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Descrïption [modifier]
C'est un mycélium permanent capable d'hiémation[1].
Les grains touchés prennent une forme conique ; les sclérotes se colorent de marron clair à mauve et il en sort des glumes à la place du grain habituel[2].
Propriétés [modifier]
Il contient des alcaloïdes polycycliques, comme l'ergométrine, l'ergocristine, l'ergocornine, l'ergocryptine et l'ergotamine, dont est tiré l'acide lysergique (dont le LSD est un dérivé synthétique).
Il est également utilisé en homéopathie contre la sclérose des artères.
Utilisation [modifier]
Son usage par les sages-femmes comme antalgique semble ancestral même s'il n'est mentionné dans un recueil de plantes médicinales qu'en 1582 par le docteur allemand Adam Lonitzer[2].
À partir du milieu du XIXe siècle, son usage ancestral attire l'attention et les recherches visant à isoler les principes actifs commencent[2]. En 1907, les britanniques G. Barger et F.H. Carr isolent une préparation active d'alcaloïdes qu'ils nomment ergotoxine[3]. Mais c'est le pharmacologue H.H. Dale qui met en évidence les caractériques utéro-constrictive et inhibitrice sur l'adrénaline de la préparation. En 1908, un médecin américain (John Stearn) consacre une publication (Account of the pulvis parturiens, a remedy for quickening childbirth) à l'ergot qui le met en avant dans la médecine traditionnelle. Mais son usage est jugé trop dangereux pour l'enfant puisqu'en cas d'erreur de dosage la parturiente souffre de spasmes utérins ; son utilisation se limite ensuite à la réduction des hémorragies postnatales. Ce n'est qu'en 1918 qu'Arthur Stoll isole enfin un alcaloïde, l'ergotamine ce qui ouvre la voie à l'usage thérapeutique. Finalement dans les années 1930, les américains W.A. Jacob et L.C. Craig isolent l'élément fondamental commun à tous les alcaloïdes de l'ergot, l'acide lysergique. Enfin, Arthur Stoll et E. Burckhardt isolent le principe anti-hémorragique de l'ergot, l'ergométrine (aussi appelée ergobasine ou ergonovine). Albert Hofmann est le premier à la synthétiser et à en améliorer les capacités thérapeutiques utéro-constrictives qui est commercialisé sous le nom Methergine ; c'est en cherchant d'autres molécules actives selon la même méthode qu'il synthétise le LSD en 1938.
En médecine, les dérivés de l'ergot de seigle sont des molécules utilisées en particulier dans le traitement des crises de migraine.
Aspect culturels et historiques [modifier]
Il fut autrefois responsable d'une maladie, l'ergotisme, appelée au Moyen Âge mal des Ardents ou feu de saint-Antoine, liée à la présence d'ergot dans le seigle utilisé pour fabriquer le pain. Cette maladie, qui dure jusqu'au XVIIe siècle, se présente sous forme d'hallucinations passagères, similaires à ce que provoque le LSD, et à une vasoconstriction artériolaire, suivie de la perte de sensibilité des extrémités des différents membres, comme les bouts des doigts. À cette époque, il était communément admis que ces personnes étaient des victimes de sorcellerie ou de démons. Saint Antoine est le saint-patron des ergotiques.
Selon Mary Matossian, l'ergot de seigle aurait fait partie des causes de la Grande Peur de 1789[4]. Il a été évoqué comme explication possible des visions de certains saints et pour le cas de Jeanne d'Arc.[réf. nécessaire]
Pont-Saint-Esprit, 1951 [modifier]
Pendant l'été 1951, une série d'intoxications alimentaires frappe la France, dont la plus sérieuse à partir du 17 août à Pont-Saint-Esprit, où elle fait sept morts, 50 internés dans des hôpitaux psychiatriques et 250 personnes affligées de symptômes plus ou moins graves ou durables. Le corps médical pense alors que le pain maudit aurait pu contenir de l'ergot de seigle, mais sans en avoir la preuve. Le pain acheté dans la boulangerie Briand provoque vomissements, maux de têtes, douleurs gastriques, musculaires, et accès de folie (convulsions démoniaques, hallucinations et tentatives de suicide), troubles pouvant évoquer l'ergotisme. La ville est prise de panique ; un journal, cité par l'historien Steven L. Kaplan, observe :
Alors, faute du nom du mal, on veut connaître celui de l'homme responsable. Les versions les plus abracadabrantes circulent. On accuse le boulanger (ancien candidat RPF, protégé d'un conseiller général gaulliste), son mitron, puis l'eau des fontaines, puis les modernes machines à battre, les puissances étrangères, la guerre bactériologique, le diable, la SNCF, le pape, Staline, l'Église, les nationalisations.
Les Spiripontains applaudissent l'arrestation d'un meunier poitevin, fournisseur de la farine employée à Pont-Saint-Esprit, incarcéré à Nîmes, avant de s'élever contre sa libération[5].
Plus de cinquante ans après les évènements de Pont-Saint-Esprit, on ne sait toujours pas à quoi les attribuer. Cliniquement, les symptômes étaient ceux d'une forme mixte d'ergotisme, mais ce diagnostic n'a pu être prouvé. On a pensé également à une intoxication par le dicyandiamide de métyl-mercure, un produit contenu dans un fongicide utilisé pour la conservation des grains, mais cette piste a fini par être abandonnée. En 1982, le professeur Moreau, spécialiste des moisissures, a émis l'hypothèse que l'intoxication de Pont-Saint-Esprit aurait pu provenir de mycotoxines, substances produites par des moisissures pouvant se développer dans les silos à grain, dont les effets toxiques sont maintenant bien connus en médecine vétérinaire, mais qui étaient quasiment inconnus en 1951. Mais là encore rien n'a pu être prouvé, et les spécialistes sont en désaccord. En définitive, l'affaire du pain maudit de Pont-Saint-Esprit conserve, à ce jour, tout son mystère[6].
Bref: cela ne parle pas d'amputation, mais de perte de sensibilité...
(pas trop pourrave tout de même ma mémoire)
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