Page 1 sur 2
Posté : dim. juin 08, 2008 3:58 am
par Estienne le Fouineur
Amis XVièmistes, au summum du raffinement, manquait à votre reconstitution méticuleuse un élément essentiel: des toilettes histo ...
Ne cherchez plus, les voici :
Une chaise, un trou, un seau en bois et le tour est joué !
Vous ne savez pas travailler le bois ? Ce n'est pas grave: un pot de chambre fera l'affaire :
A vos outils !
Posté : dim. juin 08, 2008 6:40 am
par le furet
Jacques Lacan disait : "La civilisation a commencé quand l'humanité s'est mise à évacuer sa merde". Vu ce que ses successeurs ont fait de son oeuvre c'était quasi prophétique mais il n'avait pas tort.
A+
Posté : dim. juin 08, 2008 9:17 am
par le décliqueteur
Mais dans le cadre de celle ayant des pots de chambre, il me semble qu'un médecin mire la personne alitée, ou d'autres le nourrissent... Ça laisserait pas supposé une utilisation lorsque mobilités réduites essentiellement ?
Le Décliqueteur
Posté : dim. juin 08, 2008 1:16 pm
par pierre leroux
J'ai trouvé ça dans un Larousse "la vie des Français au temps de Jeanne d'Arc" c'est une compilation de sources mais c'est bien fait...[img]kator/smiley173.gif[/img]
A la campagne, la proximité de la nature permet aisément les besoins les plus pressants. […] par contre le « Retrait où personne n’entre / Si ce n’est pour purger son ventre… » est exceptionnel dans les habitations urbaines. […] Pour se soulager chez soi, le plus grand nombre se contente d’un pot de chambre ou orinal. Les plus riches par contre disposent de chaires pertusées ou chaires aisées, « feutrées et couvertes de cuir et de drap », de « veloux azur » ou de soie verte… Tous vident sans hésitation le contenu des récipients par les fenêtres, dans les rues.
![special [img]kator/smiley174.gif[/img]](./images/smilies/smiley174.gif)
Posté : dim. juin 08, 2008 5:18 pm
par yrwanel
Niveau WC: le pot de chambre existait encore il n'y a pas si longtemps. (naaaaaan, je suis vieille mais pas encore "tout à fait vieille, tout de même!)
Me souvient d'un patelin, en vacances, où les maisons du village équipées d'une toilette était l'exception, tout simplement parce qu'il n'y avait pas de "tout à l'égout", et les eaux usées partaient dans la rigole.
Tout les matins, le village allait vidé les "tinettes" dans le ruisseau.
Les égouts, c'est une invention étrusque qui marchait encore il y a peu: le maxima cloaqua. Les romains ont été moins doués (et ont laminé les étrusques). Et m....!
Les vespasiennes, malheureusement, n'ont pas survécu, et ne résolvaient pas le soucis des "besoins pressants" (en pleine nuit ou au lever).
En ville ou gros village: l'urine est une chose TRES précieuse qui s'achetait, destinée à alimenter les besoins (!) des teinturiers.
Et ce jusque au moment où l'alun est devenu le mordançage préférentiel et moins cher qu'au début MA.
SUIVANT les régions, les potagers et cultures maraîchères autour des villes fonctionnaient à l'engrais humain.
Généraliser que les pots de chambre atterrissaient TOUS dans la rue est un rien excessif.
(voir: la pollution au MA, la rue au MA)
De là à dire que la rue fût dépourvue de déjections: non, mais toutes n'étaient pas de provenance humaine... Y avait les animaux aussi.
Pour rappel....
A la différence des châteaux des âges obscurs du MA, siècle des Lumières: Louis XIV et Versailles: je vous défie de trouver une chiotte d'époque!
Le roi faisait cela en public...
Les courtisans faisaient appel aux valets de pisse ou...là où ils pouvaient.
D'où la célèbre galerie dégueulasse.
(je sors)
Posté : lun. juin 09, 2008 1:33 am
par cymralle
Et du côté du "papier hygiénique", avait-on un équivalent du style de draps/tissus (mais ça devait revenir cher ? ... ou les braies épongeaient ^^ ?) ou le système petit seau d'eau (comme il existe aujourd'hui dans certains coins) ou les deux ou "ça depend" ?
Posté : lun. juin 09, 2008 1:53 am
par cassetrogne
D'après l'exposition sur l'hygiène au MA de la Tour Jean sans Peur, les feuilles de bouillon blanc étaient utilisées. Ceci dit, je ne sais pas si elles étaient disponibles en quantité suffisante toute l'année ?
Posté : lun. juin 09, 2008 5:15 am
par le furet
elles ont servi après le XVéme alors ou bien ce n'étaient pas des ascaris ? Même des cystes ne tiendraient pas si longtemps.
A+
Posté : lun. juin 09, 2008 6:01 am
par yrwanel
euh.... je ne suis pas certaine que dans 500 ans, on trouvera grand chose de nos "nettoie-pet" non plus!
Intéressant cette fouille, Goupil!
Cela prouve que Starsbourg était spécialisé dans le "ver à soi"
(je sors)
Posté : lun. juin 09, 2008 6:07 am
par eodhel
"La pollution au M.-Â." de Leguay : les rues étaient le lieu où tout le monde déversait tout, excréments humains compris, s'ajoutant aux déchets des artisans (bouchers, tripiers...) et aux excréments d'animaux. Il n'y avait pas de ramassage "municipal" systématique dans toutes les villes, ni dans tous les quartiers, et comme tout n'était pas pavé...
Il n'y avait pas, en ville, de "toilettes"(cabinets) privées avant le XV° (et ceci, uniquement pour les plus riches), "ça" se passait sur les ponts, depuis les murailles, bref partout, et souvent, c'était du collectif... simultané.
Voir aussi la série documentaire d'Arte "La fabuleuse histoire des excréments", très bien construite.
http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broad ... =2008.html
http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broad ... =2008.html
http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broad ... =2008.html
Posté : lun. juin 09, 2008 6:57 am
par Estienne le Fouineur
Eodhel a dit : "ça" se passait sur les ponts, depuis les murailles, bref partout, et souvent, c'était du collectif... simultané.
Encore une image stéréotypée.
Dans son livre "Nudité et pudeur", Hans Peter Duerr casse ce mythe:

Posté : lun. juin 09, 2008 12:10 pm
par Che Khan
Yo
Ha ha
la suite du post m'intéresse au plus haut point !!!!
Bien à tous.
Posté : lun. juin 09, 2008 1:15 pm
par yrwanel
C'est bien parce qu'il faut confronter les sources que j'ai AUSSI mentionné "la rue au MA"...
Bon: faut aussi fouiller dans divers bouquins sur "la ville au MA" et ce qui concerne la guilde des teinturiers...
Tant que les murailles laissaient de l'espace (en principe on prévoyait "grand", puisque les potagers urbains n'étaient pas rares), fosses septiques et autres aménagements étaient parfaitement possibles.
La croissance en flèche des populations urbaines a grignoté ces espaces pour se bâtir... et filer en hauteur.
Les évacuations n'ont pas toujours suivi, surtout dans les quartiers populeux.
Ceci pourrait expliquer les épidémies récurrentes de la fin MA (et pas que la peste!!!), vu les conditions d'hygiène dans ces quartiers.
Dans tout les cas, il était assez mal vu de se soulager sur le mur à côté du bistrot...(j'ai pas dit que cela ne se faisait, non plus!)
Les étudiants parisiens s'y livraient, sur certaines façades, pour em... une personne.
Posté : mar. juin 10, 2008 9:13 am
par la louvette
Je suis bien embêtée à propos de Leguay, ce n'est pas la première fois qu'il fait dans le lourd, genre "révélations" scandaleuses, j'y ai eu droit dans une conférence... Je vous raconterai ça plus tard. Y'a de l'orage, j'éteins tout, je tiens à mon PC !!!
Posté : mer. juin 11, 2008 7:43 am
par la louvette
Bon l'anecdote :
Colloque sur la ville de Belfort et le 700ème anniversaire de sa charte, intervention de Leguay sur la ville au Moyen-âge. Truculent, orateur, il est fort en gueule et dommage je n'ai pu assister qu'à la dernière demie-heure de son intervention, riche en commentaires sur les odeurs et la crasse... bon, soit.
Mais il a donné pour exemple de la crasse médiévale le fait qu'on ne commandait le travail d'une lavandière pour laver les draps que deux fois dans l'année, donc qu'on ne les changeait que deux fois par an, poui caca, et hauts-le-coeur des mémères de la salle...
Au vu de ma présence liée à l'évènement (expo) j'ai préféré ne point moufter, mais je brûlais de décrire un trousseau de mariée bourgeoise qui comportaient certes plus de deux draps, et aussi de préciser que c'était la tradition de la "Grande Lessive" qui existait déjà, lors de laquelle effectivement on salariait des lavandières et on lavait tout ce qu'on ne lave pas entretemps...
M'enfin bref...