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Posté : ven. janv. 21, 2005 9:47 am
par laure de penhars
Bonjour,
Je suis en train de me confectionner une nouvelle robe médiévale à partir d'un modèle de tenue de 1380. Je voudrais l'accompagner d'un henin

, j'en possède déjà un avec une autre tenue, mais j'aimerais savoir s'il existe plusieurs modèles pour la fin XIVème.
Si vous avez des dessins, ou adresses de sites...

Merci !
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Posté : ven. janv. 21, 2005 10:01 am
par rolland de glabbecke
Heuuu, Help !
Que veux-tu dire par "Henin" ?
Je me demande si le terme est bien correct, car il me semble que le henin n'apparait que sous l'influence Bourguignonne du XVe siècle.
Mais je peux me tromper !

Posté : ven. janv. 21, 2005 10:59 am
par michel de waulsort
Hennin :
Ces coiffures nous vinrent de Flandre, et on commence à les trouver sur les monuments français à partir de 1430. Elles eurent un grand succès, mais non pas jusqu'à faire tomber les atours à la mode de la reine Isabelle. De là une lutte entre les deux systèmes. Les coiffes à la française, défendues par un parti de riches et patriotiques beautés, soutinrent dignement la concurrence contre les coiffes bourguignonnes, en s'élevant à leur hauteur et en copiant quelque chose de leurs appendices. A cause de sa chausse pendante, on fit revivre pour désigner l'atour français ainsi modifié le terme de chaperon. Une favorite des derniers temps de Charles VII fut appelée madame Des Chaperons, « parce que, dit l'historien qui nous a conservé ce fait, de toutes les femmes de la terre c'était celle qui s'affublait le mieux d'un chaperon. »
Ni les chaperons ni les hennins n'avantagèrent la chevelure. Pendant presque tout le quinzième siècle, ce bel ornement fut sacrifié à la fantaisie de montrer un front dégagé et poli. A cet effet, les cheveux furent retroussés, mais avec une tension si forte que plusieurs écrivains du temps s'apitoient sur la souffrance qu'éprouvaient les dames à être ainsi coiffées
Posté : sam. janv. 22, 2005 9:21 pm
par guenièvre
Michel de Waulsort a dit : Hennin :
Ces coiffures nous vinrent de Flandre, et on commence à les trouver sur les monuments français à partir de 1430. Elles eurent un grand succès, mais non pas jusqu'à faire tomber les atours à la mode de la reine Isabelle. De là une lutte entre les deux systèmes. Les coiffes à la française, défendues par un parti de riches et patriotiques beautés, soutinrent dignement la concurrence contre les coiffes bourguignonnes, en s'élevant à leur hauteur et en copiant quelque chose de leurs appendices. A cause de sa chausse pendante, on fit revivre pour désigner l'atour français ainsi modifié le terme de chaperon. Une favorite des derniers temps de Charles VII fut appelée madame Des Chaperons, « parce que, dit l'historien qui nous a conservé ce fait, de toutes les femmes de la terre c'était celle qui s'affublait le mieux d'un chaperon. »
Ni les chaperons ni les hennins n'avantagèrent la chevelure. Pendant presque tout le quinzième siècle, ce bel ornement fut sacrifié à la fantaisie de montrer un front dégagé et poli. A cet effet, les cheveux furent retroussés, mais avec une tension si forte que plusieurs écrivains du temps s'apitoient sur la souffrance qu'éprouvaient les dames à être ainsi coiffées
Oui, sur certaines illustrations les hennins paraissent, vraiment très hauts !
Fantaisie du dessinateur ou réalité ?
Voici deux sortes de hennins (pourtant pas très hauts mais je ne retrouve pas ceux où l'on en voyait des sortes qui paraissaient démesurées).
En tous cas, cette coiffe ne devaient pas être très agréable à porter. Car plus elle est haute, plus elle est lourde, donc poids vers l'arrière, ce qui en plus d'avoir les cheveux tirés toute la journée, donne mal à la tête !
Je ne sais plus également où j'ai lu ça, mais les dames nobles se rasaient le haut du front, justement pour avoir un front lisse et large, et parfaire l'ovale du visage en forme d'oeuf (beauté de l'époque), et pour se faire, rasaient aussi leurs sourcils ...
Un peu comme ici (sauf que là on voit les sourcils) !

Les extravangances et fantaisies de cour se comptent facilement, plus on avance dans le temps, surtout sous Louis XIV, avec les Pouffes à la victoire et autres ... véritable sculptures sur cheveux !
Mais si je ne me trompe pas, le henin, contairement à ce qu'on croit (du moins le public), n'est pas LA coiffe médiéval par excellence des dames de la cour, bien au contraire, il n'a pas fait longtemps fureur, car inconfortable, mais la mode de la reine Isabelle a perduré en évoluant bien sûr.

Posté : dim. janv. 23, 2005 6:57 am
par oriabel
Dame Elise a trouvé ce site dernièrement, il y a une coiffe fin XIV, une sorte de ...bicorne dans le modèle "Christine de Pisan"
http://pages.infinit.net/cadieux3/
Posté : lun. janv. 24, 2005 3:53 am
par michel de waulsort
De rien, Mesdames, c'est toujours avec plaisir.
Le lien de la page en question :
http://pages.infinit.net/cadieux3/pisan.html
Voici l'image de la coiffe 1390 en question :
avec la source originale :
Christine Cadieux, fait je trouve un travail magnifique et qui plus est toujours très sérieusement documenté.
Posté : dim. mars 27, 2005 3:12 pm
par oriabel
On trouve sans trop de difficulté des modèles de coiffe, mais on ne précise presque jamais dans quel matériau elles étaient fabriquées, du moins sur les sites que je connais. C'est justement la question que je me pose à propos des tourets du XIII. Si quelqu'un a des éléments de réponse, cela me rendrait bien service !
Posté : mer. mars 30, 2005 6:11 am
par alexandra
sur ce site :
http://www.virtue.to/articles/veils.html
Elle parle de soie ou de tissus fluides, voire de mousseline de coton... mais c'est pour le voile...
Sur ce site là :
http://www.virtue.to/articles/circlet.html
c'est un "circlet", je pense que ça peut être traduit par touret, non ?
Et puis y'a ça aussi :
http://www.virtue.to/articles/coffee.html
et ça sur les "matières premières" :
http://www.virtue.to/articles/hat_theories.html
Ho, et puis voilà l'index de tous les articles ^____^ :
http://www.virtue.to/articles/#Hats
Posté : mer. mars 30, 2005 6:15 am
par oriabel
Merci bien ! je vais pouvoir confronter avec ma méthode !!
le problème est de trouver une technique qui permette d'obtenir ce que les statues, plus que les enluminures, montrent. Il y a parfois comme une sorte de gauffrage que je ne sais comment obtenir.
Posté : mer. mars 30, 2005 6:44 am
par alexandra
Même avec le système des deux bandes comme sur le premier lien, ça tient pas droit ?
(j'adore le titre de la page "graceful way to wear a veil", je me sens tout de suite gracieuse avec mon voile, depuis ^__^)
Faut pas hésiter à épingler ! Vu la proportion d'épingles qu'on trouve en fouille, ils devaient s'en servir largement et à toutes les sauces... (après les dessert, les sauces, ce thread est une conversation culinaire déguisée...)
Posté : mer. mars 30, 2005 7:18 am
par oriabel
Non, tu vois ce que donnes un moule à flan ? c'est la même chose, qui est observable sur des statues. Je me suis sans doute mal exprimée en utilisant le terme de gauffrage ! d'un autre côté si tu prends un tissu épais pour faire le touret, il a tendance à plisser légèrement ce qui ce rapproche du motif original. Je vais essayer de mettre une photo !
Posté : mer. mars 30, 2005 7:30 am
par oriabel
voilà le modèle !
Posté : mer. mars 30, 2005 7:38 am
par michel de waulsort
Oriabel Guintrand de Vesc a dit : tourets du XIII. Si quelqu'un a des éléments de réponse, cela me rendrait bien service !

Sculpture française approx. entre 1200 et 1230

Cathédrale de Reims XIVe
Le touret et le mortier sont tous deux des toques. Le mortier a un fond alors que le touret n'en a pas. Leurs bords ne dépassent pas 10 centimètres de haut, ils peuvent être droits ou évasés. On les porte associés à une crépine, un couvre-chef ou un voile.
Voici la meilleure définition du touret que j'ai trouvée :
"
Sa coiffure est un touret qui comportait un voile couvrant le front. Par dessus le voile on posait une bande de tissu rendue rigide par des bourrelets comme un diadème ou une couronne. Parfois, une autre bande de tissu était nouée sous le menton et épinglée au sommet de la tête. Cette coiffure fut portée de la fin du XIIème ou du début du XIIIème siècle jusqu'au XVème siècle
J'ai lu que le mortier des magistrats des cours judiciaires remplacant le roi vers le XIIe était fait de velours rouge.
Comme dans le cas d'un touret, il ne s'agit que d'un cylindre recouvert de tissu associé à un voile, on peut penser qu'une matière plus rigide constituait le squelette (un peu comme le carton dans les pennes de casquettes modernes).
On trouve des sources abondantes en enluminures, sculptures et littérature mais quand à savoir quel matériau utiliser : ???
Soit on se fie à la seule définition que j'ai "bande de tissu rendue rigide par des bourrelets", a moins que quelqu'un d'autre n'ait d'autres sources. Soit on ne peut qu'imaginer : Drap empesé, fin cuir, multicouches de velours cousues, fine lame d'écorce, bandeau de métal ...
Posté : mer. mars 30, 2005 8:27 am
par oriabel
C'est bien la même chose mais on voit mieux que la base a l'air rigide. C'est en s'évasant que le plissé apparaît. En ce qui concerne le touret que je fais, il est en velours, doublé de plusieurs couches de tissu pour lui donner de l'épaisseur.
Par contre dans ma photo y'a -t-il :
- 3 bandes en comptant celle sur le front sous le touret
- ou seulement 2, celle sur le front consituant la base du touret ?