[XII] Kitab al fallah de Ibn al Awwam, livre d'agriculture A

[le furet]

Je remet ici un post posé dans la rubrique "société médiévale"

Curiosité : Dans la gazette des jardin n°84, pp. 10-11, il y a une double page consacrée aux écrits d'Ibn-Al-Awwam, agronome andalou de la fin XIIéme, tout à fait remarquable tant ses écrits fourmillent de détails, d'éxpériences personnelles et de critiques des auteurs antiques. Il fut en charge des parcs et jardins de plusieurs princes andalous.

Parmi quelques curiosités (dont le moulage de fruits et la coloration artificielle des roses), on apprend une chose étonnante sur la giroflée.

« Le semis de la giroflée ne peut être confié qu’à un homme pur et propre, qui ait dépassé l’age de la jeunesse et qui n’a pas l’habitude de fréquenter les femmes. Il faut travailler la culture des giroflées exclusivement en lune croissante. On obtient des fleurs de giroflées d’une odeur manifestement plus intense et marquée et répandant, entre deux arrosages, du crottin de chèvre pulvérisé … »
Livre de l’agriculture chapitre XXVII aromatiques et parfumées,
Article 1 - Culture de la giroflée - khayrî

Même article un peu plus loin
"Une femme pendant le temps de la menstruation ne doit point approcher de la giroflée en fleur, car elle la ferait périr et faner par suite d'une influence toute spéciale ; ainsi une femme ne doit jamais s'immiscer dans la culture des giroflées, soit pendant la menstruation soit à toute autre époque."

Vous trouverez ces passages pages 258 à 260 du PDF ci-dessous.

Dans le même genre, il nous dit que les femmes sont rarement admises au verger et jamais en période de menstruation dans un texte sur les précautions à prendre pour avoir de bons outils de greffe propres et tranchants (sic !?).

Au passage et même si c'est hors-sujet, il signale d'après son expérience qu'il est inutile de greffer du mûrier sur un figuier car le ver à soie refuse alors d'en manger les feuilles. J'en déduis donc que le ver à soie était donc bien "éduqué" en Andalousie à ce moment-là.

Autre curiosité, Il nous affirme qu'il n'y a rien de mieux que d'enrober des graines de fibres de coton pour les aider à germer. J'en déduit que pour lui le coton n'est pas si précieux que ça. Bon en même temps avec ses potes, il s'amuse à créer des roses jaunes en introduisant du safran sous l'écorce de la tige alors il n'est pas à ça près question richesse.

Au passage, son bouquin est la premier connu à préconiser l'arrosage au goutte à goutte pour économiser l'eau.

A+

Le kitab al fallah, livre d'agriculture du XIIéme siécle.
http://books.google.fr/books?id=lj9AAAA ... Al+Awam%22