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Posté : ven. mai 27, 2005 1:21 am
par wilhelm
j'ai entendu un jour une chanson, dont l'air m'a semblé a l'époque d'inspi assez médié... le genre de truc bien chevaleresque
le début été ainsi "Ô belle à la fontaine, j'ai soif un peu de ton eau,...."
En fait, je cherche la suite des paroles, et surtout, voudrait savoir (si qq'un la connais) si cette chanson est bien médiévale ou si c seulement mon oreille qui s'est fourvoyée dasn l'erreur....
Posté : ven. mai 27, 2005 1:29 am
par cassetrogne
C'est un peu juste comme infos.
Tu n'as pas d'autres détails ?
Posté : ven. mai 27, 2005 1:46 am
par wilhelm
"O belle à la fontaine j'ai soif un peu de ton eau, elle a rit la hautaine, belle et froide comme l'eau"
c malheureusement tout ce que je connais de la chanson, mais il y a encore quelques phrases a la suite si mes souvenirs sont bons
te donner l'air, même aproximatif, va etre un peu compliqué

Posté : dim. juil. 10, 2005 2:04 am
par garin trousseboeuf
Qui chantait ça ?
Posté : mer. juil. 13, 2005 2:12 pm
par lord riri ii
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Un chanteur !

Posté : jeu. juil. 14, 2005 5:32 pm
par De Heer van Liere
Manifestement; suite à une petite recherche sur Google... C'est une chanson de Jacques DOUAI, dans les années 50...
Reprise par Bertrand Cantat dans ses jeunes années...
Posté : ven. juil. 15, 2005 1:16 am
par garin trousseboeuf
Tiens donc... vachement médiéval donc !
Posté : ven. juil. 15, 2005 1:51 am
par tastevin, roy des pions
Par contre, le thème "Je meurs de soif auprès de la fontaine" a bel et bien été exploité au Moyen Age, notamment lors du célèbre "concours" de Blois où Charles d'Orléans, Villon, Robertet... ont composé chacun un poème à leur façon:
Charles d'Orléans joue à l'"amoureux martyr", posture très en vogue à l'époque parce qu'elle permettait de distinguer le "vrai amant" du vil concupiscent:
Je meurs de soif en couste la fontaine ;
Tremblant de froit ou feu des amoureux ;
Aveugle suis, et si les autres maine ;
Povre de sens, entre saichans l'un d'eulx ;
Trop negligent, en vain souvent songneux ;
C'est de mon fait une chose faiee,
En bien et mal par Fortune menee.
Je gaingne temps, et pers mainte sepmaine ;
Je joue et ris, quant me sens douloreux ;
Desplaisance j'ay d'esperance plaine ;
J'atens bon eur en regret engoisseux ;
Rien ne me plaist, et si suis desireux ;
Je m'esjoïs, et cource a ma pensee,
En bien et mal par Fortune menee.
Je parle trop, et me tais a grant paine ;
Je m'esbays, et si suis couraigeux ;
Tristesse tient mon confort en demaine ;
Faillir ne puis, au mains a l'un des deulx ;
Bonne chiere je faiz quant je me deulx ;
Maladie m'est en santé donnee,
En bien et mal par Fortune menee.
ENVOI
Prince, je dy que mon fait maleureux
Et mon prouffit aussi avantageux,
Sur ung hasart j'asserray quelque annee,
En bien et mal par Fortune menee.
Villon, sur le même motif, développe une série de contradictions pathétiques pour... demander en conclusion à son mécène qu'il fasse péter la thune

:
Je meurs de seuf auprès de la fontaine,
Chaud comme feu, et tremble dent à dent ;
En mon pays suis en terre lointaine ;
Lez un brasier frissonne tout ardent ;
Nu comme un ver, vêtu en président,
Je ris en pleurs et attends sans espoir ;
Confort reprends en triste désespoir ;
Je m'éjouis et n'ai plaisir aucun ;
Puissant je suis sans force et sans pouvoir,
Bien recueilli, débouté de chacun.
Rien ne m'est sûr que la chose incertaine ;
Obscur, fors ce qui est tout évident ;
Doute ne fais, fors en chose certaine ;
Science tiens à soudain accident ;
Je gagne tout et demeure perdant ;
Au point du jour dis : "Dieu vous doint bon soir !"
Gisant envers, j'ai grand paour de choir ;
J'ai bien de quoi et si n'en ai pas un ;
Echoite attends et d'homme ne suis hoir,
Bien recueilli, débouté de chacun.
De rien n'ai soin, si mets toute ma peine
D'acquérir biens et n'y suis prétendant ;
Qui mieux me dit, c'est cil qui plus m'ataine,
Et qui plus vrai, lors plus me va bourdant ;
Mon ami est, qui me fait entendant
D'un cygne blanc que c'est un corbeau noir ;
Et qui me nuit, crois qu'il m'aide à pourvoir ;
Bourde, verté, aujourd'hui m'est tout un ;
Je retiens tout, rien ne sait concevoir,
Bien recueilli, débouté de chacun.
Prince clément, or vous plaise savoir
Que j'entends mout et n'ai sens ne savoir :
Partial suis, à toutes lois commun.
Que sais-je plus ? Quoi ? Les gages ravoir,
Bien recueilli, débouté de chacun.