et devait atteindre son apogée au 15e siècle.
L’homme qui fait renaître les connaissances perdues, ce qui est presque plus difficile que de leur donner vie, celui-là édifie une chose immortelle et sacrée et sert non seulement une province, mais tous les peuples et toutes générations.
Didier Erasme