Les femmes dans l'armée au Moyen-âge

[enguerrand de monstrelet]

Qu'en était-il des femmes soignant au combat??? ou à l'arrière???

[Turtle]

je ne sais pas si cet extrait a déja été cité, dans le doute , je le mets.





Extrait du livre SALADIN par Anne Marie Eddé (page 381)





La vision de la femme franque par les musulmans ne se réduisait pas toutefois à celle d'une femme frivole. Celles qui participaient aux combats, au risque de se retrouver prisonnières ou tuées sur le champ de bataille suscitaient, au-delà de l'étonnement, une pointe d'admiration.





Textes cités par l'auteur...


Cf. Imâd al-Dîn - Ibn Shadadâd- Ibn al-Athîr :





"Il y a ainsi parmi les Francs des chevalière qui portent la cuirasse et le casque. Sous ce vêtement masculin, elles se jettent dans la mêlée, et ses maîtresses du gynécée se comportent comme le sexe fort. Tout cela est à leur yeux un acte de dévotion, grâce auquel elles croient assurer leur salut et c'est pourquoi elles s'adonnent à cette vie. [...] Les jours de bataille, on voit plusieurs de ces femme s'avancer avec les chevaliers qu'elles prennent pour exemple, aussi impitoyables que ceux-ci malgré la faiblesse de leur sexe. Elle n'ont pas d'autre costume qu'une cotte de mailles et on ne les reconnaît que lorsqu'elles sont dévêtues et mise à nu ; plusieurs d'entre elles ont été prises et vendues comme esclaves.

[Yvan de Tergate]

Merci pour ces extraits.





C'est très étonnant ! Il semble d'ailleurs qu'il s'agisse de cavalière en plus. Je me demande bien qui sont ces femmes pour avoir un équipement de cavalier, savoir monter à cheval et être entrainée à la guerre...

[khosrau de samarkand]

Très intéressant comme extrait!

[Pierre de Mirmande]

Il y avait en effet des femmes cavalières franques dans un épisode particulier de la croisade, suite à la chute de Jérusalem plus précisément.


Le traumatisme subit par cette perte et l'exaltation religieuse qui en suivit auraient permis cet état de fait.

[medieviste]

Sur les femmes combattantes il y a en effet pas mal de choses à dire.


C'est très exceptionnel, ça oui, on s'accorde tous à le reconnaitre.


Nier leur existence est également une erreur.


Cependant les exemples existent, j'ai même déniché deux ordres de chevaleresses (chevalière étant, rappelons-le, une bague...) "militissia" en latin médiéval, en Italie et Portugal (si ma mémoire est bonne, faudrait que je recherche)


Il y a également l'exemple "célèbre" (pour ceux qui cherchent un peu en profondeur) de Jeanne de Montfort, surnommée "la Flamme" qui a forcé un siège (une sortie, une rentrée dans la place assiégée puis une victoire) et qui s'est battue "en armure l'épée à la main aussi virilement que bien des hommes" dans une bataille navale, vers la mi-XIVe.





Maintenant ça reste anecdotique, c'est clair.





En reconstitution, une femme combattante, ne me choque pas plus que ça, bien des gens font bien des entorses historiques parce que ça les arrange : exemples : baudriers en langue de serpent dans le sud vers 1250, "fauchon" Maciejowski employé massivement dans certaines compagnies, épées bâtardes massivement employées par des compagnies 1250-1300, arcs à double courbures employés par des compagnies du centre France, et j'en passe. Tout ça (et la liste est volontairement restreinte) ce sont des exemples de choses qui ont existé à une époque donnée mais qui sont très très marginales, et pourtant on les retrouve plus ou moins "massivement" au sein de compagnies qui se retranchent derrière l'argument : "puisque j'ai une source, même si c'est rare, je le reconstitue parce que ça a existé" ou "parce qu'il FAUT le montrer au public, quitte à dire que c'est rare"


Dans ce contexte, une femme combattante (équipée comme un homme) ne me dérange vraiment pas du tout !

[darshan]

Je viens de lire dans : histoire du Moyen âge de Madeleine Michaux ceci.





"En 1250 dans le bateau qui rejoint Louis IX en Egypte, il y a 42 femmes sur 453 croisés".





Peut on dire pour autant que ce sont des femmes combattantes ? la proportion (environ 10%) me paraît bien importante, cependant il devait y'en avoir quelques une je pense.

[Himon]

de toutes facons les femmes non pas leurs place dans des unités de soldat


déja qu on se fait engueuller dans la chaumière et voire plus certoin soir en rentrant de la taverne ors si en plus elles nous foutent sur la tronches en combat ....





oups la v'la

[cracou]

Peut on dire pour autant que ce sont des femmes combattantes ? la proportion (environ 10%) me paraît bien importante, cependant il devait y'en avoir quelques une je pense.

peut être mais ce n'est pas un argument: pas de preuve.





Globalement le problème doit aussi être posé autrement. La femme tout comme le clerc est protégée de par sa nature contre les exactions (oui je sais, c'est fort théorique!). Donc indépendemment d'être capable ou pas il y a une dimension culturelle qui prévient son entrée dans les rangs des soldats.





Comme d'autres l'ont dit


- oui des femmes ont combattu


- non il n'existe pas d'unité constituées de femmes au MA et les institutions ne poussent pas à leur utilisation au combat.





Aussi la femme armée devrait être l'exception absolue en terme de proportion, mais çane me choque pas plus que ça en voyant tout le reste.





Maintenant la question: et elles étaient habillées en hommes ou en femmes?

[Himon]

a bon parce que en plus elles avaient des vétements

[darshan]

Entièrement d'accord avec toi ce n'est pas une preuve juste un élément qui recoupe quelques sources présentées précédemment.

[le furet]

cracou a dit :

Maintenant la question: et elles étaient habillées en hommes ou en femmes?

Certainement pas en homme vu ce qu'on reproche à Jeanne d'Arc...





En dehors de la bataille, le XVéme offre cependant des documents indiquant que les femmes participent au service du guet mais qu'une veuve loue ses armes à un franc-archer.





A+

[pierre al]

Pour ce dernier fait, on peut fortement soupconner que les armes viennent du mari, étant donné l'obligation de plus en plus répandue pour les bourgeois d'avoir et d'entretenir un équipement militaire... la veuve conservant, dans certains modèles juridiques, la quasi totalité des biens lors du décès, il est logique qu'elle puisse en tirer bénéfice, puisqu'elle en possède l'usufruit.





Ce serait d'ailleurs interessant de comparer les chartes pour voir quels sont les devoirs des femmes dans les cités des flandres... jme posais la question justement ces dernieres semaines.

[medieviste]

cracou a dit : La femme tout comme le clerc est protégée de par sa nature contre les exactions (oui je sais, c'est fort théorique!). Donc indépendemment d'être capable ou pas il y a une dimension culturelle qui prévient son entrée dans les rangs des soldats.

Ah, là pas d'accord.


Aux XIIe et XIIIe siècles en terre germanique, en cas de danger ou levée d'ost importante, les vieux, les femmes et les clercs sont tenus à servir s'il le faut sur ordre de l'empereur.


C'est théorique, ça aussi, mais c'est un texte de loi germanique, qui n'exclut pas les femmes ni les clercs.





Après c'est vraiment en cas de manque de troupes, donc ça doit être plutôt rare.





Quant aux femmes combattantes (il y en a eu certes, c'est rare certes, sujet longuement débattu dans de multiples posts) on était arrivés à la conclusion que toutes les femmes combattantes étaient habillées en homme et qu'on ne pouvait justement pas les différencier d'un homme en tenue militaire (mais qu'apparemment elles restaient habillées en femme en civil)


Le Furet, au passage, il était reproché à Jeanne d'Arc d'être habillée en homme...en prison, donc hors contexte militaire, justement. Dans un contexte militaire ça ne dérangerait pas (essayez de monter à cheval en armure et en robe, on rigolera bien !)

[cracou]

"Ce serait d'ailleurs interessant de comparer les chartes pour voir quels sont les devoirs des femmes dans les cités des flandres... jme posais la question justement ces dernieres semaines."





Pour Lille, si la femme est veuve et bourgeoise (donc condition de revenu), elle doit fournir un remplaçant recruté dans le serment d'arbalétrier ou un "varlet".





voir archives de Lille


ordonnance du 15 octobre 1382 instaurant les gardes


ordonnance du 18 avril 1383 précisant les règles


ordonnance du 22 mai 1383 précisant que les veuves et autres maitresses de maison (sans précision) doivent se faire remplacer


et ma préférée 2 juillet 1393 "et en plus interdiction de jouer aux dés pendant la garde"





la référence aux femmes disparait en 1452 avec injonction "à tous bourgeois d'aller aux murs" (en substance).