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Posté : mer. sept. 21, 2005 3:35 pm
par tournevase
Si on coud entièrement une doublure par l'intérieur, cad vêtement retourné, on ne peut plus retourner à l'endroit !
quel est le truc ?
je ne suis peut-être pas très clair
par exemple quand on regarde dans un veston, on ne voit pas la couture de la doublure, elle est derrière la doublure
Posté : mer. sept. 21, 2005 3:51 pm
par De Heer van Liere
Pour une cotte simple fin XIIIème, moi, j'ai cousu la doublure au col puis, après avoir retourné, aux manches ( qui sont boutonnées à partir du coude...

) .
Le 'dessous' n'est pas cousu ! Il flotte librement.

Posté : jeu. sept. 22, 2005 1:48 am
par hémiole
Tu montes ta doublure jusqu'au dessus de l'ourlet (non compris).
Tu retournes ton vêtement, et tu rabats l'ourlet sur la doublure pour fermer (en quelque sorte tu couds ensemble les ourlets du vêtement et de sa doublure).
(est-ce clair ?)
Mais effectivement tu n'es pas obligé de coudre les ourlets ensemble et laisser la doublure "libre".
Posté : jeu. sept. 22, 2005 2:37 am
par oriabel
Ce qui est à mon avis une bonne solution pour que le vêtement garde une certaine souplesse. Sinon, cela peut donner un effet "ballon" surtout si les 2 tissus ne sont fait dans la même texture, ils n'évoluent pas de la même manière au lavage. D'ailleurs cette question de doublure me tracasse. A-t-on de la doc là-dessus ? je me demande encore si les différentes parties du vêtements étaient doublées avant d'être assemblées ou non ? ce qui éviterait justement ce flottement.
Posté : jeu. sept. 22, 2005 2:41 am
par hémiole
Oriabel a dit : je me demande encore si les différentes parties du vêtements étaient doublées avant d'être assemblées ou non ? ce qui éviterait justement ce flottement.
Ca dépend du but de la doublure :
Si elle permet de protéger de l'usure le vêtement (soucis déconomie), il faut pouvoir la changer auquel cas elle sera montée séparément (solution moderne, je te l'accorde).
Posté : jeu. sept. 22, 2005 2:56 am
par oriabel
Mais quel est le but de la doublure à l'époque ? quand on constate sa présence c'est sur une iconographie représentant des riches et on l'interprète en général comme un signe ostentatoire de richesse. Dans ce cas, on peut se demander si le critère de l'usure peut jouer, quand on a du fric !
Je sais que les vêtements de Las Huelgas étaient doublés mais je n'ai pas d'informations particulières sur la technique utilisée.
Posté : jeu. sept. 22, 2005 3:04 am
par hémiole
Oriabel a dit : Mais quel est le but de la doublure à l'époque ? quand on constate sa présence c'est sur une iconographie représentant des riches et on l'interprète en général comme un signe ostentatoire de richesse. Dans ce cas, on peut se demander si le critère de l'usure peut jouer, quand on a du fric !
Dans ce cas-là la résistance au lavage, tu t'en tapes ! Quand c'est sale, tu jettes !
Non mais c'est sûr que je ne sais pas et que je ne résonne que sur des hypothèses modernes ...
Utilité d'une doublure :
- tenir chaud
- éviter l'usure
- donner une meilleure tenue à un vêtement (pour des étoffes fluides)
- se la péter grave avec de la fourrure dedans. (ok je retourne dehors !)
Posté : jeu. sept. 22, 2005 3:49 am
par sainte gudule
Attentionpour la resistance au lavage : aujourdh'ui on utilise les machines à laver (enfin moi oui

) et elles sont extremement redoutable quant à l'usure en particulier pour des tissus "naturel" (lin, laine) qui sont assez fragile. A l'époque un lavage etait moins traumatisant pour les materiaux et puis on ne faisait pas non plus la lessive à la moindre poussière, la garde robe n'étant pas aussi étendue que la notre (en tout cas en ce qui concerne le menu peuple).
Posté : jeu. sept. 22, 2005 6:15 am
par ambract
pour un gippon par exemple, tu coud deux gippons, un en laine, un autre en lin, tu intercales un troisieme avec les epaisseurs, et tu imbriques le tout, cousant le tout sur les coté! pas de couture de la doublure visble! meme systeme pour les doublets!
Posté : jeu. sept. 22, 2005 6:21 am
par malko
Oriabel a dit : Ce qui est à mon avis une bonne solution pour que le vêtement garde une certaine souplesse. Sinon, cela peut donner un effet "ballon" surtout si les 2 tissus ne sont fait dans la même texture, ils n'évoluent pas de la même manière au lavage. D'ailleurs cette question de doublure me tracasse. A-t-on de la doc là-dessus ?
Je pense (mais je peux me tromper) qu'en lavant plusieurs fois ton tissus avant de le couper, il devrait se stabiliser.
Oriabel a dit : je me demande encore si les différentes parties du vêtements étaient doublées avant d'être assemblées ou non ? ce qui éviterait justement ce flottement.
Pour le costume masculin fin XIV début XVème, les deux possibilités existaient pour le doublet. Désolé de ne pas avoir d'autres infos sur le XIIIème, je débute dans cette période.
Posté : lun. sept. 26, 2005 5:09 am
par laetitia
On a quelques sources de doublures archéologiques dans le bouquin des fouilles de Londres (désolée, j'ai pas le livre sous les yeux donc pas le titre). Ce n'est pas non plus XIIIe comme source, mais bon, ce n'est pas imaginaire.
Sur beaucoup de sources icono, on voit une couleur différente pour l'intérieur de vêtements (surcotte souvent), mais rien ne dit que ce n'est pas juste stylistique.
Quant à l'utilité d'une doublure...
Certaines on été citées, mais j'en ajouterais une autre. Je suis en train de terminer un manteau seconde moitié XIIIe pour mon homme. Une belle laine bien épaisse
qui gratte comme pas possible. Ben croyez moi si vous voulez, mais la doublure en lin est quand même plus agréable sur les parties de peau que le manteau touche (cou par exemple, intérieur de capuche).
Maintenant, vu le travail suplémentaire, je le serais bien passé d'avoir un mari à la peau si délicate
Il y a aussi une impression de travail plus "fini".
Je ne reste pas partisane du tout doublé par contre. Les costumes sont déjà parfois pénibles à porter en été, alors imaginez si on double systématiquement leur épaisseur [img]kator/smyley2.gif[/img]
Posté : dim. nov. 13, 2005 6:54 pm
par yrwanel
la doublure n'a pas été de règle pendant les 1000 ans du moyen-âge, pour la simple et bonne raison qu'il y a eu une évolution climatique (voir ladurie à ce sujet...). Guerre de 100 ans a été un refroidissement climatique, donc encourageant à doubler les vétements, simple question de chaleur...
Posté : lun. nov. 14, 2005 7:14 am
par brunal
Laetitia a dit : On a quelques sources de doublures archéologiques dans le bouquin des fouilles de Londres (désolée, j'ai pas le livre sous les yeux donc pas le titre). Ce n'est pas non plus XIIIe comme source, mais bon, ce n'est pas imaginaire.
"Textile and clothing, 1150 - 1450" (donc il y a un peu de XIIIeme quand même)
par Elisabeth Crowfoot, Frances Pritchard, et Kay Staniland.
édition Boydell Press,
ISBN 0 85115 840
J'avais trouvé le mien à la bibliothèque du musée médiéval de Cluny. (En matière à faire du tissu que je connaissais pas avant ce bouquin, ils parlent de poil de chèvre, ou d'hybrides chèvre/soie (en 740 notemment))
Sinon pour les doublures dans la bible de Mètéski on voit pas mal d'exemples de capes ou robes doublées de vair (d'écureuil roux ou gris il y a les deux) sur des nobles ou personnes aisées au moins. Les autres ont l'intérieur du vêtement d'une couleur différente, ou pas, ça dépend des personages.
Coté montage, on peut coudre tout le tour vêtement retourné, sauf une main de large, on retourne, puis on referme le petit bout qui reste à la main. Pour éviter l'effet ballon, par petits points répartis sur la surface de la doublure, on peut ainsi coudre/coller les deux surfaces l'une à l'autre.