Laure de Tolosa a dit : Aaaaaah. A chaque fois que je vois ces trucs.. mon petit coeur chavire...
Je te comprends
![drole [img]images/icones/icon15.gif[/img]](./images/smilies/icon15.gif)
et pense que bientôt...nous serons comme eux
![amour [img]smile/love1.gif[/img]](./images/smilies/love1.gif)
Là...ce n'est plus du chavirage....
Je ne peux évidemment pas tout déballer en vrac ici, mais il semblerait que la représentation avec le "phrygien" soit un attribut symbolique, tout du moins pour ces années.
Que veux-tu dire par symbolique ? il repréenterait un pouvoir spécifique ? un statut particulier ? moi, j'ai tendance à me demander quelle est la part de la convention stylistique dans les modes de représentation. Certains de ses sceaux familiaux ne reproduisent-ils pas purement et simplement un shéma pré-défini..jusqu'à ce qu'une nouveauté technique fasse son apparition dans l'équipement, nouveauté à son tour intégrée dans la convention ? Je pense que là, on est dans un domaine très spéculatif...
D’ailleurs, à la louche entre 1190 et 1205, les représentations sont très aléatoires : restons par exemple sur les deux illustrations que tu as postées : Raimond VI ne porte pas de houssure, alors que son neveu (moins « puissant ») ...
Est-il donc légitime de doter certains équipements d'une signification liée à la fortune ? certes, qui dit houssure, dit plus de tissu, donc un coût plus élevé...mais je pense que le phénomène de mode intervient aussi. Mais il est vrai que être à la mode est aussi avoir des équipements en règle générale plus coûteux, de par leur caractère innovant.
En fait, parmi les petits éléments de ma réflexion, entre autres le changement de vocabulaire dans les sources textuelles, notamment en langue occitane : de "capels" qui désignent le nasal jusque vers les années 1209, on passe à "elmes". Les oc se sont apparemment mis à la mode, avec quelques années de retard certes, mais bien rattrapées (et j'insiste tout de même sur le caractère encore timide et surtout chez les grands "seigneurs") au moment de la croisade.
Cette évolution se retrouve-t-elle aussi dans l'iconographie ? as-tu de nombreuses occurrences de ce terme ? Ce terme de "capel" m'intéresse à plus d'un titre. On en retrouve une forme dérivée "chapel" dans le cartulaire de l'Ordre de Saint-Jean de l'Hôpital, mais avec des variantes. On lui associe "de fer" ou encore "d'ombre" ou, il me semble bien "de bonnet". Autrement dit il s'agit d'un type de couvre-chef dont la spécificité est ensuite précisée dans l'appellation. Ce n'est qu'après que le chapel désignera un type de casque précis. Le terme de capel désigne donc un nasal...mais sur quelle donnée te bases-tu ? les sources archéologiques, textuelles, iconographiques montrent-elles une coexistence exclusive de "capel" et de nasals ?
Tu n'as en tout cas pas choisi la facilité...les périodes marquées par des évolutions rapides comme celles caractérisées par un mélange d'influence sont très difficiles à comprendre et encore à reconstituer. Tout est affaire de logique mais aussi de mesure...par définition les mixités ont laissé peu de traces dans l'histoire. On les perçoit mieux quand le phénomène est installé. La gestation se laisse plus difficilement aborder.
Mais tout ceci est passionnant

et mes questions ne sont dictées que par la curiosité
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Prez, Lumière des Lumières, Sancta Domina, Muse du Savoir Médiéval et Chantre de la Reconstitution, Katochka !