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Posté : dim. juin 10, 2007 5:56 am
par Yvan de Tergate
J'ai fait ce week-end mon premier entraînement avec mon équipement. Pour le haubert, je n'ai eu aucun problème particulier , pas, trop assis, galop : aucun problème. Par contre, le trop enlevé, arghl !!! :gla:

Mon vrai problème réside dans le port du bouclier. J'ai essayé avec 2 types de boucliers : un grand bouclier fin XIIe et un petit bouclier première moitié XIIIe. On est sensé tenir les rênes de la main gauche, mais le bouclier me gêne beaucoup. Si je tiens mes rênes de manière "traditionnelles" (rênes courtes, mains prêt de l'encolure) le bouclier touche l'encolure et me gêne pour la direction. De plus, la main étant bloquée en tenant une énarme, il n'y a quasiment aucune mobilité.

Avec des rênes longues, c'est déjà mieux, mais là, je ne dirige plus rien :)

Avez-vous des conseils à donner a un débutant de la monte en armure + bouclier ?

A noter : je suis un cavalier très moyen (galop 4). Louis de Blois et moi-même allons poursuivre notre formation à l'équitation en essayant de nous centrer vers une pratique plus orientée vers le spectacle et la monte médiévale.

Posté : dim. juin 10, 2007 11:10 am
par olivier de graharz
Yvan de Tergate a dit : Par contre, le trop enlevé, arghl !!!
Ben oui...Mais il faut savoir qu'ils ne pratiquaient pas le trot enlevé à l'époque.
Avez-vous des conseils à donner a un débutant de la monte en armure + bouclier
Souvenirs de l'époque ou je pratiquais de l'évocation XIIIe.
Tu peux laisser ton bouclier simplement suspendu à ton cou par la guiche et le laisser reposer contre ton bras gauche (méthode sourcée : reprise dans le Parsifal de Wolfram d'Eschenbach, XIIIe S). Tu ne passerais alors ton bras dans les énarmes qu'au moment de jouter, ce qui se fait en ligne droite de toute façon...

Posté : dim. juin 10, 2007 3:16 pm
par Yvan de Tergate
Pour le trop enlevé, je me doutais bien que ce n'était pas utilisé, merci pour la confirmation :)

Par contre, maintenir uniquement le bouclier avec la guiche comme tu le proposes Olivier est en effet bien pour "parader" mais en combat... Car ce qui m'intéresse c'est d'essayer de m'orienter vers une monte proche de ce qui pouvait se pratiquer en combat, pas lors d'une joute. En combat, il n'est pas question d'aller tout droit le long d'une rambarde. La première charge se fait généralement tout droit, mais une fois le combat engagé, il faut être capable de diriger son cheval finement pour le combat à l'épée.

Gaelle : tu laisses donc ta main dépasser de ton bouclier ? Je vais essayer lors de mon prochain entraînement.

Posté : dim. juin 10, 2007 3:55 pm
par laure de tolosa
Oui oui c'est comme ça d'après moi.
J'ai un peu d'entraînement avec un équipement similaire et même à Hastings, c'est comme ça que nous procédions tous : ton bras gauche est bien passé dans les énarmes, de telle façon que ta main sorte à l'extérieur et tienne les rênes. C'est tout bête tu vas voir.Le même principe que mon avatar (sauf que dessus la guiche est trop lache, je l'avais débouclée un peu pour les phases de parade (ça commencer à faire bobo après quelques heures).

Posté : lun. juin 11, 2007 5:58 am
par lou teignou
J'avais résumé cette problématique dans un article paru dans feue Histoire Médievale, le n° paru vers septembre octobre 2003 (je crois...)... ou novembre...

J'y avais mis des photos de port de l'écu par le sénarmes.

Par ailleurs, tu aurras certainement le soucis des genous qui tapent l'écu: Tu resoudras ton soucis en oubliant tes cours d'équitation et en montant jambes longues et an avant.

Et là, ça baigne.

Philippe

Posté : lun. juin 11, 2007 6:26 am
par Yvan de Tergate
Ouh là, ca remonte a bien longtemps ca... Je n'ai pas ces numéros. Y'a moyen d'avoir des photos ou des scans pour les gens qui auraient ca ?

Pour le moment, je n'ai pas de problèmes avec les genoux. Mais ca va sûrement venir :)

Posté : lun. juin 11, 2007 7:16 am
par Bouchard
Je confirme l'effet "tapotage" permanent contre le gnou. ensuite, tout est aussi une question d'habitude... Nous ne sommes jamais que de pâles imitations de nos ancêtres.

Posté : mar. juin 12, 2007 10:54 am
par lou teignou
Faites comme moi, pêtez vous le shanches, comme cela vous monterez naturellement les pieds au niveau de la bouche du cheval Image


Pour l'article, je dois l'avoir quelque part... sinon, un bon vieux scan c'est aussi facile.


J'ai aussi 4-5 revues comprenant l'article en question qu'on m'avait donné en rab', je peux t'en dédicacer une à l'occas' Image

Posté : mar. juin 12, 2007 10:59 am
par Yvan de Tergate
Roh oui, une dédicace !!!! Mon héroooooo :D

Sinon, je me contenterais d'un scan :)

Posté : mer. juin 13, 2007 5:20 am
par lou teignou
Yvan de Tergate a dit :Sinon, je me contenterais d'un scan :)
Il faut que:
1 - j'y pense ce week end
2 - que j'aie le temsp la semaine prochaine


Image

Posté : lun. juin 18, 2007 5:57 am
par lou teignou
Et voilà...

1 - j'y ai pas pensé ce week end...
2 - je peux donc pas le scaner...

Quel con...

Bon, next week end alors...


Philippe

Posté : lun. juin 18, 2007 6:25 am
par Yvan de Tergate
:ouin: :ouin: :ouin:

:D

Posté : jeu. juin 21, 2007 8:58 am
par jehan2
Pour vraiement répondre à ton probleme, une fois la question logistique materiel du sens et de l'ajustement des énarmes, il faudrait plus se pencher sur le dressage du cheval lui même et l'entrainement du cavalier.
Sans vouloir contredire LT, qui préconise d'oublier les cours d'equitation (je pense qu'il s'agissait d'une boutade), il faut axer ton travail sur le dressage classique (où on monte tres long, comme si on avait pas d'etrier ou presque).
L'ensemble du dressage classique (haute et basse ecole) est issu des techniques de dressage des destriers et de leur usage en combat. Les rênes importent peu quand tu as ce type de cheval (l'assiete et les jambes suffisent), les chevaliers d'alors utilisaient d'ailleurs un "frein" ce qui parle de soit même.
Rajoutes a cela quelques tours comme mordre ou botter et tu seras (peut etre) proche de la réalité.
Pour finnir sur les rênes, on observe a de nombreuses reprises sur l'icono, que les cavaliers au combat ne tiennent pas du tout les renes, elles comportent parfois un anneau (bible de maciejowski) qui à mon avis s'attachait à un crochet au milieu du pommeau (conjecture personnelle). Je n'ai pas de sources pour le XIIIeme, mais les pommeaux concaves interdisent leur lecture correcte sur l'icono, par contre je l'ai observé sur des sources de joute au XVIeme.
Maintenant travailler un cheval dans ce sens (entier ou hongre d'ailleurs) c'est un boulot quotidien et trés rigoureux. C'est vraiement trés long pour regler un cheval pour qu'il s'equilibre lui même avec un fou furieux qui tape dans tous les sens au dessus. Mais à coeur vaillant rien d'impossible.
Personnellement, je pense que les trois qualités premières a demander à un cheval de ce type, sont la réactivité, l'equilibre et qu'il pardonne beaucoup...
Une fois qu'on a tout ça, on peut commencer à faire des 8 de chiffre au galop tous les jours avec changement de pied au temps pour le maintenir en forme et repetter inlassablement ce qu'il devra faire en combat (hors charge en ligne), comme ça en plus on rend a Xenophon ce qui est à Xenophon, on a rien inventé.
Bon courage, belle entreprise s'il en ai ! :)

Posté : jeu. juin 21, 2007 9:18 am
par Yvan de Tergate
Merci pour cette très intéressante réponse ! Qui tout à la fois me donne chaud au coeur et me déprime :gla:

Que de chemin encore pour pouvoir faire tout cela, mais à force de motivation, j'espère arriver à un résultat correct... un jour !

Tu peux décrire ce qu'est le "frein" dont tu parles ?

Posté : jeu. juin 21, 2007 10:14 am
par jehan2
Ce genre d'embouchure:
Image
descrïption:
Les freins sont constitués d'un mors fixe équipé d'un canon à barrettes saillantes. Ils portent deux anneaux porte-brides. Le mors est prolongé par deux branches mobiles reliées à une barre fixe aux extrémités de laquelle étaient fixées les rênes. Ce harnais à double commande est un équipement de cavalerie montée, les brides servant à arrêter le cheval et les rênes à le diriger.
Lieu de découverte:
fouilles archéologiques du tracé de la liaison
Rocade Ouest de Troyes - Autoroute A5
Datation:
habitat médiéval occupé du Xe au début du XIIe siècle