Gros gros débat sur les écus XIIIe

Sources, techniques, matières...

Modérateur : L'équipe des gentils modos

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le décliqueteur
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lun. avr. 27, 2009 1:03 am

Bertrand le Charpentier a dit :


Je suis menuisier...
Et moi... Politologue de formation Image Au malheurs de mon père, qui fabriquait et fabrique toujours des escaliers de bois franc. J'ai travaillé pour lui au cours des études secondaires et collégiale, Fuyant les inspecteurs de la construction parce que j'avais pas mes cartes... Et lorsque j'étais à l'Université en science politique, lassé de fuire les inspecteurs, je travaillais chez ses fournisseurs, en moulures et boiserie teintes. Et curieusement, lorsque j'ai terminer mes études Universitaires, que j'y étais assistant contre-maître, quart de soir, je suis devenus étameur ?!?! M'étant ensuite intoxiqué au plomb, amoniac et je ne sais plus trop quoi au travail, la santé sécurité au travail à fermé l'atelier. Depuis, j'assiste ma compagne en scénographie et suis comédien-conteur-échassier depuis plus de dix ans.

Quoi qu'il en soit... Nous nous sommes intallés un méga atelier, où le beau-père à justement en annexe son ébénsisterie, et j'ai toujours exploité un côté artisans autodidacte finalement... Mais j'ai fait et reproduit bien des choses par contre, lorsqu'on travail pour les opéras ou films divers avec ma femme d'associée, et des musée sont même venus pour me demander de reproduire des articles de ferblanterie, comme cette lanterne magique du XVIIe siècle

Image

Enfin, puisqu'il n'y avait plus d'étameur ferblantier dans la région, ils ont aboutis dans nos ateliers. Finalement, je fournie en accessoires les grands chanteurs d'opéra qui passent par Québec et étame et répare encore les chaudrons de cuivre des grands cuisiniers du secteur... Et les voisins comprennent toujours pas ce que nous faisons exactement Image

Pour revenir aux écus... Si j'ai la chance de voir la pièce, je peux arriver assez bien à visualiser les étapes et techniques de farications pour la reproduire. C'est ce qui fait que malgré ma formation de politologue, je gagne ma vie en partie avec la scénographie pour les théâtres, films et opéras. Concernant les armures les armes à feu et l'arbalesterie, j'ai aussi Larchevesque ( www.flarcheveque.com ) comme locataire d'espace atelier et collaborateur pour la troupe d'artisans de siège, que nous avons d'ailleurs formés en collaboration, pour la consultation historique militaire d'appoint.

Le Décliqueteur
Ubi solitudinem faciunt, pacem appellant
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Bouchard
Gentil Modo
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lun. avr. 27, 2009 1:26 am

Il faut aussi prendre en compte que :

- On ne va pas au combat tous les jours et tout le temps, donc la production de boucliers reste limitée à certaines périodes et est ponctuelle. De fait ça peut lmaisser le temps de soigner la fabrication.
- Tous les piétons ne sont pas équipés de boucliers (je parle pour le XIIIeme).
- Les boucliers des cavaliers sont sensés encaisser un choc frontal à la lance. Dès lors, je doute fortement de l'efficacité d'un simple collage...(on peut faire le test facilement, mais c'est pas moi qui tient le bouclier).
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Yvan de Tergate
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mar. avr. 28, 2009 8:17 am

Un passage de la chronique de Philippe de Mousket.
Dans le combat on entendait maints bois de boucliers
Craquer et maints chevaliers crier,
Intéressant de voir qu'il est chose assez commune que le bois des boucliers craque durant les combats. Sur les boucliers tels qu'on les fabrique généralement en CP, même en tapant comme un sourd, ca ne casse pas. Une fabrication en plusieurs couches de latte ne cassera probablement pas non plus.
Les lances le Roi
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medieviste
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mar. avr. 28, 2009 8:24 am

Ouaip mais non.
Je nep rendrais pas ça ici comme "il est courant que les boucliers craquent" mais plutôt comme "l'auteur mentionne des boucliers qui craquent pour montrer à quel point le combat est violent" genre "Rambo il tue tout le monde en arrachant les trippes et boyaux"
Ceci pour dire qu'en croisant avec d'autres textes littéraires type Raoul de Cambrai (fin XIIe), il est précisé que le chevalier au galop va percer l'écu sous la boucle -umbo- percer le haubert et parfois traverser le corps.
Or, justement, un écu en lattes collées bord à bord n'a à mon avis que peu de chances de se faire transpercer : il se disloquera et volera en mille morceaux au premier choc, cet extrait plaiderait plutôt en faveur d'écus plus solides !
Au passage, il mentionne quasi à chaque fois que l'écu est percé "sous la boucle" ce qui semble indiquer que l'umbo n'est pas si aisé à percer ; sans doute, vu sa forme, doit-il dévier la lance !
Reinhardt von Rappolstein
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golem
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mar. avr. 28, 2009 1:52 pm

Un jour, à l'Ost, on a fait des tests de charge...A vélo (pas rigoler).
On s'est aperçu qu'un umbo "accrochait" la lance et pouvait désarçonner tant le porteur de la lance que sa cible.
Ca peut être une explication parmi d'autres...
Le guerrier avait fêté la fin de la bataille avec sa dignité habituelle : en plongeant directement la tête dans une barrique d'ale mousseuse, omettant au passage d’enlever le couvercle qui avait émis un craquement indigné au moment de l’impact
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Joss d'Azincourt
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mer. avr. 29, 2009 2:34 pm

à propose des écus, j'ai trouvé des informations sur une compilation des archives du clos des galées, mais pas de mention d'artisans spécialisés dans leur fabrication
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spiragorn
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jeu. avr. 30, 2009 9:53 am

Et si la fonction de bouclier n'était pas de protéger des coups aux corps a corps mais simplement des projectiles adverses le temps de se rapprocher ???
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agarwaen
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jeu. avr. 30, 2009 10:30 am

Les deux, mon général. Mais la fonction de protection des projectiles décline avec le temps et la diminution de surface du bouclier.
la griotte
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mer. mai 20, 2009 11:50 am

vous avez penser a jeter un oeuil du coté des bouclier antique? il semble que le modèle de dura éropos (si je me rapelle du nom ) est composer de latte croiser. on m'as parler de l'usage de peuplier pour le bois des bouclier en periode antique car dur a entamer a contre sens de la fibre (a vérifié ) nous utilisons dans notre groupe se style de construction avec des résultat correct au vue des impact recu de plus la grande souplesse de se genre de structure permet une réception des impact bien plus confortable car suivant les cas les boucliers se tordent mais ne casse pas ,le choc n'est du coup que très faiblement répartie sur le porteur , l'ensemble est au final assez léger. néamoins il cassent tot ou tard et effectivement ils craquent
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Pierre de Mirmande
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jeu. mai 21, 2009 3:26 am

Il me semble bien qu'un des casque en bois qu'a présenté David Nicolle dans ses écrits, sont formés de quartiers collés simplement champs contre champs.
Bien sûr il faudrait avoir confirmation...
Edit correction orthographe
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medieviste
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jeu. mai 21, 2009 7:26 am

Bon un peu de nouveau : l'écu que j'ai commandé à Daniel MILLIUS en qualité archéo (lattes assemblées en rainures-languettes collées à la colle d'os et recouvert de trois couches de lin), ben il a tenu deux semaines à raison d'un seul combat par jour 5j/7 et déjà une des planches a donné des signes de faiblesse. Daniel l'a recollée, maintenant une seconde planche (juste à côté de la première) a aussi du jeu.
Donc en gros, ça tient vaille que vaille, et même si on fait du combat chorégraphié où "on se lâche un peu", on est quand même loin de la puissance des coups d'époque. Et on ne frappe qu'à l'épée, pas à la hache !
Donc un écu assemblé champ contre champ sans rainures, languettes, tourillons ou autres techniques n'aurait aucune chance de tenir le choc même pendant un seul combat.
Je crois qu'il faut commencer à envisager sérieusement que les cus qu'on a retrouvés étaient soit destinés au combat mais assemblés de façon plus solide (mais sont-ils seulement réellement assemblés champ contre champ ? Je ne suis même pas sûr qu'il y ait eu un "désossage" scientifique permettant d'affirmer ça) soit étaient tout bonnement destinés à un usage funéraire !
Reinhardt von Rappolstein
vincent le magnifique
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jeu. mai 21, 2009 4:53 pm

C'est peut-être une évidence pour tous, mais à aucun moment dans cette conversation, en tout cas il me semble, vous n'avez évoqué le "type de bois" utilisé. Je me permet donc de vous demander, en quel bois les écus conservés sont-ils fait? Je suis persuadé que le type de bois à un rôle très important dans le débat.
qu'en disent les sources ? les découvertes archéologique ? les ébénistes ? Image
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Bouchard
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jeu. mai 21, 2009 5:25 pm

Il y a des sources archéos en tilleul.
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medieviste
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sam. mai 23, 2009 4:05 am

Oui, essentiellement du tilleul, d'après ce que j'ai pu lire des rares diagnostiques archéologiques.
Ceci dit, on peut prendre le meilleur des bois, s'il est bêtement collé champ contre champ, les planches se disloqueront en deux temps trois mouvements quand même...
Reinhardt von Rappolstein
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jean marie
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sam. mai 23, 2009 11:44 am

petite question: à prioris il ne reste aucune trace de"corporation" sur les "fabriquants d'écus",;mais reste t'ils des "traces de corporation"de peintres sur écus?;en fait qui réalisait la peinture et les motifs sur les écus?
vive la vie
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