


Couteau à plate semelle, inspiré des trouvailles de Londres de la fin du XIVeme siècle
Fer à cheval ; rivet en tige de laiton ; chêne et garde en laiton. 19 cm de long ; 1,4cm au plus large ; dos 3 mm au plus large ; semelle 4 mm au plus large, hauteur max de lame 1,9 cm
Pourquoi en fer à cheval ? Parce que l'acier du couteau a été obtenu après cémentation d'un vieux fer à cheval. Cela a eu lieu l'année dernière durant les Médiévales de Crèvecoeur. En premier lieu, Vincent "Gizenpaille" Lecouturier a forgé la lame brute dans un morceau de fer à cheval. Ensuite cette lame a été mise à cémenter dans une trousse en argile au contact de gros morceaux de cuir pendant 5 à 6 heure dans un foyer à ventilation naturelle inspiré d'un four à bronze du XIVeme trouvé à Paris (Hôtel de Mongelat) réalisé par Giz' et moi-même (je ne retrouve plus de photo...). Une fois la lame sortie du four, on a validé la cémentation en essayant de tremper l'échantillon de fer à cheval non cémenté. Bilan le fer n'a pas pris la trempe. Par contre, la lame cémenté a pris la trempe. On a aussi testé à la lime et clairement, la lime n'accrochait pas vraiment le métal de la lame alors qu'elle entrait sans problème dans le fer à cheval. J'ai aussi pu constaté au moment du perçage de la semelle que cette dernière avait aussi pris du carbone, j'y ai laissé des forets...
Ensuite, j'ai fait l'émouture à la lime. L'aiguisage a été confié à Orcus. Enfin, entre hier et aujourd'hui, j'ai fini le manche.
C'est mon premier couteau, sachant que je n'ai pas fait le plus dure, Gizenpaille l'ayant forgé, trempé et revenu avec une facilité déconcertante pour un novice comme moi. Pour ce qui est de l'autocritique, je regrette de ne pas avoir plus affiné l'émouture. Les pièces de laiton de la garde ne sont pas symétrique, les rivets ne sont pas bien alignés, mais je ne trouve pas ça trop choquant. Ces caractéristiques se constatent sur des pièces archéologiques. Le bois a grandement tendance à virer au violacé en présence d'eau, probablement à cause de l'interaction entre les particules de fer issues du ponçage et les tanins du chêne. Je ne sais pas trop si je dois trouver ça moche ou pas, en tout cas, ce n'est pas historiquement incompatible. Enfin, pour info, je n'ai fait usage de machine que pour percer la semelle, le reste est fait main.