Lecture et interprétation de gisants (costumes et autres)

Sources, techniques, matières...

Modérateur : L'équipe des gentils modos

Avatar du membre
Réchignac
Messages : 3696
Enregistré le : lun. juil. 21, 2003 11:00 pm
Localisation : Montpellier
Contact :

ven. sept. 26, 2003 7:29 am

Voila je suis de retour aprés avoir fouillé dans ma bibliothèque et j'ai trouvé pour Beaujarret ceci:

Ceci est tiré du livre de Pierre Naudin 'Les Lions diffamés' Cycle Ogier D'Argouges:

Le Lion au pied indiquait qu'il était mort au champ de bataille ou au combat à outrance.Donc la cotte d'armes était ceinte, l'épée nue à dextre, l'écu à sénestre, le heaume en tête, ventaille close.
Ceux qui mouraient auprés des vaincus étaient figurés sans cotte d'armes, l'épée ceinte au coté du fourreau, la ventaille levée, grande ouverte, les mains jointes devant la pointrine, les pieds appuyés contre le dos d'un lion mort,terrassé.
Ceux qui mouraient en prison avant qu'il eussent payé leur rançon étaient figurés sans éperons, sans heaume, sans cotte, sans épée, le fourreau d'icelle seulement ceint et pendant à leur coté.
Le chien aux pieds d'un chevalier indiquant qu'il était mort en temps de paix. La cotte d'armes alors était déceinte et la tête nue.
JME Reproductions Antiques et Médiévales
Armures, cottes de mailles rivetées et bouclerie
sir eric
Messages : 1185
Enregistré le : ven. août 29, 2003 11:00 pm
Localisation : Aubergenville

sam. avr. 03, 2004 6:12 am

Lorsque vous croisez une statue équestre dans un parc, si le cheval a ses 2
jambes avant en l'air, le personnage représenté est mort au combat.
Si une jambe est en l'air, le personnage est mort des suites de blessures
reçues au combat.
Si les 4 jambes sont au sol, le personnages est mort de causes naturelles
(pas au combat).

Cette représentatioin donne une information sur la mort du personnage mais il semblerait que cette forme de représentation date du 1er Empire!
Mon courage pour épée, ma foi pour armure.


<img src="http://www.compagnons-de-camelot.com/pub/eric.jpg" alt="http://www.compagnons-de-camelot.com/pub/eric.jpg" style="border:0" />
Avatar du membre
oriabel
Gentil Modo
Messages : 8753
Enregistré le : mer. mai 19, 2004 11:00 pm
Localisation : Saint-Maur-des-Fossés

mer. janv. 05, 2005 5:38 am

Je reprends le sujet des gisants pour vous demander si vous avez une référence bibliographique d'ordre général sur ce thème. Je souhaiterais exploiter cette source iconographique à la fois pour l'étude des costumes mais aussi pour la confection de l'un d'entre eux.
Prez, Lumière des Lumières, Sancta Domina, Muse du Savoir Médiéval et Chantre de la Reconstitution, Katochka !
Avatar du membre
alexandra
Messages : 2379
Enregistré le : jeu. janv. 20, 2005 12:00 am
Localisation : Paris

dim. mars 06, 2005 5:00 am

Mes quelques photos des gisants des salles sculptures médiévales du Louvre :

Image

Image

Image

Ils étaient bien datés, mais bien sûr, je ne retrouve plus où j'ai noté tous les détails... Je retournerai au Louvre et j'éditerai (mais pas aujourd'hui, c'est gratuit, va y avoir plein de monde).
De toute manière, la cottehardie, c'est fin XIIIè, début XIVè, me semble.


Sinon :

Image

Un parent, Réchignac ?
Avatar du membre
rolland de glabbecke
Messages : 6679
Enregistré le : mer. nov. 17, 2004 12:00 am
Localisation : Glabbecke
Contact :

lun. mars 07, 2005 7:34 am

Alexandra a dit :
Ils étaient bien datés, mais bien sûr, je ne retrouve plus où j'ai noté tous les détails... Je retournerai au Louvre et j'éditerai (mais pas aujourd'hui, c'est gratuit, va y avoir plein de monde).
De toute manière, la cottehardie, c'est fin XIIIè, début XIVè, me semble.
Hum, si je peux me permettre ...
Magnifiques photos et la recherche du détail, splendide !

Pour ma part, la cotte-hardie pour l'homme apparait vers 1350 et disparait aux alentours du tout début XVe (C'est également repris comme çà par Sarah Thursfield dans le "Medieval Tailor Assistant) Quant à la femme, la mode de la cotte-hardie apparait un tantinet plus tard que l'homme ... je dirais une dizaine ou une vingtaine d'années tout au plus ! Pour se terminer vers la même période ! (toujours selon Thursfield qui joint des exemples à la clef dans son bouquin aussi !)

Le modèle qui est repris sur la tombe représente "peut-être" une cotte-hardie mais alors, sous un surcot à "fenêtres d'enfer" (le surcot avec les larges échancrures laissant entrevoir la robe et la ceinture !...

Ce qui me semble bizare de compléter une cotte-hardie avec un surcot supplémentaire ... car ce sont tout deux des vêtement de dessus ! Sauf dans un bt parfaitement cérémonieux ! Ce qui est fatalement le cas sur cette tombe ! Mais dans la vie courante ?

D'autres avis, les pros ? D'autres visions de la chose ?
Je suis intéressé par vos points de vue...
Francs Compaings Brabançons : le Brabant Médiéval est une passion et doit le rester ! C'est comme çà ! LEVE BRABANT !
Illustre et indéfectible membre cofondateur des M2CHANTS ! Fuyez, courez, geignez... ou pas.
Avatar du membre
rolland de glabbecke
Messages : 6679
Enregistré le : mer. nov. 17, 2004 12:00 am
Localisation : Glabbecke
Contact :

lun. mars 07, 2005 7:43 am

Quant à l'homme de la première photo ...

La coupe de cheveux me semble plus fin XIVe ou début XVe.
De plus on distingue clairement un col très ouvragé, qui ne se généralise que vers la moitié du XIV ... comme le harnois de jambes, d'ailleurs ! Donc, à mon sens pas avant moitié XIV pour cette statue ! Mais je peux me tromper !
Francs Compaings Brabançons : le Brabant Médiéval est une passion et doit le rester ! C'est comme çà ! LEVE BRABANT !
Illustre et indéfectible membre cofondateur des M2CHANTS ! Fuyez, courez, geignez... ou pas.
Avatar du membre
michel de waulsort
Messages : 1284
Enregistré le : mer. sept. 15, 2004 11:00 pm
Localisation : Waulsort (Belgique)

lun. mars 07, 2005 9:15 am

Pour la dernière photo, le chevalier en armes.
J'identifie le casque (dommage qu'il est coupé) comme un armet 1er type, et donc 1450-1510. ce qui correspond avec les jambes d'armures.
Donc deuxième moitié du XVe pour moi pour la dernière photo, soit probablement 1450-1480.
Avatar du membre
rolland de glabbecke
Messages : 6679
Enregistré le : mer. nov. 17, 2004 12:00 am
Localisation : Glabbecke
Contact :

lun. mars 07, 2005 9:54 am

J'étais pas sûr pour l'armet non plus !

Mais les gantelets semblent bien tardifs, en effet !

La cotte d'arme semble bien XVe en tout cas !
J'irais dans le même sens que toi Michel !
Francs Compaings Brabançons : le Brabant Médiéval est une passion et doit le rester ! C'est comme çà ! LEVE BRABANT !
Illustre et indéfectible membre cofondateur des M2CHANTS ! Fuyez, courez, geignez... ou pas.
Avatar du membre
oriabel
Gentil Modo
Messages : 8753
Enregistré le : mer. mai 19, 2004 11:00 pm
Localisation : Saint-Maur-des-Fossés

lun. mars 07, 2005 10:38 am

Il s'agit des gisants de Pierre d'évreux-Navarre, comte de Mortain (mort en 1412) et de son épouse Catherine d'Alençon (morte en 1462)
:top:
Prez, Lumière des Lumières, Sancta Domina, Muse du Savoir Médiéval et Chantre de la Reconstitution, Katochka !
Avatar du membre
rolland de glabbecke
Messages : 6679
Enregistré le : mer. nov. 17, 2004 12:00 am
Localisation : Glabbecke
Contact :

lun. mars 07, 2005 10:44 am

Hé ben çà va ... je suis pas totalement idiot !

Ca me rassure pour l'homme en tot cas.
C'est vrai que la coupe de cheveux de l'homme est très période Azincourt ! Suffit de regarder les Ospreys et l'imagerie de cette époque !

Pour la femme, par contre ... faudrait que je revoie çà de plus près parce que la fenêtre d'enfer à cette période ... 1462 ... je la sens pas du tout ! Mais la cotte-Hardie non plus d'ailleurs !
Francs Compaings Brabançons : le Brabant Médiéval est une passion et doit le rester ! C'est comme çà ! LEVE BRABANT !
Illustre et indéfectible membre cofondateur des M2CHANTS ! Fuyez, courez, geignez... ou pas.
Avatar du membre
michel de waulsort
Messages : 1284
Enregistré le : mer. sept. 15, 2004 11:00 pm
Localisation : Waulsort (Belgique)

lun. mars 07, 2005 10:48 am

Oriabel Guintrand de Vesc a dit : Il s'agit des gisants de Pierre d'évreux-Navarre, comte de Mortain (mort en 1412) et de son épouse Catherine d'Alençon (morte en 1462)
Le couple sur les premières photos d'accord.

Mais la dernière ?
Les armes reprises sur le tabard n'ont rien à voir avec les Evreux-Navarre qui ont des fleurs de lys, alors qu'ici on voit des alérions.
Tiens, vu la richesse du gisant (on dirait du marbre) je pense pour un Montmorency de la branche ainée.
Avatar du membre
rolland de glabbecke
Messages : 6679
Enregistré le : mer. nov. 17, 2004 12:00 am
Localisation : Glabbecke
Contact :

lun. mars 07, 2005 10:57 am

Oriabel ne précisait que pour la première tombe, hein, Michel !
Francs Compaings Brabançons : le Brabant Médiéval est une passion et doit le rester ! C'est comme çà ! LEVE BRABANT !
Illustre et indéfectible membre cofondateur des M2CHANTS ! Fuyez, courez, geignez... ou pas.
Avatar du membre
oriabel
Gentil Modo
Messages : 8753
Enregistré le : mer. mai 19, 2004 11:00 pm
Localisation : Saint-Maur-des-Fossés

lun. mars 07, 2005 12:15 pm

Exact ! il s'agissait du couple :roi:
Pour le second : Image

Barthélemy PRIEUR
Berzieux (Marne), 1536 - Paris, 1611

Le connétable Anne de Montmorency (1493 - 1567) et sa femme Madeleine de Savoie (morte en 1586)
Marbre
H. : 0,43 m. ; L. : 1,80 m. ; Pr. : 0,60 m.

Statues gisantes provenant du tombeau du corps du connétable élevé dans l'église Saint-Martin de Montmorency après sa mort à la bataille de Saint-Denis. Sur le dessin de l'architecte Jean Bullant, Prieur s'engagea à réaliser la sculpture en 1576 et reçut un acompte sur l'exécution des gisants en 1582.
Du tombeau démantelé à la Révolution, et connu par des dessins, ne subsistent que les gisants, deux colonnes de marbre vert et un entablement de marbre blanc à l'école des Beaux-Arts, vestiges d'un décor polychrome qui alliait des bronzes (les priants, les bases et les chapiteaux) et des marbres colorés.
Bravo à Michel de Vaulsort :jap:
Prez, Lumière des Lumières, Sancta Domina, Muse du Savoir Médiéval et Chantre de la Reconstitution, Katochka !
LeLong
Messages : 4176
Enregistré le : sam. févr. 07, 2004 12:00 am

lun. mars 07, 2005 3:59 pm

Impressionant[img]smile/eek.gif[/img]

Allez avoue t'a triché ! Non ? [img]smile/eek.gif[/img]

:clap: :lol:
Avatar du membre
alexandra
Messages : 2379
Enregistré le : jeu. janv. 20, 2005 12:00 am
Localisation : Paris

mar. mars 08, 2005 1:55 am

Rolland de Glabbecke a dit :

Hum, si je peux me permettre ...
Magnifiques photos et la recherche du détail, splendide !
Mwarf, je les trouve surtout magnifiquement floues. Il y en avait d'aures encoe plus floues d'ailleurs, j'ai même pas osé les mettre...

Sinon, pour la cottehardie, j'avais trouvé ça :
The next century, the thirteenth, is "remarkable for its
simnplicity and grace" (Clinch 36). It, and the fourteenth
century, are also remarkable for their tight and fitted styles.

The button was the innovation hat brought about the fitted
style. Brought back by the Crusaders, buttons made it not
necessary foir dresses to be loose enough to be pulled over the
head. The waist could be tighter than the shoulders with buttons.
Also gussets, wedge shaped inserts that increase movement, made
tight fitted dresses practical (Brody-Johnson 122-3).

As a result, the cotehardie became the fashion. It was a
fitted dress that flared out at the hips or waist. The sleeves
extended to the wrists or to the knuckles. An underdress was
worn underneath the cotehardie and would peek out at the neck
or sleeve edges (Kinsey and Gandy-Harsh 54-5). It was a style
designed to show off how tight your tailor could sew your dresses.

Over the cotehardie was sometimes worn a sideless surcoat.
The sideless surcoat was sometimes called the Gates of Hell
(Kinsey and Gandy-Harsh 55). It consisted of a narrow bib
attached to a full skirt. It was often trimmed with fur. The
belt was worn over the cotehardie, and not the surcoat (Rowland-
Warne 15). This ephasized one of the major parts of this period,
slim hips.
Traduction alexandra :
Le siècle suivant, le XIIIè, est "remarquanble pour sa simplicité et sa grâce" (Clinch 36). Celui ci, et le XIVè, sont aussi remarquables pour leurs styles serrés et ajustés.

Le boutons a été l'invention qui a permis le style ajusté. Ramené par les croisés, le boutons a permis que les robes ne soient plus nécessairement assez larges pour pouvoir les passer par la tête. La taille pouvait être plus serrée que les épaules avec des boutons. Les goussets aussi, inserts en forme de coins qui amplifiaient le mouvement, rendirent les robes ajustées plus pratiques (Brody-Johnson 122-3).

En résultat de ceci, la cotehardie devint une mode. C'était une robe très ajustée, qui s'évasait à la taille ou aux hanches. Les manches s'allongeaient jusqu'aux poignets ou aux jointures des doigts. Une robe de dessous était portée sous la cotehardie qui apparaissait au cou ou au bout des manches (Kinsey and Gandy-Harsh 54-5). C'était un style dessiné pour montrer à quel point votre tailleur pouvait coudre serré votre robe.

Par dessus la cotehardie était quelquefois porté un surcot sans manches. Ce surcot sans manche était parfois appelé Les portes de l'enfer (Kinsey et Gandy-Hash 55). Il consistait en un bavoir (*traduction littérale) étroit attaché à une jupe complète. Il était souvent décoré de fourrure. La ceinture était portée sur la cotehardie, et non sur le surcot (Rowland-Warne 15). Cela mettait l'accent sur l'une des choses importantes de cette période : les hanches fines.

http://www.usd.edu/~socrean/arts/gunnas.htm

Elle avait l'air assez documentée, alors je lui ai fait confiance :p

C'est dommage que ce soit plus tardif, ça m'aurait bien plu, une robe comme ça, pour un cosutme XIIIè.
Répondre

Retourner vers « Réalisation du costume civil »