En l'occurence, le coup des aisselles, c'est Joinville qui dit tuer un chevalier musulman en estoquant là (les jawshan arabes ne protègent pas sous le bras).
Et autrement, si, justement:
-Joinville parle des Arabes qui frappent au visage des chevaliers croisés, parce que ceux-ci ont laissé de coté leurs heaumes fermés (à cause de la chaleur). Il y a une volonté délibérée de frapper une zone non protégée sur un chevalier par ailleurs fortement protégé.
-Lors de Bouvines, il me semble avoir lu que des assaillants frappent Philippe Auguste à l'entre jambe à la dague. Mais le roi porte des chausses de mailles à plein fond... Pas de chance.
-Il me semble que lors d'un épisode pendant la Croisade contre les Albigeois, Trencavel dit de frapper aux jambes des Français, qui ne sont pas armurées...
Dans plusieurs récits, donc, on observe la volonté de contrer les adversaires armurés en frappant là où l'on suppose qu'il n'y a pas d'armure.
Et sinon, je ne suis pas d'accord pour les renforts.
Imaginons qu'un coup d'épée entre de 10-20 cm dans la tranche d'un bouclier. Sur un grand bouclier, 10-20 cm, c'est peu par rapport à la taille, et le bouclier ne se retrouve pas fragilisé dans l'ensemble. Le bois collé est dans ce cas suffisant.
Maintenant sur un bouclier de 30-40 cm, 10-20cm ça commence à devenir conséquent. Les renforts permettent de suppléer à la colle (parce qu'une bocle fendue à moitié, elle ne tiendra pas à mon avis. Et si un deuxième coup arrive avec un angle certainement différent, on obtient des "parts de tarte" de bocle).
De plus, avec les ferrures, la lame entre moins encore dans le bouclier, ce qui permet de mieux préserver la main qui tient la bocle...
Ferrures sur boucliers...
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- khosrau de samarkand
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Pour les aisselles non protégées du musulmans, là oui, ça colle !
Pour le visage, tout à fait d'accord aussi !
Pour Bouvines, perdu, c'était pas Philou mais Renaud de Dammartin qui a la jambe coincée sous son cheval mort et un sergent cherche à poignarder à l'entrejambe, mais il a des chausses de mailles fermées type pantalon (ce qui a fait l'objet d'un gros débat loin d'être fini, étant cavalier je conçois mal d'être assis sur des mailles...)
Maintenant le fait de viser les endroits non armurés est une chose, mais face à un type bien armuré, y a pas 36 solutions : en l'absence de faille on frappe là où ça fait mal : articulations, bras, jambes, tête, jusqu'à sonner le type dans ce dernier cas.
Bon, personnellement, j'aurais mis une seule ferrure sur la bordure, ça suffit largement et c'est bien plus léger, ça ne résout tout de même pas le mystère du pourquoi du comment de la surenchère de ferrures ouvragées !
Pour le visage, tout à fait d'accord aussi !
Pour Bouvines, perdu, c'était pas Philou mais Renaud de Dammartin qui a la jambe coincée sous son cheval mort et un sergent cherche à poignarder à l'entrejambe, mais il a des chausses de mailles fermées type pantalon (ce qui a fait l'objet d'un gros débat loin d'être fini, étant cavalier je conçois mal d'être assis sur des mailles...)
Maintenant le fait de viser les endroits non armurés est une chose, mais face à un type bien armuré, y a pas 36 solutions : en l'absence de faille on frappe là où ça fait mal : articulations, bras, jambes, tête, jusqu'à sonner le type dans ce dernier cas.
Héééé, c'est pas bête ça, j'y avais pas songé, en effet ! Donc oui, finalement ça se tient.khosrau de samarkand a écrit : Imaginons qu'un coup d'épée entre de 10-20 cm dans la tranche d'un bouclier. Sur un grand bouclier, 10-20 cm, c'est peu par rapport à la taille, et le bouclier ne se retrouve pas fragilisé dans l'ensemble. Le bois collé est dans ce cas suffisant.
Maintenant sur un bouclier de 30-40 cm, 10-20cm ça commence à devenir conséquent. Les renforts permettent de suppléer à la colle (parce qu'une bocle fendue à moitié, elle ne tiendra pas à mon avis. Et si un deuxième coup arrive avec un angle certainement différent, on obtient des "parts de tarte" de bocle).
Bon, personnellement, j'aurais mis une seule ferrure sur la bordure, ça suffit largement et c'est bien plus léger, ça ne résout tout de même pas le mystère du pourquoi du comment de la surenchère de ferrures ouvragées !
- khosrau de samarkand
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Au temps pour moi... C'est vrai qu'un pantalon de mailles à cheval, ça doit bien douiller... Je n'essaierais pas, personnellement (étant aussi cavalier, je comprends tout à fait).medieviste a écrit :c'était pas Philou mais Renaud de Dammartin qui a la jambe coincée sous son cheval mort et un sergent cherche à poignarder à l'entrejambe, mais il a des chausses de mailles fermées type pantalon (ce qui a fait l'objet d'un gros débat loin d'être fini, étant cavalier je conçois mal d'être assis sur des mailles...)
Au final, l'existence ou pas de la chausse fermée de mailles n'est pas "si" important que ça. Ce qui l'est, c'est que quelqu'un pensait frapper une zone qu'il pensait non protégée (au final, qu'elle l'était ou pas ne change rien à la volonté de l'assaillant).
Ou alors, se rapprocher, lutter pour enlever le heaume adverse et le planter, comme on voit sur certaines enluminures et dans les traités plus tardifs. Mais sinon oui, avec de la maille et un gambi, blesser par choc est très envisageable. (Voir même préférable si on veut capturer son adversaire)medieviste a écrit :Maintenant le fait de viser les endroits non armurés est une chose, mais face à un type bien armuré, y a pas 36 solutions : en l'absence de faille on frappe là où ça fait mal : articulations, bras, jambes, tête, jusqu'à sonner le type dans ce dernier cas.
Non en effet, ça n'explique pas la surenchère de ferrures... Il y a clairement un aspect esthétique à la chose.medieviste a écrit : Bon, personnellement, j'aurais mis une seule ferrure sur la bordure, ça suffit largement et c'est bien plus léger, ça ne résout tout de même pas le mystère du pourquoi du comment de la surenchère de ferrures ouvragées !