dim. nov. 26, 2006 4:22 pm
Les hoplites représentent une catégorie particulière de combattants. J'ai déjà abordé précédemment le type de combat qu'ils pratiquaient et l'équipement lourd et encombrant qui en découle. Ils ne parcouraient que rarement de grandes distances, et quand bien même ils le faisaient, leurs équipements étaient portés par des goujats, esclaves au service des guerriers-citoyens. Les hoplites revétaient leurs armures seulement au dernier moment, ce qui leur évitait d'être ralentis et exténués pour joindre le champs de bataille. Une fois la bataille lancée, pas de maneuvres rapides, ni mouvements fluides, mais une poussée rectiligne en formation de phalange. Malgrès tout, il est fait plusieurs fois état, dans les textes antiques, de cnémides (grèves) tombant lors du combat. Les autres unités combattant hors de la phalange, tels les peltates et hypapistes sont équipées plus légèrement et ne portent pas de cnémides.
Par la suite, lors des campagnes d'Alexandre, la nécessité de mobilité accrûe oblige le conquérant à se détacher des esclaves, familles, prostituées, etc. Ainsi, les phalangistes, qui portaient maintenant tous leurs équipements sur le dos, furent obligés de s'alléger (pour beaucoup de petit porte-monnaies, se ne fut pas difficile), abandonnant casques lourds et fermés, cuirasses de bronze et cnémides. Je pense que ce point en dit beaucoup sur les contraintes du port des grèves sur longues distances.
Dans les armées romaines de la République, sous la réforme Camillus, seuls les triaris (piquiers) et les "officiers" portaient les occras (grèves).
Personnellement, je pense que le non port des grèves seules chez les épeistes résulte de plusieurs facteurs. Sans ordre d'importance, je dirais que l'encombrement et la gène créés lors des déplacement longs et difficiles sont une première raison. D'autant plus que dans le cas de l'antiquité, le fer étant cher et dur à travailler, les cnémides ou occras étaient majoritairement en bronze, ce qui est très inconfortable et surtout très lourd au bout des jambes.
Ensuite, le fait que les armées "modernes" comme les légions romaines ne s'encombrent pas d'effectifs superflus, obligeant le légionnaire à porter son équipement de guerre lui même, force ce dernier à combattre avec ce qu'il a sur le dos. Etant déjà lourdement chargé, impossible pour lui de s'équiper au dernier moment à la manière d'un hoplite.
Enfin, les protections coûtaient cher. De tout temps, beaucoups de combattants ont peiné à se payer leur équipement. Le casque et les protections du torse devaient être les principaux achats. Chères et ne protégeant pas forcément un point jugé comme "vital", cela ne m'étonnerait pas que les grèves aient été reléguées au rang "d'accesoires". De plus, le fait que le port de grèves produites en taille standart se révélait insoutenable, et que la plupart du matos était produit en mini séries, à peut être encore plus enfoncé le clou.