Milice Bourgeoise de Paris 1360

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arzelius
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mer. nov. 14, 2007 5:51 pm

Bouchard a dit : Sauf erreur de ma part cette milice existe au sein du guet de Paris qui est une structure à part entière dont la milice est juste un composant.
L'idéal serait que tu teprocures le texte fondateur du guet. Tu devrais y trouver tous les détails en théorie (évite les repompages WIKI, il te faut le texte original qui comporte les détails).
Je vois... As tu une idée ou je peux me procurer ou du moins rechercher ce precieux texte ?
Je te conseille la lecture de "La nuit au moyen-age" (Jean verdon, ed Hachette, Pluriel), aussi "Armes et combat dans l'univers médiéval (Claude Gaier, ed Deboeck).
Je vais voir à me procurer ces ouvrages.

Merci à tous pour votre aide.

Si quelqu'un à autre chose , je suis toujours preneur [img]images/icones/icon10.gif[/img]
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Bouchard
Gentil Modo
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lun. nov. 19, 2007 1:22 am

Non, je ne sais pas où tu peux trouver ce texte justement. Il y est fait référence dans "La nuit au Moyen-Age", mais sans plus. En tout état de cause, il existe semble-t-il !!!
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hellin
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lun. nov. 19, 2007 2:28 am

Serait-ce celui-ci ?
Image
Mais je ne connais plus la date de l'ordonnance... Quand à son origine, je l'avais sans plus de précision dans ma ptite banque d'images, alors, ben, désolé...
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Bouchard
Gentil Modo
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lun. nov. 19, 2007 3:16 am

Ce doit être du 14eme il me semble. Vraisemblablement on n'y parle pas de milice de bourgeoise, mais des "bourgeois" au sens générique du terme.
Par contre il est question de "milice bourgeoise" à partir du XVIIIeme lorsque celles ci constituent un corps d'armée. Bref, encore un terminologie qui peut prêter à confusion et questionnements divers.
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hellin
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lun. nov. 19, 2007 5:46 am

Le document que j’ai posté plus haut est peut-être du XIVe, effectivement (je m’en veux de ne pas avoir noté ou retenu la date).
L’une des plus anciennes ordonnance régissant le guet de Paris remonte à 1254. Pendant 3 ou 4 siècles, le guet de Paris fut plusieurs fois réglementé (composition, exemptions,…).
Toutefois il me semble qu’avant cette date, il existait déjà un guet, mais exclusivement entretenu par la royauté et qu’à partir de St Louis, donc, les habitants de Paris demandèrent et obtinrent l’autorisation de créer le « guet des métiers et des bourgeois » pour remédier aux désordres auxquels la garde royale ne pouvait entièrement faire face.
J’ai d’autres données en ligne dont je n’ai pas les raccourcis au boulot, je les posterais éventuellement ce soir…
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Bouchard
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lun. nov. 19, 2007 8:03 am

C'est tout à fait ça. L'idéal serait dd'azvoir les vrais textes car les auteurs et autres sites ne font que se copier les uns et les autres. On peut toujours espérer ;)
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rolland de glabbecke
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lun. nov. 19, 2007 8:07 am

A moins que ce ne soit un homonyme ... Alphonse Chevrier (présent lors de la rédaction de cette ordonnance ... voir le fond du texte) a vécu dans la seconde moitié du XIVe siècle et est même devenu évèque de Lisieux entre 1368 et 1377, date de sa mort.
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hellin
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mar. nov. 20, 2007 2:12 am

Voici 2 textes sur le guet de Paris. Si le 1er semblerait correspondre à la fin XIIIème, le 2ème devrait correspondre à la période sur laquelle tu te penches, Arzelius, car il me semble daté de Jean II le bon.
http://mont-tilleul.fr/GUET%20DE%20PARIS.doc
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smyrnoff
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dim. nov. 25, 2007 8:25 pm

Au début du XVe, Tournai est une ville française isolée en plein milieu de territoires "ennenmis" (Bourgogne et St Empire); elle doit donc assurer sa propre défense de manière autonome, et à cet effet les deniers dûs au Roy sont réaffectés aux renforcement des murailles et à l'équipement des sergents.
Quant aux "troupes" tournaisiennes, c'est confus, mais on distingue deux catégories:
1. "le Guet", constitué de "bourgeois" (résidants intra-muros et porteur de la "citoyenneté" tournaisienne) tenus à un "service de police" obligatoire; ils doivent eux-même s'équiper (mais sont en majorité armés de "bâtons", soit des vouges, lances ou hallebardes), et ne sont pas rémunérés pour le service; affectés à la surveillance des rues la nuit, des édifices importants (beffroi, halle des consaulx, portes de la ville. En cas de crise (c'est-à-dire souvent), ils sont renforcés par des arbalétriers et/ou des archers, qui eux étant en principe exemptés du guet sont dès lors rémunérés en monnaie, en vin, nourriture, vêtement, bois,etc.Le rôle du guet se limite exclisivement à la zone intra-muros.
2.les sergents et les serments.
- les sergents sont mis à disposition de la Ville par les corps de métiers, chaque corporation ayant sa propre "milice"; ils constituent la réserve et si ce n'est pour défendre la Ville en cas d'agression, sortent régulièrement lors des demandes d'assistance faites par le Roy ou une ville Alliée; ils sont armés de "batons" et arborent les couleurs de la ville.
- les serments sont les associations d'archers et d'arbalétriers; leur fonction réunit à la fois celles du guet et des sergents, vu qu'on les retrouve tant en renfort du guet qu'en service "extra-muros"; en effet, ce territoire entourant la ville est sous la responsabilité du Bailli du Tournaisis, nommé par le Roy, qui doit donc en assurer la sécurité, mais sans pour autant disposer de troupes suffisantes extra-muros.
En outre, lorsque les Tournaisiens décident d'aller "saisir" certains de leur compatriotes d'allégence bourguignonne et réfugiés au château d'Ere (+-5 km des murailles), ils font sortir 200 sergents, 4 dizaines d'archers et 6 d'arbalétriers.
en 1428, à la demande de Jean de Brabant, Tournay envoie 60 arbalétriers et deux canons soutenir les gents de traict brabançons face aux prétentions territoriales de son ex (jacqueline de bavière)et de l'amant de celle-ci (Gloucester, frère d'Henry V d'Angleterre);les arbalétriers sont tous équipés d'une livrée aux armoiries de la ville; à leur retour, ils seront (grassement) payés pour toute la durée de leur service;cependant comme c'est pour "dégommer du Goddon", 200 volontaires appelés "les compagnons du bon vouloir" se proposent d'y aller aussi; ce sont exlusivement des "bourgeois" sans expérience militaire autre que celle du guet; face à leur peu d'expérience, les autorités de la Ville refusent de leur accorder une livrée, se contentant de leur fournir de la toile blanche à coudre sur leurs vêtement (pour former la croix francaise); ces "compagnons" s'étend débandés en compagnie des 30000(?) communaux branbaçons dès la vue des 800 chevaliers anglais de Gloucester, ils ne seront pas payés par la ville à leur retour (pour ceux qui en sont revenus).
Au vu de tout ce qui précède, on peut en conclure qu'il y eut donc deux catégories de "miliciens": les "amateurs" (le guet) et les professionnels (sergents et serments).Mais curieusement, tous sont titulaires du "droit de bourgeoisie" et ont un métier "normal" (négociant, boucher, orphèvre,etc.)
Je n'oserai pas prétendre maintenant que l'organisation militaire de toutes les villes de France était identique, pourtant on retrouve les milices corporatives réunies en "armée communale" jusqu'à Namur, et ce dès la moitié du XIVe.
La différence de "classe" est marquante aussi notamment à Liège, où l'on trouve deux catégories d'archers: ceux du guet ("armure de chemise", prestations intra-muros exlusivement, et ceux de la milice; ces derniers sont des archers "lourds" plutôt suréquipés et opèrent tant à l'interieur des murailles que sur le teritoire de la Principauté.
Image
<img src="http://img93.imageshack.us/img93/6507/c ... a2bwg3.jpg" alt="http://img93.imageshack.us/img93/6507/c ... a2bwg3.jpg" style="border:0" />


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rasse de holst
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mer. nov. 28, 2007 10:36 am

d'aprés mes recherches, on trouve le même type d'organisation à Saint Omer (Artois) à la même époque, mais en territoire bourguignon : voyez ici :

http://compagniesaintmartin.free.fr/car ... st_30.html
L’homme qui fait renaître les connaissances perdues, ce qui est presque plus difficile que de leur donner vie, celui-là édifie une chose immortelle et sacrée et sert non seulement une province, mais tous les peuples et toutes générations.


Didier Erasme
tibère
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mar. juil. 15, 2008 9:24 am

Sur ce sujet, il faudrait d'abord se poser la question du vocabulaire : je ne crois pas qu'on puisse parler de milice avant la période moderne. On emploi plutôt des expressions du type "le guet et la garde", "les habitants en armes", qui sont révélatrices de leur aspects au départ temporaires et officieux.

L'activité de ces groupes armés est à l'origine une obligation militaire due par les habitants à leurs seigneurs, au roi ; une sorte d'ost collectif en cas de menace. Pendant la guerre de Cent ans, le phénomène se généralise et devient, plus qu'une obligation, une nécessité pour se défendre et dont la gestion est à l'origine de la constitution de nombreux corps de ville. Les habitants en armes, menés pour leurs plus riches bourgeois, s'organisent pour financer leurs fortifications et assurer le guet et la garde. Les organisations peuvent être très variables d'une ville à l'autre, et l'armement est différent d'une personne à une autre. Dans ce contexte, il est bien difficile sinon impossible de trouver une norme à reproduire dans le cadre d'une reconstitution.

A partir de la moitié du XIVe siècle, les rois de France vont essayer de réglementer une partie de ces forces en créant les compagnies d'archers et d'arbalétriers puis les francs archers. Le système va rester mixte jusqu'à la fin du Moyen Âge où la naissance d'une armée de métier va peu à peu rendre caduques les troupes urbaines. Elle vont pourtant perdurer sous la forme des compagnies de l'arquebuse à l'époque moderne où on continuera de s'entrainer au maniement des armes, notamment par le jeu de l'oiseau. Les membres de ces sociétés seront toujours les bourgeois les plus aisés, appréciant de se retrouver entre soi et de cultiver une certaine sociabilité, une urbanité.

Sur le sujet, peu d'ouvrages, même d'articles :
voir notamment pour l'organisation :
CHEVALIER Bernard, Les bonnes villes de France du XIVe au XVIe siècles, Paris, Aubier, 1982.
CONTAMINE Philippe, Guerre, Etat et société à la fin du Moyen Âge. Etudes sur les armées des rois de France (1337-1494), Paris, Mouton, 1972.
pour l'armement :
CONTAMINE Philippe, "L'armement des populations urbaines à la fin du Moyen Âge : l'exemple de Troyes (1474)" in La guerre, la violence et les gens au Moyen Âge, vol. II, Paris, Ed. du CTHS, 1996, p. 59-74.

Pour ma part, je travaille sur le cas troyen ;-)
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philippe le rouge
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lun. juil. 28, 2008 5:01 am

A ceci j'ajouterais que pour le débuts du XIII° siècle, il y a déjà des guets et des gardes pour les plus grandes villes qui n'ont pas de charte communale(Paris entre autre) et pour les autres villes ou associations de villages qui ont reçu une charte de commune.
Ces chartes, qui donnent une indépendance relative aux villes, les places au niveau des seigneurs vis a vis de la vassalité dû au Roi.
Philippe Auguste en ferra d'ailleurs un bon usage pour contraindre les grands féodaux en se servant des communes comme autant de contre poids.

Selon John W Baldwin (Paris 1200) et Gérard Sivéry (Philippe Auguste, Saint Louis et son siècle, Louis IX le roi saint) ce que nous appelons le service de milice, et qui est effectivement en général nommé Garde ou Guet, est une obligation pour les bourgeois (habitants du bourg, artisants, commercants et autres) de s'armer et de s'entrainer pour la ville.
Ils doivent, comme pour l'Ost des nobles envers le Roi, 40 jours à leur cité, ils ne sont pas rémunérés, mais ils ont droits à des privilèges en fonctions de leurs revenus leurs permettant de s'équiper au mieux de ce qu'il leur est demandé (voir le sujet sur la milice de Saint Maur, sur ce site).
Un détail intéressant, dans le cas de la ville de Paris, les seuls bourgeois (je le répète : habitant du bourg, c'est à dire domicilié dans la cité et ayant une activité économique, comme les artisans par exemple) étant exemptés du devoir de Guet sont : les femmes enceintes !
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