Forum des Guerriers du Moyen-Age

yrwanel a écrit :Gand et Bruges: à un moment (différent pour chacune des villes), au sein de la guilde des teinturiers, une branche du traitement du lin se démarque en 2 catégories: les teinturiers de lin en COULEUR veulent se démarquer des "blanchisseurs" (terme impropre, mais décrivant le blanchiment du lin).
A quoi servait ces lins teints de ces villes: là, je n'ai pas encore trouvé d'information à ce sujet: uniquement "textile d'ameublement" (tapisseries, tentures, couvre-lit, que sais-je) et/ou (peut-être) comme doublure de vêtements et/ou comme pièces d'habillement.
La question reste ouverte, pour moi, et, personnellement, je serais moins "affirmative" quant à dire que "on n'utilise pas le lin teint en habillement".
La nuance, bien entendu, et à raffiner est de savoir quelles en sont les utilisations...

C'est vrai qu'on peut être amené à se poser la question.
Tiens, ça me fait penser, il faudrait que je rejette un coup d'oeil dans les inventaires testamentaires; ce serait peut être une piste... Donc, étape 1 : prendre un jour de congés pour aller aux archives.

Les inventaires notariaux sont une mine d'informations mais....il faut retenir que les notaires peuvent être minutieux.. ou pas.
Dans certains cas si pas souvent, ils ne décrivent pas aussi minutieusement que ce qu'on peut espérer.
Dans quelle mesure (aussi), ne mentionnent-ils pas des évidences totales à leurs yeux et pour l'époque?

On ajoute (aussi) et on a le même soucis dans les comptes de dépense des "mentions évidentes", genre drap de X-city ou bidule de Y-town, pas forcément la couleur (en prime), les dénominations textiles qui relèvent d'une belle crise d'arrachage de cheveux...

Le vocabulaire de l'époque aussi, pas forcément dénommant la "même chose" avec les mêmes mots...
On SAIT (textes de guilde) que tel, tel et tel endroit produisait du textile de lin.. qualité? on sait pas, la dénomination à Gand (par ex) pouvait être très différente de celle utilisée à Gènes pour le MEME textile...

Des fois on a des pistes dans les comptes import-export.. (et encore...)
PS: dans 500 ou 1000 ans, les gus qui se pencheront sur notre époque s'arracheront aussi les cheveux....

yrwanel a écrit :Les inventaires notariaux sont une mine d'informations mais....il faut retenir que les notaires peuvent être minutieux.. ou pas.

Je le sais très bien mais je mise sur le fait que le lin n'était pas une production locale. Donc, avec de la chance...

Production locale, justement au moyen âge le lin et le chanvre étaient cultivés dans toute la France actuelle.

Pas forcément... Le lin préfère les endroits avec quand même un minimum d'humidité... Tu auras des secteurs où on cultivera bien plus l'un que l'autre.
Dans les comptes royaux, tu vas trouver des mentions de lin (ça permet de savoir quels sont les centres de production de lins riches, par exemple). Le chanvre... pas vraiment

Sans parler de quelques autres fibres possible mais on va dire non attestées ou difficilement généralisables...

Hermelind a écrit :Pas forcément... Le lin préfère les endroits avec quand même un minimum d'humidité... Tu auras des secteurs où on cultivera bien plus l'un que l'autre.
Dans les comptes royaux, tu vas trouver des mentions de lin (ça permet de savoir quels sont les centres de production de lins riches, par exemple). Le chanvre... pas vraiment

Hémiole avait mis sur ce site les comptes de dépenses d'un roi (Angleterre, si ma mémoire est bonne) où un chanvre (frappé d'or, il est vrai ) était le textile le plus coûteux, plus cher que la super-soie.

Il faut quelquefois éviter de faire des grosses généralisations à l'emporte-pièce, surtout en textile.

Quant au lin, là, c'est plus subtil.
Tout dépend de quelle période on va parler.. les plus "anciennes" (moyen, âge quand même), le lin est une production locale à usage local ou rayonnant assez peu autour d'une région. Ce qui ne veut pas dire qu'on soit en droit de généraliser. Il s'exportait aussi.

XIIIème et la suite: SI le lin reste TOUJOURS une production locale à usage local, en moyenne pour M. et Mme Lambda, on assiste en parallèle à des régions productrices ET faisant le traitement de la fibre jusque au tissu fini.
Région "Belgique" (Flandres, Brabant, par ex.) culture du lin et production des textiles en lin à destination d'exportation: soit en bonne partie des textiles plus raffinés (à TRES raffinés) + assez d'encours pour se livrer à une monoculture et exporter du tissu "plus courant". On retrouve cela dans , entre autre la guilde des drapiers de Bruxelles où co-existent la "grande draperie" et la "petite draperie" ( respectivement: laine et lin).
=> niveau textes de guilde: on peut avoir une "guilde drapière" mais pas d'éventuelles subdivisions entre le travail de la laine et celui du lin.
Niveau chanvre: pas encore trouvé (je n'ai pas cherché comme une malade non plus), sauf l'existence de sa culture à certains endroits par les noms de lieux: "La Canebière" fût, en son temps, un lieu de production du chanvre.

Le lin s'exporte, en fil ou pré-traité (en balle) dans des régions qui se spécialisent +/- dans la confection de la futaine (lin+ coton) et/ou de la tiretaine (laine + "fil".. gros bac à sable, le fil pouvant être en lin ou en coton, en sachant que "fil" peut recouvrir un changement de fibre végétale au cours du temps).
On retrouve du lin en chaine dans les tapisseries, dans des textiles de soie (dont certains velours: on a retrouvé les poils en soie mais pas le textile de fond, végétal, fouilles de Londres), etc.

Hermelind a écrit:
Pas forcément... Le lin préfère les endroits avec quand même un minimum d'humidité... Tu auras des secteurs où on cultivera bien plus l'un que l'autre.
Dans les comptes royaux, tu vas trouver des mentions de lin (ça permet de savoir quels sont les centres de production de lins riches, par exemple). Le chanvre... pas vraiment

Je parlais de toute la France, Mais biensûr comme de nos jours les agriculteurs cultivaient des parcelles où la terre était compatible ( humidité, richesse, exposition, altitude...)
D'autre part les techniques ont évoluées pour la culture mais surtout pour le rouissage qui se faisait en eau courante ou en routoir et qui se fonts sur champ actuellement