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damianus
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dim. mars 26, 2006 2:21 pm

Re-Bonjour...





Après un temps, j'en profite pour revenir sur certains points évoqués qui sortent un peu du sujet de ce topic mais qui a mon sens ne peut être mis complétement en suspens.





Et non Pierre Al, évoquer les topoi du siècle pour suggérer l'incohérence de Végèce est justement l'erreur a ne pas faire. Les hommes de l'Antiquité partageant avec d'autres et en d'autres temps cette tendance commune à toute humanité a discriminer pour mieux affirmer son identité; Cette proportion à stigmatiser une population ou l'affubler de stéréotypes diverses n'est pas propre à l'auteur mais bien a tous ses comtemporains. D'Ammien Marcellin à Maurice tous y vont de leurs considérations sur les provinciaux comme sur les étrangers à l'Empire. De plus même grossière, cette analyse reflète une réalité qui voit justement dans les peuples de la Gaule du Nord, des Pannoniens aux Germanies romaines un foyer de recrutement large, évoqué à foison chez Ammien comme chez le poète Claudien qui loue de toutes les vertues ces Celtes des armées romaines les plus prestigieuses (les légions palatines...) partir mater la révolte de Gildo.





J'en viendrais donc à être intimement convaincu que Végèce Croit sincérement à ses dires et que non seulement l'homme y croit mais qu'en plus ces considérations que nous pourrions juger raciste étaient érigées en règle commune et bonne à retenir.





En guise d'exmple et pour ne pas laisser ce pauvre Végèce isolé... Voici deux auteurs qui ne semblent pas très différents dans leurs conception de "l'autre" et pour cause puisqu'il s'agit de la mentalité de leur temps:





· Panégyrique de Constantin. Orateur anonyme (313) Tome II Les Belles Lettres Page 142:





39) "XXIV (…) Il est aisé de triompher de peuples craintifs et sans courage, tels qu'en font naître l'aimable Grèce et l'Orient voluptueux, qui supportent à peine pour se garantir du soleil un manteau léger ou des voiles de soie et qui à l'heure du péril, oublient la liberté et supplient qu'on leur accorde la servitude. Mais le soldat romain, quel qu'il soit, plié à la règle par la discipline et fortifié par la religion du serment (Romanum vero militem, quem qualemque ordinat disciplina et sacramenti religio confirmat…) ou les Francs, gonflé, pour toute nourriture, de la chair des bêtes sauvages, qui méprisent la vie en raison de la misère de son genre d'existence, quelle difficulté pour les vaincre ou les faire prisonnier!"





Contexte: Après avoir relaté la campagne de Constantin contre les Francs, l'Orateur témoigne du regard romain porté sur le provinciale ou "l'étranger". Condensé de stéréotypes remontant à Cicéron, la rudesse barbare est opposée à la perfection romaine. Toutefois, signe des temps, le barbare n'est pas exclu de toute qualité. Il est un guerrier âpre et méritant. Il ne faut pas sous estimer la valeur sacramentelle du serment militaire et l'esprit de religiosité véhiculé dans l'armée romaine et dans l'expression de sa symbolique. Le rapport du soldat à son unité, aux images et à la figuration de ses valeurs divinisées, enfin à la figure impériale porte en soi la manifestation vivace de la ferveur religieuse, et de manière quasi fanatique. C'est un aspect rarement évoqué lorsque l'on pense à l'armée romaine; pourtant il est non seulement très prégnant mais aussi très normalisateur.





On peut mettre en parallèle ce jugement de valeur sur les citoyens romains d'Orient et celui que portera plus tard Attila selon Jordanès sur l'armée occidentale d'Aetius





"Nous savons combien sont légères les armes des romains (Attila harangue ses troupes avant la batailles des champs catalauniques. Attila fait peut-être référence à la prédominance de la levis armatura au sein de l'armée confédérée d'Aetius...) Je ne dis pas même la première blessure, mais la poussière seule suffit pour les fatiguer (...)"





Voilà donc l'affirmation du roi Huns juste avant que l'une des parties de son armée commandée par Attila en personne ne prenne une première rouste contre ses mêmes romains qui défendirent le promontoire qu'ils avaient les premiers investis... Mais il est de notoriété publique qu'Attila était plus fort en gueule que grand tacticien...





Enfin, A travers les écrits de Végèce dans sa tendative de réaffirmation d'une infanterie lourde prééminente, se dessine la réalité d'une mutation déjà bien engagée. Il est vrai qu'en Occident ses recommandations seront à peine envisagée (et comment le pourraient elles le Ve siècle dans sa deuxième moitée n'offrant aucune possibilité de retour à l'infanterie lourde?)





Ce n'est pas le cas en Orient où l'héritage gréco-romain plus prégnant subient des mutations plus nuancées. Je ne vois pas le prééminence de la Guerria dans le Strategikon! Une tactique adaptée à chacun des peuples combattus (avec une ribambelle de considérations discriminente...) oui, l'importance exponentielle de la cavalerie comme arme tactique d'excellence très certainement (les deux tiers de l'ouvrage...) la conservation tactique d'une infanterie organisée et efficiente... La guerria certes évoquée n'est qu'un moyen de plus elle sera certes plus developpée encore et de manière écrasante chez Phocas comme dans les Tactika de Léon VI.





Les 1 milion d'hommes évoqués sont purement théorique et tiennent sur une évaluation faussée de Zosime. On sait juste que Constantin aurait doublé l'effectif de Dioclétien qui avait lui-même augmenté les effectifs au sortir du IIIe siècle. Seule certitude; nombre total de troupes et leurs effectifs ont bien augmentés. Les Guerres civiles sous Constantin ont démultiplié les différents comitatus mais ceux-ci ne semblent avoir été réduit après Constantin... les Historiens modernes ont de fait abandonnés l'idée d'une évaluation précise de ces effectifs pour rester sur un ordre d'idée...





A plus...





PS: Merci pour cette note issu d'Agathias Flail que jene connaissais pas mais qui sent bon l'archaisme césarien...
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damianus
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lun. mars 27, 2006 11:32 am

Selon l'auteur Chrétien Lactance, Dioclétien aurait quadruplé les effectifs existant au sortir du IIIe siècle et Constantin aurait doublé celui de Dioclétien. Sans autre précision...
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