Posté : mer. déc. 10, 2008 11:46 am
Il s'agit du rapport des fouilles 2007 sur la "truque de Maurélis" : http://w3.terrae.univ-tlse2.fr/spip/IMG ... is2007.pdf
Travaux et Recherches Archéologiques sur les Cultures, les Espaces et les Sociétés (UMR 5608 du CNRS)
par Florent Hautefeuille
Le résumé (extrait du rapport)
"La truque de Maurélis est une motte castrale située sur la commune de Castelnau-Montratier, au sud du département du Lot. [...] Elle a été complètement éventrée. Ceci a permis de mettre au jour un exemple de donjon emmotté spectaculaire. Un changement de propriétaire récent a permis de reprendre le dossier.
En 2004, une première campagne de terrain avait permis de faire une levée topographique générale de la butte et de ses environs immédiats, d'estimer le potentiel archéologique qui avait survécu aux fouilleurs des années 1920, et de dresser un bilan
historiographique complet d'un site qui est mentionné dans un des miracles de sainte Foy de Conques, vers 1030.
En 2006, les travaux s'étaient concentrés sur deux secteurs du site, la tour et la basse-cour orientale. Dans la tour, le dégagement des effondrements récents (une vingtaine de mètres cubes) et des secteurs perturbés par les fouilleurs des années
1920-30 avait mis au jour d'une part un niveau de sol bien conservé sur les 2/3 de la surface de l'édifice, d'autre part des résidus de couches d'effondrement plus importants que ce qui était attendu. Par ailleurs la basse-cour avait donné lieu à un
sondage plus vaste dans lequel était apparus les vestiges d'un édifice contemporain de la tour, mais surtout les ruines d'une ferme sans doute édifiée à la fin du Moyen Age.
Les fouilles de 2007 ont permis de confirmer l'essentiel des données de 2004-2006, tout en apportant une série de nouvelles informations ce qui a pu entraîné des réinterprétations ponctuelles et de nouvelles questions.
Quelques indices suggéraient en 2006 un état antérieur à la construction de la tour emmotée. Ceci a été confirmé. Une série de trous de poteaux alignés et situé dans un axe proche du mur sud de la tour a été repérée. Il s'agit vraisemblablement des
vestiges d'un édifice qui précédait la tour. Rien ne permet encore de savoir si ce premier édifice a pu fonctionner avec un premier état du fossé désormais clairement identifié, tant au sud qu'à l'est de la motte. Ce dernier, beaucoup plus étroit que le second état a été presque entièrement gommé par le creusement du grand fossé et par l'aménagement de la ferme au XV° s. Par ailleurs, une bonne conservation des niveaux de chantier de la tour a permis de mettre en évidence une stratigraphie des couches de mortiers et zone foyère prise entre deux niveaux de sol. Ceci devrait permettre de préciser la chronologie de mise en place de la tour. Les premières datations 14C montrent que celle-ci dut se produire plus tôt que prévu, sans doute
dans la première moitié du X° s. De nombreux prélèvements ont été réalisés dans la tour. Les tamisages ont montré la présence de nombreux restes carpologiques qui devraient être étudiés.
Dans la basse-cour, l'espace fouillé a été considérablement élargi. Une des principales avancées de l'année 2007 correspond à l'interprétation des constructions primitives de cet espace. Contrairement à ce que nous pensions, le bâtiment contemporain de la tour est de dimensions très réduites (carré de 5,15 m de côté). Il correspond vraisemblablement à une très petite tour sur laquelle pouvait s'appuyer une passerelle destinée à franchir le fossé et à atteindre la plateforme sommitale.
Par ailleurs, l'élargissement de la fouille nous permet de disposer désormais des plans complets de la ferme. Le bâtiment principal mesure 13,40 x 10 m hors oeuvre avec des murs d'une épaisseur variant entre 60 et 85 cm. Il est subdivisé en deux pièces. La pièce sud mesure 11,90 x 3,20 dans l'oeuvre, la pièce nord mesure 11,90 x 4,70 m , toujours dans l'oeuvre. Un espace bâti complètement nouveau est apparu à l'extrémité est. Au-delà de l'abondance du mobilier, il faut souligner une plus grande complexité architecturale que celle qui avait pu être aperçu en 2006. Ce sont sans doute trois ou quatre états de la ferme qui ont été identifiés. L'absence de découverte de foyer dans le dernier état de fonctionnement suggère que la borde a pu être utilisée comme simple grange dans sa dernière phase de fonctionnement. Ceci devrait pouvoir être confirmé lors de l'achèvement de la fouille qui aura lieu lors de la campagne de 2008."
Bonne lecture (il y a 100 pages !)
Travaux et Recherches Archéologiques sur les Cultures, les Espaces et les Sociétés (UMR 5608 du CNRS)
par Florent Hautefeuille
Le résumé (extrait du rapport)
"La truque de Maurélis est une motte castrale située sur la commune de Castelnau-Montratier, au sud du département du Lot. [...] Elle a été complètement éventrée. Ceci a permis de mettre au jour un exemple de donjon emmotté spectaculaire. Un changement de propriétaire récent a permis de reprendre le dossier.
En 2004, une première campagne de terrain avait permis de faire une levée topographique générale de la butte et de ses environs immédiats, d'estimer le potentiel archéologique qui avait survécu aux fouilleurs des années 1920, et de dresser un bilan
historiographique complet d'un site qui est mentionné dans un des miracles de sainte Foy de Conques, vers 1030.
En 2006, les travaux s'étaient concentrés sur deux secteurs du site, la tour et la basse-cour orientale. Dans la tour, le dégagement des effondrements récents (une vingtaine de mètres cubes) et des secteurs perturbés par les fouilleurs des années
1920-30 avait mis au jour d'une part un niveau de sol bien conservé sur les 2/3 de la surface de l'édifice, d'autre part des résidus de couches d'effondrement plus importants que ce qui était attendu. Par ailleurs la basse-cour avait donné lieu à un
sondage plus vaste dans lequel était apparus les vestiges d'un édifice contemporain de la tour, mais surtout les ruines d'une ferme sans doute édifiée à la fin du Moyen Age.
Les fouilles de 2007 ont permis de confirmer l'essentiel des données de 2004-2006, tout en apportant une série de nouvelles informations ce qui a pu entraîné des réinterprétations ponctuelles et de nouvelles questions.
Quelques indices suggéraient en 2006 un état antérieur à la construction de la tour emmotée. Ceci a été confirmé. Une série de trous de poteaux alignés et situé dans un axe proche du mur sud de la tour a été repérée. Il s'agit vraisemblablement des
vestiges d'un édifice qui précédait la tour. Rien ne permet encore de savoir si ce premier édifice a pu fonctionner avec un premier état du fossé désormais clairement identifié, tant au sud qu'à l'est de la motte. Ce dernier, beaucoup plus étroit que le second état a été presque entièrement gommé par le creusement du grand fossé et par l'aménagement de la ferme au XV° s. Par ailleurs, une bonne conservation des niveaux de chantier de la tour a permis de mettre en évidence une stratigraphie des couches de mortiers et zone foyère prise entre deux niveaux de sol. Ceci devrait permettre de préciser la chronologie de mise en place de la tour. Les premières datations 14C montrent que celle-ci dut se produire plus tôt que prévu, sans doute
dans la première moitié du X° s. De nombreux prélèvements ont été réalisés dans la tour. Les tamisages ont montré la présence de nombreux restes carpologiques qui devraient être étudiés.
Dans la basse-cour, l'espace fouillé a été considérablement élargi. Une des principales avancées de l'année 2007 correspond à l'interprétation des constructions primitives de cet espace. Contrairement à ce que nous pensions, le bâtiment contemporain de la tour est de dimensions très réduites (carré de 5,15 m de côté). Il correspond vraisemblablement à une très petite tour sur laquelle pouvait s'appuyer une passerelle destinée à franchir le fossé et à atteindre la plateforme sommitale.
Par ailleurs, l'élargissement de la fouille nous permet de disposer désormais des plans complets de la ferme. Le bâtiment principal mesure 13,40 x 10 m hors oeuvre avec des murs d'une épaisseur variant entre 60 et 85 cm. Il est subdivisé en deux pièces. La pièce sud mesure 11,90 x 3,20 dans l'oeuvre, la pièce nord mesure 11,90 x 4,70 m , toujours dans l'oeuvre. Un espace bâti complètement nouveau est apparu à l'extrémité est. Au-delà de l'abondance du mobilier, il faut souligner une plus grande complexité architecturale que celle qui avait pu être aperçu en 2006. Ce sont sans doute trois ou quatre états de la ferme qui ont été identifiés. L'absence de découverte de foyer dans le dernier état de fonctionnement suggère que la borde a pu être utilisée comme simple grange dans sa dernière phase de fonctionnement. Ceci devrait pouvoir être confirmé lors de l'achèvement de la fouille qui aura lieu lors de la campagne de 2008."
Bonne lecture (il y a 100 pages !)
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