[sciences] L'appendicite au Moyen-Âge

Vie, coutumes, institutions, pouvoir et organisation de la société au Moyen-Age

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raoul le gueux
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mer. mai 23, 2007 3:20 pm

Oui mais là va falloir attendre la guerre de Crimée... Avant ça toute opération chirurgicale se faisait sans anesthésie générale (au sens moderne du terme, hypnose exclue).
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berhthramm
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mer. mai 23, 2007 4:23 pm

non l'anesthésie n'est pas le principal progrés... c'est l'hygiène... D'ailleurs on a longtemps continué à opérer certaines catégorie de patients (les enfants) pour certaines interventions (les amydales par exemples) sans aucune formes d'anesthésie (une bonne contention suffisait) et ceci en France et jusqu'à des temps pas si éloigné (le génération de mes parents et j'ai 37 ans)... les patient souffraient en garder des séquelles psychologiques conscientes ou inconscientes mais n'en mourraient pas... La douleur de l'enfant est un truc dont on a conscience de manière un peu prégnante que depuis les années 1980... On continue d'ailleurs à faire des circonsisions sans anesthésie même locale... Tadio a pourtant montré les impacts de cette pratique(l'absence d'anesthesie) sur le rapport futur à la douleur. (oups je suis HS, mais le sujet me passionne un peu beaucoup et c'est mon domaine pro).
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oriabel
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mer. mai 23, 2007 4:45 pm

Je travaille à partir des écrits d'Abulcasis, chirurgien arabe d'El Andalous, de la fin du Xè et du début du XIème. Son traité de chirurgie ne mentionne à aucun moment l'anesthésie. Je sais que l'emploi du pavot sous forme de poudre mélangée à de l'eau dont on imbibait ensuite une éponge placée sous le nez du patient, est attesté. L'emploi de la jusquiame aussi. L'anesthésie était très aléatoire...ce qui explique sans doute son emploi assez rare. Mais certaines opérations ne duraient pas très longtemps. On considère qu'une amputation ne devait pas durer plus d'une minute, à cause de l'intensité de la douleur qui devait provoquer un choc atroce. Tiens, une anecdote. L'expression "casser sa pipe" vient de la pratique qui consistait à placer une pipe dans la bouche du patient. Si celle-ci tombait pendant l'opération, c'est que le patient était mort...
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anguerrand
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mer. mai 23, 2007 10:57 pm

Marrant ça
Si le malheureux ne faisait qu'un malaise, il était laissé pour mort ? ^^

Sinon j'suis assez d'accord, on peut pas vraiment parler d'anesthesie pour ces périodes... car l'anesthesie finalement, c'est la sedation à proprement parlé. Rien ne prouve qu'on cherchait a endormir les gens...
Peut etre peut on parler davantage d'une recherche coté antalgie.
L'opium, l'alcool, les drogues en général ont des effets antalgiques. De meme pour la Jusquiame, elle contient des principes actifs només "alcaloïdes", certains sont utilisés encore en médecine pour.. devinez.. calmer les douleur, donc effet antalgique

Peut etre faut il marquer clairement cette distinction entre recherche d'antalgie et de sedation... c'est différent

La recherche sur la sédation doit vraiment débuter par les essais sur l'ether.
anguerrand
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mer. mai 23, 2007 11:06 pm

Comme alcaloïde on peut prendre l'exemple de la codéine (se trouvant également dans le pavot).
La codéine est précurseur de la morphine au niveau hépatique => grosse grosse action antalgique.
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cassetrogne
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jeu. mai 24, 2007 3:15 am

Oriabel a dit : Je travaille à partir des écrits d'Abulcasis, chirurgien arabe d'El Andalous, de la fin du Xè et du début du XIème. .../...Tiens, une anecdote. L'expression "casser sa pipe" vient de la pratique qui consistait à placer une pipe dans la bouche du patient. Si celle-ci tombait pendant l'opération, c'est que le patient était mort...
Tu viens de prouver que l'on fumait au X°-XI° puisque des écrits parlent de pipe ! :fume: :D
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jeu. mai 24, 2007 3:20 am

le Grand Albert, un livre divulguant des secrets divers et attribué sans doute à tord à Albert le Grand (1193-1280) recommande la mandragore pour l’anesthésie.
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jeu. mai 24, 2007 3:31 am

J'ai retrouvé ce que je cherchais :

Origines de l'anesthésie

.../...Cependant si le terme provient des racines grecques an (priver) et aïsthêsis (sensibilité), les grecs eux-mêmes utilisaient parfois ce terme, notamment un médecin herboriste, pharmacien et chirurgien nommé Pedanius Discoride. Son ouvrage en 5 volumes, De Materia Medica, fut le précurseur de la pharmacopée moderne.

Discoride (40 - 90 av JC)

Discoride voyagea avec l’armée de l’empereur romain Néron. Il décrivit comment du vin issu de la mandragore pouvait induire une anesthésie, dans le sens absence de sensation, des soldats allant subir une chirurgie ou une cautérisation de leur blessure. Toutefois il ne faut pas voir là, une anesthésie générale comme on l’entend de nos jours. Discoride avait néanmoins anticipé les recommandations linguistiques de Holmes de quelques 1800 années.

Le concept d’une totale insensibilité pour les actes chirurgicaux n’était pas original pour autant. Pourtant, pendant plus de mille ans, ce que nous pratiquons de nos jours semblait irréalisable, utopique et pour tout dire : impossible. L’utilisation simple ou combinée d’agents comme l’alcool éthylique, la mandragore, le cannabis et l’opium pour diminuer la sensibilité était pratiquée dans l’antiquité.

Hérodote (484 - 432 av JC)

Les histoires de l’historien grec Hérodote d’halicarnasse furent écrites entre 430 et 424 avant JC. Les écrits relatent la guerre entre grecs et Perses (499-479 av JC.). Ces livres seront divisés en neuf exemplaires, nommés les Muses. Hérodote relate comment les Scythes, peuplade de la mer noire dans le sud de la Russie, induisaient un état stuporeux en inhalant des vapeurs de chanvre. Les inhalations de vapeurs afin de verser dans un état de transe, étaient également pratiquées par la pythie de Delphes, gardienne du temple d’Apollon.

Le chanvre était cultivé et brûlé comme de l’encens dans des chambres closes. L’effet de l’intoxication était l’oubli. D’après ces bases, il peut être établit que le chanvre fut le premier anesthésique par inhalation. Ce procédé ne fut jamais exploité dans l’antiquité pour la chirurgie Autre technique supposée supprimer la douleur : les « chirurgiens » assyriens asphyxiaient à moitié les enfants en les étranglant, avant de les circoncire. Le geste est plus barbare que l’opération elle-même.

Saint Hilaire, évêque de Poitiers (315-367),

Exilé en Orient par l’empereur romain Constantin, décrivit les drogues comme « berçant l’âme vers le sommeil ».mais si le dosage était inapproprié, l’âme pouvait ne pas se réveiller dans ce monde… Sextus Apulieus Barbarus, au 5e siècle, dressa une compilation médicale sous forme d’herbier : Herbarius Apulei Platonici dans laquelle il recommanda “à celui qui doit subir une amputation, ou une brûlure, laissez le boire une demie mesure de vin. Il s’endormira et son membre pourra être coupé sans douleur ni sensation. » Malheureusement les douleurs extrêmes tendent à exercer un effet de sobriété.

Galien (130 – 200 après JC)

la douleur est inutile à ceux qui souffrent.

Galien de Pergame était un médecin grec. Il fut un écrivain fécond, si bien que la tradition des humeurs qu’il symbolise, survécut grâce à la traduction en arabe de ses écrits. Il passa quatre ans comme médecin à l’école des gladiateurs, où sa place lui donna une grande expérience des traumatismes médicaux. Il conseilla l’utilisation de la mandragore et de l’alcool avant toute chirurgie. Cette association pouvait soulager la douleur. Mais il n’induisit pas l’insensibilité, sauf à employer de fortes doses, risquant par la même, de tuer le patient.

Galien découvrit que les veines et les artères sont remplies de sang et pas d’air comme on le croyait communément. Malheureusement Galien n’eut pas la notion de la circulation sanguine. Il croyait que le sang pouvait stagner aux extrémités.

Galien et ses successeurs pensaient que la santé et la maladie était la résultante d’une balance des humeurs. Les quatre humeurs du corps étaient le sang, le flegme (les mucosités), la bile noire (fluide hypothétique, supposée comme étant la cause de la mélancolie et de l’hypocondrie et venant de la rate), et la bile jaune. Ces humeurs dérivaient des 4 éléments grecs : la terre, l’air, le feu et l’eau. Galien était persuadé que l’on disposait de plusieurs niveaux de ces quatre humeurs en une infinité variété de combinaisons. La nature humaine est infiniment diverse, et est contrôlé par ces quatre éléments. Quand le sang était l’humeur dominante et avait besoin de contrôle, le médecin devait rétablir une balance équilibrée en supprimant un excès de sang ou en administrant des émétisants ou des diurétiques.

Dans le système de Galien, le volume de sang était basé d’après l’âge, la constitution, les saisons, le temps, le lieu et le souffle du patient. La saignée tua bon nombre de personnes qui auraient pu survivre sans ce recours hasardeux.

D’autres méthodes pour soulager la douleur furent tentées avec un succès limité. Des méthodes non pharmacologiques en parallèle à la saignée, incluant l’eau froide, la glace, la « distraction » par irritation d’une aiguille, la compression carotidienne et nerveuse, le coup de marteau en bois sur la tête après avoir enfilé un casque en cuir.

Aulus Cornelius Celsus (25 av JC- 50 Ap JC)

Celse est un naturaliste encyclopédiste qui exerce la médecine à Rome au cours du Ier siècle. Il se démarque de ses contemporains cultivés en écrivant non pas en langue grecque mais en latin. C’est lui qui inaugure la terminologie scientifique latine.

Il écrivit les 6 volumes d’une encyclopédie dont De Medicina libri octo, une compilation de toutes les connaissances de la médecine depuis Hippocrate. Celse distingue - les maladies générales et les maladies locales.
- les maladies curables par les remèdes, les urgences médicales et les affections chroniques dont le traitement peut être différé.
- les maladies curables par l’art manuel (la chirurgie) il y distingue les maladies d’organes et les maladies osseuses du ressort de l’orthopédiste.

Dans De Medicina, Celse décrivit d’anodines pilules qui soulagent la douleur en induisant le sommeil. Ces pilules étaient préparées en brassant du pavot et en le mélangeant à du vin. Il donna des conseils pour l’utiliser à bon escient. Celse observa que le jus d’opium avait été utilisé depuis la guerre de Troie, pour calmer la mauvaise humeur et procurer des rêves agréables, et que cette décoction était restée populaire et appréciée. Cependant, « les médecins doivent l’utiliser avec circonspection, car les rêves peuvent être doux, mais plus ils le sont, plus rude sera le réveil ».

À L’Est de l’Eden Hua Tuo (110 - 207)

Médecin chinois à la fin de la dynastie des Han, à la réputation de pratiquer la chirurgie sous anesthésie générale en utilisant « une poudre narcotique mousseuse ». Malheureusement les détails sont sommaires. Rien ne définit les constituants de la poudre : chanvre bouillit avec du vin, fleurs de datura ou rhododendron, racine d’aconit ou de jasmin, ou bien un cocktail de tous ?

Abu Ali al-Husain ibn Abdallah ibn Sina, dit : Avicenne (980 - 1037)

« La médecine est l’art de conserver la santé et éventuellement, de guérir la maladie survenue dans le corps. »

Fils d’un collecteur d’impôts, Avicenne était un médecin, philosophe, astronome et mathématicien Perse, né dans l’actuel Ouzbékistan. Après une vie mouvementée qui l’obligera à de fréquents voyages en Perse, en 1023 réfugié auprès de l’émir d’Ispahan, Ala Eddin, il rédigera son plus fameux ouvrage parmi les 270 répertoriés : le "Kitab Al Qanum fi Al-Tibb" ("Canon de la médecine"), compilation en cinq livres de tout le savoir médical de l’époque, comprenant :

Volume I - Descrïption des principes et des théories de la médecine. Panorama de l’anatomie, de la philosophie et de la pathologie des différents organes

Volume II - Classification des médicaments simples par ordre alphabétique, avec descrïption des propriétés thérapeutiques de chacun.

Volume III - Descrïption des maladies localisées du corps, de la tête aux pieds.

Volume IV - Descrïption des symptômes des maladies, les fièvres par exemple.

Volume V - Enumération de 760 médicaments composés.

Avicenne louait le cannabis, mais reconnaissait l’opium comme le “plus puissant des stupéfiants”. Les traitements et les « délassements » à base d’opiacés étaient utilisés depuis l’aube de l’humanité. La combinaison entre l’opium et l’alcool peut diminuer la douleur et parfois éliminer la conscience pas toujours de façon réversible.

Raymundus Lullius (1232 - 1315) Lullius, connu aussi sous le nom de Raymond Lull, était un génie à multiples facettes. C’était un poète catalan, nouvelliste, théologien, inventeur, écrivain médical, marin, missionnaire, et aurait peut-être découvert en 1275 le "doux vitriol " : l’éther. Toutefois, aucune descrïption n’est retrouvée dans ses travaux existants.

Le moyen âge nous réserve quelques surprises.

Arnaud de Vileneuve (1238 - 1310)

Au 13e siècle, un médecin, alchimiste, astrologue et magicien, Arnaud de Villeneuve faisait des recherches sur un anesthésiant efficace. Dans un de ses ouvrages, une variété de potions étaient enseignées ainsi que différentes méthodes d’administration afin de rendre le patient « si insensible à la douleur, qu’il puisse se couper et ne rien sentir, comme s’il était mort » . Dans cette intention, un mélange de mandragore, d’opium et de jusquiame noire était utilisé. Cette méthode était similaire à l’inhalation d’éponge soporifique décrite vers 1200 par Nicolas de Salerne, et que l’on retrouve ça et là, dans diverses sources du 9e au 14e siècle.

La recette de de Villeneuve fut modifiée par un frère dominicain, Théodore de Lucce, (1210-1298), qui ajouta du jus de laitue, de lierre, de mûres, d’oseilles et de ciguë. De cette nouvelle décoction, une nouvelle éponge soporifique fut bouillie et réduite en poudre. En cas de besoin, la tisane était versée dans de l’eau bouillante et appliquée dans les narines des affligés."

Analgésique vs anesthésiants, il est vrai que les deux sont confondus mais tous oeuvrent déjà dans la recherche de l'affaiblissement de la douleur. :top:
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berhthramm
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jeu. mai 24, 2007 7:02 am

pour ajouter à Cassetrogne, juste une citation d'Hypocrate : "c'est une tache divine que de soulager la douleur"...

Sinon pour la codéïne c'est pas extra comme antagique, c'est effectivement une prodrogue de la morphine (6 mollécule de coëïne donneront une mollécule de morphine) mais elle est peu efficace si non associé (à du paracétamol entre autre) dans son utilisation seule c'est surtout un bon antitussif et un bon antidiahréïque.
jehan petitpierre_

jeu. juil. 12, 2007 12:43 pm

Bonjour

Je me présente; je suis le chirurgien médiéval dont on parle plus haut.

Je ne fais plus partie de la verte tente mais d'une nouvelle compagnie appelée "Libres Gens 1468".

Je suis donc médecin généraliste passioné d'histoire médiévale et d'histoire de la médecine depuis plus de 20 ans.

Depuis 2006, j'ai pu combiner les deux et devenir chirurgien médiéval.

Pour l'appendicite, elle ne devait pas être souvent diagnostiquée car elle reste, à l'heure actuelle toujours difficile à diagnostiquer de manière certaine et , comme l'a dit je ne sais plus qui sur ce topic, on opère toujours beaucoup d'appendices parfaitement saines.

La chirurgie médiévale ne s'attaquait pas à ce qu'elle ne pouvait voir car les connaissances en anatomie étaient plus que sommaire vu l'absence, ou en tout cas l'extrème râreté des autopsies.

Le problème était tout d'abord de reconnaitre ce qui n'allait pas.

Le deuxième problème, secondaire, était l'aneshésie. Elle a été décrite fort précédement et n'était pas souvent pratiquée. Elle disparut même au XVI eme siècle car elle entrainait souvent des décès et, donc, des problèmes de responsabilités pour ceux qui avaient ainsi "tué" leur patient.

Le troisième problème découle du premier. En l'absence de connaissances en anatomies, le modus opérandi était aussi inconnu.

On a certe connu des exemples de chirurgiens tentant de suturer un intestin tranché par une blessure mais ce n'est qu'un "tuyau à recoller" ce qui n'est pas horriblement difficile techniquement parlant. Ces opérations ne devaient pas cependant être souvent couronnées de succès vu les hémorragies et l'infection (le quatrième problème)

L'infection, donc, qui semble pour moi le plus gros ecceuil, bien qu'un ventre supporte encore assez bien l'infection et peut souvent se défendre tout seul.

L'appendicite ne devait être ni plus rare ni plus fréquente qu'a l'heure actuelle mais je pense que tous n'en mourraient pas.

Quand elle éclate, après quelques jours d'inflamation, l'appendicite occasionne une arrivée de pus dans la cavité abdominale ce qui déclenche une péritonite.

C'est une affection grâve et souvent mortelle qui exige une intervention chirurgicale immédiate mais, dans un nombre non négligeable de cas, cette infection pourrait se guérir toute seule (les gens de l'époque étant ceux qui avaient survécu à la petite enfance et donc devaient être plus résistant que la moyenne des gens de notre époque).

Dans les traités de chir médiévales, on parle quand-même "d'opération de la pierre" qui consiste à ouvrir dans le dos au niveau du rein pour retirer un calcul et d'opération de la hernie inguinale qui consiste à rentrer une hernie inguinale (en sacrifiant la testicule, à l'époque).

ces opérations "internes étaient donc possible bien que plus que dangereuses mais, dans ces deux cas, le mal était aisé à identifier tandis que l'appendicite, je le répète, en l'absences de connaissances tant anatomiques qu'en physiologie et infectiologie, ne devait pas être souvent identifiée.

Voila voilou, un peu brouillon mais je veux bien préciser sur demande. le sujet est vaste.
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yrwanel
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jeu. juil. 12, 2007 2:52 pm

Rien à voir avec l'appendicite, mais dans le cadre des interventions chirurgicales, est-ce que le MA connaissait encore la césarienne, pourtant pratiquée sous l'empire romain?
Si non: est-ce une perte des connaissances, un interdit religieux?
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le furet
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jeu. juil. 12, 2007 4:47 pm

En parasitologie, on m'avait enseigné que l'appendicite pouvait parfois être causée chez des enfants par des oxyures (vers) si je me souviens bien. J'imagine cette cause ne dégénére pas en péritonite ?

Cela se voit encore de nos jours à cause d'excréments dans les bacs à sable.

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jeu. juil. 12, 2007 5:17 pm

yrwanel a dit : Rien à voir avec l'appendicite, mais dans le cadre des interventions chirurgicales, est-ce que le MA connaissait encore la césarienne, pourtant pratiquée sous l'empire romain?
Si non: est-ce une perte des connaissances, un interdit religieux?
La "césarienne romaine" avait pour but de tenter de sauver l'enfant lorsque la mère était "perdue". Pas de sauver la mère :(
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jeu. juil. 12, 2007 9:18 pm

M'en doute bien...
=> est-ce que ce principe a perduré au MA: privilégier l'enfant au dépend de la mère?
jehan petitpierre_

ven. juil. 13, 2007 1:01 am

Bonjour

Pour "Le furet" d'abord.

Les oxiures sont , en effet, une cause fréquentes d'appendicites mais ils ne provoquent pas pâr eux-même l'appendicite. Ils sont seulement le "primum movens". Ils "bouchent" la lumière de l'appendice et cela s'infecte derrière cette obstruction.

Cela peut donc bel et bien occasionner des péritonites.

Yrwanel:

La césarienne est une opération qui était quasi systématiquement vouée à l'échec tant pour la mère que pour l'enfant au MA.

Que Jules César soit né de cette manière relève probablement du mythe. Il se trouve que les dieux sortent souvent du flanc de leurs parent (Indra en Inde ou Boudha ou encore Dyonisos et Esculape)

Faire naître César de cette manière est une forme de divinisation du personage.

Durant l'antiquité , il était prescrit de pratiquer une césarienne pour séparer le foetus, mort, de sa mère, tout aussi morte.

Le MA prolonge cette pratique afin de permettre le baptème du bébé (si possibla avant sa mort mais...)

Ce n'est qu'au XIV et XV eme siècle que des tentatives réelles de sauvetage de' l'enfant purent être menées à bien( il fallait laisser la bouche de la mère ouverte afin de permettre au foetus de respirer) et seulement au XVI eme siècle que des mères purent, très occasionellement, être sauvées.

L'opération comportait encore, au milieu du XIX eme siècle, une mortalité maternelle supérieure à 70%!!!

Les principaux éceuils sont évidement l'infection mais surtout l'hémorragie qui est toujours un gros problème à l'heure actuelle et qui emportait les mères dans la quasi totalité des cas car il n'y avait pas moyen de suturer l'utérus.

Les premieres méthodologies fiables de césariennes avec sauvetage de la mère incluaient quasi toujours, d'ailleurs une hystérectomie.

Cette opération était tellement dangereuse au MA qu'elle n'était pas pratiquée sur femme vivante car les soignants de l'époque savaient qu'elle condamnait la mère.

Quelques infos claires et bien foutues sur le site:

http://www.gfmer.ch/Endo/Reprod_health/ ... RIQUE.html
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