Forum des Guerriers du Moyen-Age

Quelqu'un saurait à combien s'élèvent la solde d'un chevalier au XIIIe siècle et celle d'un simple homme d'armes? J'ai ma petite idée, mais je n'ai pas de sources à l'appui.
Merci!

J êtes un coup d'oeil au Contamine "laguerre au moyen age", il y a des tableaux dedans....hélas, j ai pas le bouquin où je suis...mais si je rentre chez moi je pourrais te le dire.

Tout dépend du lieu et de la date (le XIIIe, c'est environ une centaine d'années, ce qui laisse le temps à l'inflation de faire des siennes).
D'après les comptes royaux de Philippe Auguste de l'année 1202, la solde d'un chevalier est assez souvent de 7 sous tournoi. Pour un sergent à pied, elle s'élevait fréquemment à 8 ou 9 deniers (pour mémoire : 12 deniers = 1 sou).
Sinon, comme le dit "Saint Denis!!!", regarde dans "La guerre au Moyen Age" de Contamine, vers la page 198, il y a plein d'info sur les soldes.

Puis-je me permettre de reposer la question pour les alentours de 1450?

vers 1430 (d'après les pièces justificatives dans "Enguerrand de Bournonville et les siens), le duc de Bourgogne devait à Lyonnel de Bournonville, après ses services en Hollande:
(par exemple)
- p. 337, idem, les souldees de X combatans estans sur ledit blockhuys les mois de may, juing, juillet, aoust, septembre, octobre et XV jours en novembre, valent IIIc IIIIxx escuz V s

- p. 337, idem , les souldees de XX combatans estans sur ledit chastel de Schonhove les mois de may, juing, juillet, aoust, septembre, octobre, novembre, decembre, janvier et III sepmaines en febvrier ensuivant, qui valent MCXL escuz XV s

donc, un combattant reçoit environ 38 écus pour 6 mois dans le premier cas, et 58 pour presque 10 mois dans le second.

Ce qui fait qu'un combattant touche environ 6 écus par mois dans les années 1420/1430.

A l'époque, il fallait pas mal d'argent pour devenir chevalier, et nombre de combattants ne l'étaient pas. Même les nobles n'étaient souvent qu'écuyers, sauf les fils aînés.

Pons-de-Chapteuil a dit : vers 1430 (d'après les pièces justificatives dans "Enguerrand de Bournonville et les siens (...) A l'époque, il fallait pas mal d'argent pour devenir chevalier, et nombre de combattants ne l'étaient pas. Même les nobles n'étaient souvent qu'écuyers, sauf les fils aînés.

Pour les Bournonville présents à Azincourt: Gamot, son bâtard Bertrand, son 1/2 frère Enguerrand sont morts écuyers, son cousin Alléaume de Bournonville est mort chevalier. J' ignore si son cousin Robert (seul à avoir survécu à la bataille) était chevalier ou écuyer...


Pour la question sur la solde, je me permet de copier ici ce que j' avais écrit sur un autre sujet:

Quelques indices sur les capitaines anglais de la guerre de 100 ans (c' est avant Charles VII mais ça fait tout de même partie du bas moyen age):

Les "indentures":La levée de troupe sur contrat ("indenture") semble dater de 1300 environ en Angleterre, essentiellement pour la garde des forteresses.
Les contrats se multiplient dès Edouard III pour les campagnes militaires.

Durée de contrat:
Au début du règne d' Edouard III: nette influence féodale (40 jours et 6 ou 9 semaines pour les contrats de 1341).
Par la suite: contrats à durée adaptée au circonstances de la signature.
Quelques exemples de durées pour quelques capitaines anglais: 3 mois (John Chandos en 1361), 6 mois (le même, en 1369), 1 an (William Windsor, 1362), 2 ans (Robert Knolles, 1370), tan come que plerra le roi (Prince noir, 1355), voire... à vie (John of Gaunt)

Combien ça coûte?
Il semble que les soldes n' aient pas beaucoup évolué durant toute la guerre de cent ans (la solde versée mais quid du "pouvoir d' achat?").
A titre indicatif cela semble tourner,à la fin du XIVème siècle, par jour, autour de:
1 £ pour le Prince noir
13s. 4d. pour un duke
6s. 8d. pour un earl
4s. pour un banneret
2s. pour un chevalier
1s. pour un ecuyer ou un "simple" gendarme
6d. pour un armati
6d. pour un valetti regis (était ce un armati? un hobbilar? un archer?)
6d pour un hobbilar
6d. pour un archer monté
3d. pour un archer à pied (en 1341)
2d. pour un gallois (archer ou armati)
Ces tarifs sont similaires en 1316, 1359, sous Henry V et en 1475 pour l' expedition d' Edouard IV contre la France.
Certains capitaines se voient gratifiés de primes occasionnelles pouvant doubler leurs revenus! (ex: Chandos en 1361, Knolles, en 1370). Cela pouvait être le cas pour les troupes de ces capitaines (ex: john of Gaunt en 1369)

La levée des troupes:Les capitaines recrutent évidemment surtout sur leurs propres terres. Vers 1334 (indenture d' Edward Roxburgh) on a 1 archer pour 1 homme d' armes mais la proportion d' archers dans ces compagnies va grandir de façon exponentielle. Sous Henry V (indenture de 1415 puis indenture de 1417-1418) on a 3 archers pour un homme d' armes.

Taille de l' indenture:
Extrêmement variable. ex: 6 hommes d' armes et 18 archers montés pour le capitaine Richard de Kyghley en 1415 ou 2000 hommes d' armes et 2000 archers montés pour Robert Knolles en 1370.

Références:
Ces données peuvent être trouvées dans le bouquin de Ian Heath (en anglais) Armies of the middle ages volume I: the hundred years' war, the war of the Roses and the burgundian wars 1300-1487, 192page, WRG publications . Le bouquin, un tantinet vieillot, reste très complet et très interessant. Il est illustré de nombreuses représentations de combattants. Il a un seul (gros) défaut qui le rend en fait inutilisable en tant que tel dans le cadre d'un mémoire: l' auteur ne cite pas ses sources.

Désolé Heinrich d'avoir détourné la discution...

Merci les gars pour ces précieuses informations sur l'organisation militaire...

Concernant le XIIIème siècle (pour en revenir au sujet initial) je dispose de peu de références et/ou sources comparativement aux XIVème et XVème siècles. Voici toutefois quelques données:

En 1266, les arbalétriers du grand serment, à Namur, percevaient 12 deniers louvignois (ou 1 sou) par jour. Même solde en 1295 pour les arbaletriers de Floreffe. (ref: J. Borgnet, hist. des compagnies militaires de Namur, p66, in mémoires cour. de l' Ac.Roy. de Belg., t XXIV, Bruxelles, 1852) Notons que les amendes encourrues pour faute ou forfaiture étaient alors plus élevées que la solde! (A Namur, en 1295 elles sont fixées à 2 sous louvignois pour un arbalétrier!)

En 1276, en France, un banneret recevait 20 sous par jour, un chevalier 10 sous, un sergent à pieds 12 deniers. (ref: boutaric, La France sous Philippe le Bel, p372,Paris, 1861)

Je ne sais pas si tel était le cas au XIIIème mais au XIVème siècle les arbalétriers namurois étaient défrayés et percevaient en sus des avantages en nature. De plus, au XIVème (encore une fois quid du XIIIème?) les troupes du comté de Namur étaient surpayées par le roi de France par rapport aux autres troupes soldées)