Aspect "vécu" de l'équipement

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Modérateur : L'équipe des gentils modos

vital_

dim. juil. 30, 2006 7:49 am

Essayer de faire resplendir un gambison, quelle perte d'énergie et quelle hérésie, pour un vêtement de protection, surtout s'il est porté avec de la maille. Il n'y a pas plus horrible, dans une photo de combattants que de voir une tâche lumineuse éclatante de blancheur, même s'il a forcément dû arriver qu'il y en ait des neufs, on ne voit que ça.

Personnellement, j'avoue que mes tenues vieillissent différemment en fonction des vêtements et tissus employés, mais qu'il m'arrive de me retrouver sur camp avec des chausses rapiécées, des trous, un bouton qui manque par ci, de la rouille (qui ne disparaîtra pas) sur mon pourpoint à armer, qui garde effectivement une douce odeur de charbon de bois, suite à séchage après chaque retrait d'harnois au dessus du feu de camp. Nos artilleurs ont leurs pourpoints mités de petites brûlures dues aux étincelles des pulvérins.

Quant au lavage, il va de soi que tout ce qui est le "blanc" ou linge de corps est nettoyé de façon systématique, à la machine j'avoues, alors que pour les autres pièces, il y a alternance de nettoyage à sec pour les plus belles, dont la couleur du lainage se ternit quand même un peu ou une lessive de temps à autre.

La cape (réutilisation d'une cape de méhariste du début XXe en lainage écru), même nettoyée à sec, reste entachée dans la partie basse, normal au vu de son utilisation par temps froid pour se déplacer dans la nature ou dans des rues où le crottin de cheval est monnaie courant, et lorsque l'on obéit aux ordres du capitaine en patrouille rangée, il n'est pas question de faire des écarts pour les éviter.

Enfin, pour les pièces de harnois, j'avoue ne pas être un maniaque du polissage, et donc, séchage rapide après chaque utilisation sur le camp, puis arrivé à la maison, entretien consistant à polir les principales attaques de rouille. Pour le reste, un polissage annuel seulement, donc mon armure a vécue, avec pas mal de rayures, mais finalement un seul poc ayant cabossé le plastron, une pointe de hallebarde des amis allemands de la cie St Ulrich. L'épée comporte de nombreuses entailles sur le tranchant, et la dague quelques unes sur le fil.

Pour les poteries, j'aime beaucoup la patine prise par ma lampe à huile.

Pour le mobilier, j'apporte beaucoup de soins à mon coffre à plis de parchemins. Par contre, la surface de mon escabelle et des mes escabeaux justes passés à l'huile de lin comporte diverses auréoles (pluie, liquide renversé, cire, encre...)
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edge
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lun. juil. 31, 2006 11:30 am

le gros problème qu'a tous reconstituants, c'est de voir ses beaux vêtements fait avec amour se degrader avec le temps et se salir. il est alors naturel, dans notre société bien aseptisée de vouloir les mettre au pressing.
pour ma part je les mets au pressing pendant l'hiver, mais je lave mes sous vtements après chaque sortie, par volonté dhygiène, mais aussi pour le nez sensible de mes collegues de reconstitution (et oui tout le mond ene supporte pas une grosse odeur de sueur bien crade).
après quand à utiliser une usure artificielle pour donner une cachet plus vrai, je suis modéré sur le sujet. le cinéma utilise ce procédé (voir par exemple les costumes de LOTR) mais je le trouve peut pertinent pour notre domaine. un bon week end sur un camp suffit à salir un doublet ou des chausses. après poour un role de mendiant, ca savère nécessaire.
donc je suis complètement d'accord sur lr fait que ce dépende pleinement du statut social du personnage mais aussi de la volonté de chacun.
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olivier levraille
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lun. juil. 31, 2006 12:02 pm

Chacun doit pouvoir voir midi a sa porte mas il est clair que je partage l'avis de de grahaz...
mon equipment n'est pas toujours nickel chrome tout le temps et je l'assume pleinement meme lorsqu'un sire machin chose vient me donner des lecon d'historicités sur mon equipement...
Cela s'applique pour moi autant aux pieces de tissus qu' aux diverses pieces d'armures...
La tendance des diverses personnes a toujours vouloir etre "top tendance trop bô" est pour moi un peu extreme surtout si on represente un bon soldat "basique"
Apres il existe pour moi des diferences entre les classes sociales representées certes, mais il ne faut pas confondre un vetement qu'un homme portera sous sa vesture au combat,et un habit destiné a "briller en société" comme un beau pourpoint, une belle paire de chausses en tissu couteux(noir par exemple) qui sera a mon avis plus souvent lavé...
Pour ce qui est du polissage systematique des pieces d'armures...a mon avis un soldat avec salade plastron et mitons tous brillants est une "heresie"...pour un capitaine le probleme est a mon sens different...(quoique la encore je vois une difference par rapport a si l'action representée se situe au debut d'un conflit(matos nickel possible) ou si la compagnie est sur les routes depuyis un moment deja(matos ayant vecu de rigeur)...)
Voila voila voila
Ce n'est que mon avis
A +
Fabien
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smaragde
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lun. juil. 31, 2006 1:05 pm

Trop brillant/neuf, c'est rare, ok.

Mais laisser rouiller une armure à dessin, pas ok.

Un combattant qui laisse rouiller son équipement ne tient plus trop à sa vie.

L'argument récurrent (dans toutes les compagnies qui aiment la rouille) est: nous sommes des mercenaires, on récupère du matos neuf sur les cadavres ennemis.

Ok, mais comme on sait jamais quand on trouvera ce dont on a besoin, autant faire durer un tantinet son matos.
Pas un poli miroir, mais pas une pièce de rouille qui tient par habitude...
Smaragde d'Antreloup,


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olivier de graharz
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lun. juil. 31, 2006 2:33 pm

Absolument, pour un homme d'armes, son armure est un de ses biens les plus précieux et il est tout à fait exclu qu'il la laisse se détériorer. Un entretien constant était donc effectué, quoiqu'en campagne, avec les moyens du bord : mieux vaut donc oublier le poli miroir sauf peut être en entrée en campagne, et encore...
Un juste milieu est bien, comme on l'a répété, la meilleure façon d'être, à mon sens, représentatif.

Et celà s'entend pour tous les types d'équipements.

Maintenant je suis aussi entièrement d'accord dans le fait que celà dépend aussi du rang : chaque homme d'armes disposait d'un page. Les simples archers (par ex) devaient s'occuper seuls de l'entretien de leur équipement. Et en campagne nul ne disposait de polisseuses...
L'intérêt que j'ai à croire une chose n'est pas une preuve de l'existence de cette chose.Voltaire





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Philippe de Sombreval
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lun. juil. 31, 2006 3:50 pm

Personnellement, je ne cherche pas la super brillance de mes armes et de mes armures... mais je suis toujours honteux quand j'y vois une trace de rouille...
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coldtracker
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dim. août 20, 2006 11:30 am

idem que pour Rechignac, tout en entretenant mon armure correctement, celle-ci est quand même marquée et montre un usage fréquent...
tout est pour le mieux...
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talhefer
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mar. août 29, 2006 11:06 am

Et bein moi je n'ai jamais lavé mes chausses ni mon doublet ! Na !

Je m'étais un peu accroché avec le grand faucheur une fois, sur la question des doublets, il me reprochait que le mien était trop long aux manches, trop ample aux manches, que l'on devinait mon chainse entre le doublet et les chausses ... Bon je m'étais un peu emporter rejoignant ce sujet ..

sur les registres de compte (je m'appui sur les recherches de Florent Renaudin, massenie de St Michel 1473), on se rend compte qu'avant chaque entré dans une ville, l'intendance commandait beaucoup de tissu, il a en donc déduis que des vêtement étaient vite fabriqués afin de donner bonne allure aux hommes. Donc, c'est que nos bonhommes devaient pas avoir une fière allure !

Pareil pour les chausses : "elles doivent être très moulantes, gna gna gna ..." comme ça peut m'enerver ce genre de propos, les miennes sont sales sur les genoux, ma laine est détendue et usée aux fesses + des trous dus au feu ou aux accrochages (branche, armes, etc...). Et alors ? Perso je pense plus me rapprocher de la réalité historique en faisant ainsi .

Enfin les chaussures, les livres de compte nous informe que tous les deux mois, des chaussures étaient commandés. Bon, d'accord, peut-être les commandaient t-il avec un peu d'avance pour éviter la rupture de stock, mais cela montre bien que l'usure était très rapide (boue, humidité, aspérités du sol, pavé volcaniques du Puy en Velay lol, hein Vital ???)

Bon, tout ça pour dire que oui, un costume doit vivre. ça sert à quoi d'être super moulé dans son costume si on craque les coutures à chaque mouvement ? Il faudrait ne pas bouger pour que le chainse ne se fasse pas voir entre les chausses et le doublet ???

@+
"les mercenaires du Velay" / "la lança delh vivarès 1470-1480" / "legio VIII Augusta"
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jean le taciturne
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mer. août 30, 2006 2:49 am

En guerre de sécession, je ne lavais jamais les tissus contenant de la laine, non par peur de les voir feutrer ou rétrécire, mais parce que cela ne se faisait dans le temps : je les entretenais comme à l’époque, c’est à dire en les brossant et en les aérant. Très belle patine garantie !
J'verrais bien un p'tit camp off, ici, pas vous ??? <img src="http://yelims5.free.fr/TopOuNul/Super13.gif" alt="http://yelims5.free.fr/TopOuNul/Super13.gif" style="border:0" />
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