On a les tailleurs, couturiers, les pelletiers, tondeurs de drap, chaussettiers..
Il est exact, en échange que: "Nul bourgois ne bourgoise , ne portera vair, ne
gris, ne ermines, et se délivreront de ceux que ils ont, de
Pâques prochaines en un an. 11 ne porteront, ne pourront
porter or , ne pierres précieuses , ne couronnes d'or , ne
d'argent. "
( http://www.archive.org/stream/recueilcu ... o_djvu.txt)
Il y a des limitations quant au coût (TOTAL) d'une garde-robe, mais pas un mot quant aux "garnitures", du moment que ce ne soit pas "or, argent, pierres précieuses".
Peut-on admettre la possibilité de "garniture" autre, dont les sequins pouvant être réalisés en métal "pas précieux", les broderies en matière type laine (ma foi, pas de mention de soie dans cette ordonnance, c'est curieux) ?
Les fausses perles et fausses pierreries existaient déjà.

Ceci expliquerait les structures de la guildes des brodeurs/brodeuses, possédant une section spécifique (et un statut idoine) quant aux brodeuses de soie et la réglementation entre cette guilde et la guilde des orfèvres, soit la filière "grand luxe".
On peut imaginer sans peine (aussi) que ces broderies et décorations moins luxueuses ne soient pas vraiment "dignes" de figurer dans des inventaires ou des actes notariés, ce qui ne nous donne pas de "traces".
Staniland, (Les brodeurs au MA, éd. Brépols) spécifie que les textiles, même prestigieux et de tout grand luxe, y compris profanes et donnés à des oeuvres pieuses, ont vécus les outrages du temps, ont été recyclés (c'est quelquefois spécifié dans le testament "pour en faire..."), ont "vécus" (y compris les mites et autres), OU, dès qu'il s'agit de matière précieuse, ils ont été démontés (récup' des pierres précieuses), brûlés pour en recueillir or et argent, ce qui était effectué par une guilde spécifique.
Quant aux textiles archéologiques: la religion préconise d'être inhumé en "toute simplicité et humilité" (si possible un linceul): on ne peut retrouvé, dès lors, que des textiles "humbles". La garde robe: ils étaient offerts aux églises ou monastères afin de sauver son âme (prières, messes...) et sans doute les plus beaux atours (les testaments royaux en sont un témoin, à leur échelle). Le reste faisait l'objet d'héritage (on a aussi les traces, dès que les actes notariés se répandent). Encore actuellement les vêtements d'un défunt font partie des items d'une déclaration de succession.

Il est clair que "en toute simplicité" quand on fait partie de la "Jet Set" médiévale et la "simplicité" de la classe moyenne médiévale ne joue pas dans la même cour!

Je m'interroge aussi sur cette idée tenace et fortement ancrée au sujet de la société médiévale: le clergé (riche à très riche), la noblesse (inévitablement riche à très riche) et... un magma "paysans" (crevant de faim, nus, pauvres de pauvres, harassés de travail) et le magma des villes, à peine mieux "lotis" que les paysans...
Paysannerie: il faudrait être plus nuancé. Les solidarités paysannes existent. Il peut y avoir d'importantes disparités suivant la région agricole (déjà) et au sein d'une même région.
Idem en ville: il y a une solide marge entre le simple manouvrier, sans qualification, venu de sa campagne, l'artisan (encore faut-il voir quel artisanat) et les bourgeois mieux établis.... quelque fois aussi riches si pas plus que pas mal de nobles.
Or ce tournant se passe au XIIIème, avec une montée notable de la population des villes, mais aussi dans la richesse d'une bonne tranche de la bourgeoisie.... ce qui expliquerait le florilège des "lois somptuaires" à cette époque.
