Forum des Guerriers du Moyen-Age

Salut à tous,

Quand nous nous déplacons en campement, avec les Compaings, et que nous avons un peu de temps libre sans activités prévues pour le public ou pour nous mêmes ... il nous arrive plus que fréquemment de sortir le jeu d'Echec sous les auvents d'un tref et de nous y adonner volontiers pendant quelques minutes.

Seulement voilà ... j'avais lu... quelque part.... que les couleurs des pièces et du plateau de jeu n'étaient pas du tout similaire à celles que nous utilisions au XXe siècle (déjà le siècle précédent, çà va vite quand même, hein !).

Selon l'auteur que j'avais parcourru à l'époque, les pièces étaient plutôt en rouge qu'en noir...alors que les cases seraient noir et blanches ...(D'où mon plateau de jeu actuel)

Or, voilà une représentation d'un jeu dans le codex Manesse ...


Vous remarquerez que l'auteur n'a jamais joué lui-même aux échecs ... puisqu'il manque des cases ... mais soit !
Quelqu'un a quelque chose là dessus ?

Il me semble qu'il y a un jeu d'échec dans la dernière salle du musée du Moyen Âge à Paris...
J'avais pas remarqué que les pièces étaient d'une autre couleur, mais j'ai peut-être pas fait très attention...
Je suis pas sûre de pouvoir y passer cette semaine, et après je suis en vacances, faudrait voir sur leur site Internet si ils ont pas mis une fiche ?

Citation

"Jusqu'au milieu du XIII siècle, ...sur l'échiquier occidental, ne s'affrontent pas encore des pièces blanches et des pièces noires, mais bien des pièces blanches et des pièces rouges.Dans le jeu indien, puis musulman s'affrontaient à l'origine un camp noir et un camp rouge (opposition fortement signifiante aux Indes et en terre d'Islam mais sans signification dans la symbolique occidentale des couleurs). On transforma le camp noir en camp blanc, cette opposition constituant pour la sensibilité chrétienne de l'époque féodale le couple de contraires le plus fort. Ceci autour de l'an mille. Deux siècles plus tard, la couleur noire ayant connu une promotion remarquable et les théories d'Aristote étant plus répandues (blanc et noir sont les deux pôles extrêmes du système) l'opposition blanc-noir commença à être pensée comme plus forte et plus riche de sens que celle du blanc et du rouge".
C'est Pastoureau qui parle!

De plus, il me semblait qu'au moyen âge, le simple clivage d'opposition entre deux couleurs comme Noir/Blanc ou Rouge/Blanc n'était pas vraiment entendu comme tel.

Il semble qu'il y ait eu 3 couleurs d'oppositions Rouge, Blanc ET Noir... D'où le plateau à cases noires et blanches, mais les pièces en Rouge et blanc ???

A creuser ?

"Vers l'an mille, le couple blanc-rouge est le plus utilisé dans l'emblématique et les pratiques codées de la couleur..."

Pour les oppositions, il a d'un côté le blanc et ses deux contraires, le rouge et le noir, ces deux derniers n'ayant eu aucune relation, ni d'opposition ni d'association.

Oriabel Guintrand de Vesc a dit :

Pour les oppositions, il a d'un côté le blanc et ses deux contraires, le rouge et le noir, ces deux derniers n'ayant eu aucune relation, ni d'opposition ni d'association.

Ce qui finalement expliquerait les pièces rouges sur les cases noires et les blanches sur les cases blanches ...

Ca se tient quand même vachement bien, non ?

Ouh là... Oserai-je dire que je me sens un peu schizo... Tout d'un coup...
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Ce qui est sûr c'est qu'on est dans les symboles purs et durs avec ce jeu, entre les couleurs des pièces et celles du jeu proprement dit, des sensibilités se rejoignent entre l'héraldique et les couleurs. Sujet très intéressants en tout cas pour montrer à quel point notre oeil n'est plus médiéval depuis longtemps

Rolland de Glabbecke a dit : Ce qui finalement expliquerait les pièces rouges sur les cases noires et les blanches sur les cases blanches ...

Euh.. Rolland,
On utilise toutes les cases au échecs. Confond pas avec le jeu de dames

Recueil de parties et problèmes d'échecs
Nicholes de S. Nicholaï de Lombardie, Le Gieu des eskies. Manuscrit copié et peint à Paris, début du XIVe siècle. Parchemin (206 feuillets).Paris, BNF, Manuscrits (fr. 1173 f° 3)

À partir de la fin du XIIIe siècle, les recueils de parties et de problèmes d'échecs se multiplient. Les finales, notamment, retiennent l'attention et servent à la composition d'études (au sens moderne du mot) déjà très élaborées, semblables à celles que l'on compose en pays musulmans depuis le Xe siècle. Ce recueil très soigné propose 348 études de fin de partie, rigoureusement décrites et commentées.


Jacques de Cessoles, Le Jeu des échecs moralisés. Manuscrit interpolé composé des traductions françaises de Jean Ferron et de Jean de Vignay. Vélin. XVe siècle. BNF, Manuscrits (fr. 2471 f° 70

Michel de Waulsort a dit :
Euh.. Rolland,
On utilise toutes les cases au échecs. Confond pas avec le jeu de dames

Oui, mais les places de ces cases et l'endroit où tu déposes ton roi et ta reine ont une importance ...

Tu me prends pour quoi, hein ?

Rolland de Glabbecke a dit :
Oui, mais les places de ces cases et l'endroit où tu déposes ton roi et ta reine ont une importance ...
Tu me prends pour quoi, hein ?

Euh... un daltonien ?

Fé gaffe toi ...

Ton costume médiéval est à ma portée presque tous les soirs...

J'en connais un qui va finir en rose

Ben, c'est vrai qu'il y avait un doublet bleu/"vieux rose" qui était pas mal. Mais je me suis dit que Rolland allait être trop envieux et en vouloir un aussi, alors pour lui laisser le tissu, j'ai choisi bleu marine/blanc écru.

Des chausses vieux rose, ça irait bien avec ton nouveau doublet vert pomme non ?