Forum des Guerriers du Moyen-Age

Vous êtes passé entre les mains de Pierre Lebarteur ?

Au mieux, vous avez une jambe cassée. Au pire ...

Voici comment vous en sortir:

British Library, Egerton 3018 1er quart du XVème


Koninklijke Bibliotheek

74G37, 1455

Modèle avec roulette !

76F2, 1450-1460


76F14, 1490-1500


10B23, 1372


10F1, 1490

Sûrement des victimes de l'ergot du seigle.
Y a t-il des textes qui accompagnent ces enluminures ?
Qui est le saint qui apparait sur l'avant-dernière image ? Saint Antoine ?
Sinon je reconnais Saint Martin sur certaines d'entre elles...

Bravo Pierre !
Tu as bien deviné Saint Martin partageant son manteau "sur" les images.
Pour l'avant dernière, c'est le tien...

Saint Pierre guérissant les malades avec son ombre ? Comme chez Masaccio ??

Estienne de Bailly a dit : Vous êtes passé entre les mains de Pierre Lebarteur ?

Au mieux, vous avez une jambe cassée. Au pire ...

Je n'ampute que très rarement, d'ailleurs, même si il y a besoin, on n'ampute que très rarement au moyen age...

Corwinna fram Gyruum a dit : Saint Pierre guérissant les malades avec son ombre ? Comme chez Masaccio ??

Voui, voui. Et puisque tu en parles:


1426-1427

Pierre de Mirmande a dit : Sûrement des victimes de l'ergot du seigle.

Heu... Pourquoi sûrement? Les accidents de toutes sortes étaient fréquents et on ne savait réellement opérer dans certains cas que par amputation, comme bien plus tard à la première guerre mondiale par exemple, amputations à tours de bras. (eh voui, la gangrène due à une infection équivaut largement au mal des ardents)
Tiens, sur la dernière image, on vois des membres atrophiés, en fait tout handicap n'est pas forcément du à des morceaux en moins de toutes façon, ce n'est pas tant le handicap qui nous intéresse que la façon de les masquer ou de tenter de vivre grâce aux prothèses de toutes sortes. Et d'après ce qu'on voit, on a été très inventif, même dans ces cas là on s'adapte comme on peut...

On ampute oui, mais uniquement en cas de gangrène et pour d'autres rares exceptions (piqure de scorpion chez le chirurgien arabe Abulcasis par exemple). Et même quand l'amputation est nécessaire certains chirurgiens évitent cet acte par des moyens détournés (scarification à l'arsenic par exemple...)
"Car il est plus honnête de la part du médecin, que le membre tombe de lui même que de le trancher. Car, lorsqu'on le tranche, il en demeure toujours quelques rancœur ou regret chez le malade, qui conservera la pensée que son membre aurait pu lui rester"
La grande chirurgie de Guy de Chauliac 1363

Si ça c'est pas du dévouement...

Faut pas un chirurgien pour "perdre un morceau"...Pas mal de menuisiers en sont des exemples...
La piétaille, après une bataille pouvait aussi se retrouver avec des morceaux en moins.
Accident de la route (et oui!): on tombe devant une charrette (voir les "encombrements de Paris de Boileau)

Niveau pathologies avec atrophies des membres inférieurs:
atteintes neurologiques
lésions basses de la colonne
lésions neurologiques centrales
lésions ligamentaires de la jambe (genou: non opérées à l'époque)
etc...
polyomyélite

Les solutions devaient aussi dépendre des moyens de la personne, comme maintenant...

Tombe mérovingienne (dans Gallimard): on a retrouvé le bonhomme d'un certain statut, avec amputation sous genou ET les restes de sa prothèse, soit: cupule et baton compensant le tibia perdu.

Les autres représentations: on a affaire à des "pauvres", donc à un matériel "peu coûteux"... qu'on retrouve encore chez Breugel.

thillo a dit :

Heu... Pourquoi sûrement? Les accidents de toutes sortes étaient fréquents et on ne savait réellement opérer dans certains cas que par amputation, comme bien plus tard à la première guerre mondiale par exemple, amputations à tours de bras. (eh voui, la gangrène due à une infection équivaut largement au mal des ardents)
Tiens, sur la dernière image, on vois des membres atrophiés, en fait tout handicap n'est pas forcément du à des morceaux en moins de toutes façon, ce n'est pas tant le handicap qui nous intéresse que la façon de les masquer ou de tenter de vivre grâce aux prothèses de toutes sortes. Et d'après ce qu'on voit, on a été très inventif, même dans ces cas là on s'adapte comme on peut...

Lorsqu'il manque une partie des membres inférieurs sur un homme demandant l'aumône dans la rue, comme on le voit sur les premières images, tu peux être à peu près sûr que c'est un ancien ergotique qui y est représenté.
L'ergotisme était l'un des plus grands fléaux de cette époque. C'est une réalité que l'on ne prend pas en compte d'ailleurs.

J'aime bien la tête du Saint Pierre de Masaccio. On sent bien la compassion envers les indigents !

En fait, Saint Pierre ne se rend même pas compte du miracle qui se produit. Il est juste l'instrument de Dieu, sous forme lumineuse. En frappant saint Pierre, Dieu/Lumière a ainsi une ombre qui est magique. Saint Jean est pas mieux derrière Mais il ne guérit pas.
Ce qui est intéressant, c'est de montrer le miracle par les mouvements des mendiants, qui tous étaient à genoux, et qui se relèvent progressivement au passage de l'Ombre.

Il était fort, ce Masaccio.

Pierre Lebarteur a dit :

Je n'ampute que très rarement, d'ailleurs, même si il y a besoin, on n'ampute que très rarement au moyen age...

Par contre à la Renaissance on aime ça...

Ben oui, à la Renaissance, ils deviennent bien plus barbares, et interdisent aux femmes de donner des coups de main homéopathiques... Du coup, ça craint plus

femmes de donner des coups de main homéopathiques...

C'est à dire???

Les remèdes de grand mère, quoi
Ca devient de la sorcellerie...