Forum des Guerriers du Moyen-Age

Et encore un type III (IV)…

Celui-ci a plus été réalisé en stock-removal, pour des raisons techniques (ma technique de forge).

Lame en 45S7 (de l’acier ressort), trempe à l’huile intégrale, revenu sélectif au chalumeau.

Soie traversante, forcée, scellée, mattée.

Manche en bois de cerf européen.

« Garde » et talon en laiton de 5mm

Longueur total : 38cm
Longueur de lame : 24,5 cm
Epaisseur de lame : 5,5mm
Poids : pas pesé
Point d’équilibre à environ 1 travers de doigts de la garde.









Faut encore que j’améliore plein de chose, dont le poli de lame…

Dans les critiques que je me fais à moi-même (ou les remarques qui m’ont été faites pendant la conception) :

- la soie aurait gagné à être plus large (ça se voit pas sur un couteau fini mais c’est vraie)…

- le dos tombe tôt (ça reste malgré tout correct) (remarquez au moins avec ce type de tomber ça devient clairement plus une arme qu’un outil…

Reste encore à lui faire un joli costume en cuir.


A vos critiques…

Pour la soie, tu l'as dit toi même un peu fine, le poli également mùériterait d'être un peu plus poussé, mais tu pourrais tout aussi bien faire du satiné.
Juste pour une question de goût je trouve le manche en bois de cerf trop poli, j'aime bien voir le bois un peu plus brut et gardant ses perlures.

en fait en regardant les photo j'ai prévu de le repasser en satiné ce soir...

Pour le bois question de gout et fruit d'une discussion assez longue avec certains membres de The Vikings... (avec l'argument de "quand on retrouve (rarement) du bois de cervidés dans les pièces de fouille, il est toujours décrouté et polis", un peu le même débat que pour le brut de forge, nous parfois on apprécie parceque ça fait "root" mais nos ancêtres avaient peut-être une vision différente), ce bois là était trés crouteux à la base, le laisser tel que n'aurait pas été ok, et je n'avais que ce morceaux qui convenait pour cette lame (qui à une largeur à la garde de 5 cm).

berhthramm a dit : en fait en regardant les photo j'ai prévu de le repasser en satiné ce soir...

En plus le poli mirroir demande pas mal d'entretien alors que le satiné moins. Pour le bois de cerf, il est vrai que cela vient de notre tendance à aimer les objets avec un caractère roots. Sur le bois de cerf poli une finition qui rend pas mal est de "bruler" un peu le bois avec un chalumeau, cela lui redonne une petite teinte brune sypa mais encore là une question de goût et comme on dit, les coups et les douleurs...

tiens c'était le bois initial-brut :



j'aurais peur de craqueler en brulant mais j'essaierai sur des chute ou un andouiller, aprés le futur propriétaire (celui là est pas pour moi (pourquoi faut toujours que je réussise le mieu les trucs qui me sont pas destiné ?) avait opté pour du poli...

Pour le satiné je pense le faire à la roue scotch-brite (puisque j'ai pas de back-stand) et peut-être un nuage de perchlo appliqué au coton...

Pour le satiné, perchlo, oui !
Effectivement le bois de départ était trop perlé, pour les essais sur des chutes, d'andouiller je conseillerais les tests dehors par ce que l'odeur...
Mais ça donne un joli résultat quand on ne brule pas trop.

berhthramm a dit : pourquoi faut toujours que je réussise le mieux les trucs qui me sont pas destiné ?

Ca je dirais que c'est souvent le cas, sur du matos perso on voit toujours le petit détail qui nous fait dire que quelque chose cloche ou qu'on aurait pu faire mieux.

hi hi l'odeur... en ce moment à la maison tout le monde tiens une sinusite d'enfer donc... et pour les odeurs j'ai fait pire, le rostre d'espadon reste un must que je conseille à tout odorat sensible.

le rostre d'espadon c'est mieux qu'un espadon dans le rostre..
sinon pour mon avis je l'ai déjà dit ailleurs..;-)

Tenez, sinon voici les différentes étapes du travail, cela va j’espère montrer que ça demande du temps mais que ce n’est pas si difficile (le prochain je mettrais des photos plus axé « tuto » (mais attention je n’ai pas le niveau pour faire un vrai tuto, c’est juste pour montrer comment je fais)), peut-être cela icitera ceux qui en auraient envie à faire l'essai.

Préliminaire à toute démarche la source et la recherche documentaire, la source est au n°18 de cette planche du Wheeler…



Ensuite le croquis de départ, si possible en taille 1, cela aide à se représenter les choses… et le choix des matériaux en fonction du cahiers des charges (fonction-utilisation, etc…).



Après report du croquis sur une latte d’acier, la pièce est découpée (j’utilise une meuleuse mais une scie à métaux ça le fait aussi)… puis reportée sur le schéma et retravaillée jusqu’à conformité….



Ensuite un premier poli de lame avant les traitements thermiques et une ébauche d’émouture à la disqueuse et à la lime, attention de laisser suffisamment d’épaisseur au tranchant à ce moment là sous peine d’un joli crik-crak-ping à la trempe…



Puis viennent les traitements thermiques en tenant compte de la nature de l’acier (c’est l’avantage d’utiliser de l’acier d’acierie par rapport à de l’acier de récup… on sait exactement sur quoi on travaille)

Puis choix d’un morceau de cerf et essai sur le manche, la on commence à voir en 3D et il faut utiliser le morceau au mieu (avoir quelques notions d’utilisation d’un couteau ça aide), le cerf est chiant pour ça, c’est torturé comme forme, le bois est plus tolérant.



Ensuite découpe des morceaux de laiton et perçage du passage de la soie pour les différentes pièces après repérage et vérification des axes et allignement (il faut percer droit et alligné)… ajustages multiples à blanc et quand tout est bon : scellement des pièces entre elles (en fonction de la nature des pièces les démarches-process sont différentes).



Ici le talon est encore dans sa forme brute car la soie n’est pas encore matée.

Après matage de la soie, le talon est formé puis début de polissage et affûtage. Ensuite repolissage puis photo finales...

Désolé pour la qualité des photos c'est souvent pris en fin d'étape, la nuit vers 2 ou 3 heures du mat...

Il a été poli et réaffuté hier (un angle de 22°), et je lui ai fais passé le test de la boite de lait...(à 2h du mat, à la frontale dans le parc de l'hosto c'était assez...pittoresque-ridicule-affolant (cochez les mentions inutiles)) : résultat coupe franche et sans effort et le "cul" de la boite n'a pas bougé lors de la coupe...

Trop fort le coup du lait!

ça consiste en quoi exactement ce teste? (j'ai un vague idée mais j'aimerais être sur)

soit deux versions..une brik de lait du marche ou une boite ferraille de lait de nourrisson..la deuxieme version est peut etre plus hard..
faudrait que Berthy precise..
sinon avec sa lampe frontale il a du jouer à l'assassin dans la nuit qui mutile a tour de bras dans un camp ennemi....pauvre lait repandu..c'est que ça saigne les boites..

Sympa le couteau, donne un prix pour voir.
Blague à part, je suppose que la partie du dos descendant vers la pointe s'affine beaucoup, d'où deux questions:
-Cela ne fragilise-t-il pas la pointe?
-Cela ne nuit-il pas au pouvoir de pénétration en coup d'estoc?
-Question bonus} n'est-ce-pas cette forme de lame que les importateurs de couteau nomment "tanto inversé"? (si cette question vous énerve, sachez qu'elle m'énerve tout autant; d'ailleurs vous avez le droit de ne pas y répondre).

si je peux repondre avant Berthy..question fragilité,la pointe est soutenue par l'enorme largeur qui arrive vite,ainsi que la largeur,élément important pour la robutesse,et aussi ce n'est pas si fragile que cela de part la longueur qui n'est pas importante.
c'est un petit monstre de robustesse,cette forme n'est pas venue par un esthétisme particulier mais d'un besoin..
Et pour un coup d'estoc...rien qu'a voir la bete..ça t'etripe comme un rien et contre les protections de l'epoque ça doit etre bigrement efficace au corps a
corps..aie aie..
Quand à la dénomination tanto inversé je connaissais pas!(pourquoi la question énerverait-elle?)

Bel objet,j'aime assez la courbure du manche et le tober de alme, ça va bien ensemble.
Pour ce qui est de la soie effectivement un peu faible. Il faudrait toujours suivre le règle du tiers, ne jamais descendre la largeur de la soie en dessous du tiers de la largeur de la lame au talon.