Forum des Guerriers du Moyen-Age

Bonjour.

Je m'interesse un peu à l'alchimie.
Ce qui me fascine dans cet "art", c'est toute la symbolique, la quête spirituel de l'alchimiste devant se rectifier pour parvenir à découvrir le Secret et accomplir le Grand Oeuvre.

Bien sûr, l'alchimie n'est pas une pratique uniquement médiévale, bien que se soit malheureusement associés à cause de leur soit-disant accointance avec "l'obscurantisme"...

En effet, il semblerait que l'alchimie à été plus ou moins pratiquée des Grecques jusqu'à nos jours, la renaissance ayant produit pas mal de traités sur le sujet.
Et dans nos vie moderne, l'alchimie est toujours présente :
Par ex : L'Incal de Jodorowsky est basée entièrement sur l'hermétisme et l'alchimie. (je viens de le relire et c'est hallucinant le nombre de symboles empreintés à ces pratiques qui se trouvent dans ces bouquins, si ce n'est pas l'histoire entière qui est purement alchimique)
Quand vous lisez un conte de Perrault ou des Grimm à vos enfant, vous leur lisez de l'alchimie....
Quand vous lisez Tintin et le Secret de la Licorne c'est encore empreinté aux symbolismes alchimiques.
Quand vous chantez des chansons anodines comme "une sourie verte", "Au clair de la lune", etc. vous chantez de l'alchimie...

Je me posais donc la questions suivante :
Quelle est la vision des médiéphiles, par rapport à cette "science".

Qu'en pensez-vous ?
Superstitions, chimère, grand nainwak ?
Ou au contraire art et science de valeur ?

Faudrait voir déjà ce que l'on classe dans "l'alchimie".
La théorie des humeurs hippocratique, c'est de l'alchimie ou de la médecine? Et la chimie decrite dans l'encyclopédie Diderot et d'Alembert, c'est de la chimie ou de l'alchimie?
Il y a aussi beaucoup de textes sur des recettes "alchimiques", notamment sur des explosifs qui fonctionnent bel et bien, est-ce de l'alchimie ou de la chimie?

Ben sur ce forum, d'après moi, on n'en pense rien, on étudie le moyen-âge et ça en fait partie...
Ensuite en aparté c'est effectivement passionnant et c'est un champs de savoirs monstrueux, mon homme est dessus depuis 15 ans, il n'en a pas fait le tour. (pas de grivoisetés !)

La théorie hippocratique, Khosrau, ce n'est pas de l'alchimie, il ne faut pas voir les choses comme cela, elles participent toutes les deux d'un esprit commun et de savoirs communs, pour explorer les choses chacune à sa manière, à la manière du médecin, et à celle de l'alchimiste. Ils peuvent concevoir le monde de la même façon, (en particulier les 4 éléments, les métaux, etc) là n'est pas le problème.

Avant de faire coller des modes de réflexions modernes (comme le "grand oeuvre") à une pratique médiévale ou à une pratique antique (car l'alchimie de l'antiquité et celle de l'ère médiévale, ce n'est pas la même) il faut à mon avis bien se renseigner sur ces concepts...

"Entre science et nigromance , Astrologie, divination et magie dans l'occident médiéval XIIème - XVème siécle", de Jean Patrice Boudet. Par exemple. C'est un bon point de départ pour rayonner sur les bibliographies et les publications avec ce thème.

PS: Grecs et pas Grecques.

Selon moi, l'alchimie est uniquement la réalisation du Grand Œuvre.
La poudre, l'eau-de-vie, l'usage des acides et bases, etc sont principes venant de l'alchimie et introduit dans la vie courante, mais ce n'est pas le but premier de l'alchimie. Ce sont des dégâts collatéraux dirait-je.

Pour ce qui est de la médecine, la frontière est selon moi déjà plus floue.
Les principes de la médecine de l'époque était surement plus proches des principes alchimique qu'elle ne l'est maintenant.
D'ailleurs, un des buts de l'alchimiste est aussi de trouver l'universelle panacée et l'élixir de longue vie.

L'alchimie est pour moi, une science métaphysique, proche de la physique quantique (principe de l'expérimentateur ayant un effet sur l'expérience).

Si c'est l'alchimie moderne ou contemporaine, on parle peut etre plus de l'alchimie médiévale... je dis ça, j'y connais pas grand chose, mais j'ai pas le souvenir d'avoir lu des similitudes de conceptions aussi fortes entre l'alchimie médiévale (de quand, d'ailleurs: 800 ? 1000 ? 1250 ? 1400 ?) et l'alchimie plus récente.
En fait, si j'étais à ta place, je penserais moins l'alchimie "pour ma vision contemporaine" et plus "comment l'homme ou plutot les hommes médiévaux voient l'alchimie"

+1

J'ai lu quelquepart que le "grand oeuvre", la "pierre philosophale" et même "l'elixir de longue vie" ne sont que des métaphores, et que l'alchimie de façon générale est bourrée de symbolique.

Et c'est rien de l'dire !

Il me semble également que la notion d'alchimie métaphysique (ne travaillant la matière l'opérateur travaille en fait sur lui même) apparaît au cours de la Renaissance, alors que le moyen âge pratique une alchimie opérative, c'est à dire avec la volonté de produire des substances, l'aspect métaphysique résultant du fait qu'en transformant la nature, on s'approprie une part du pouvoir divin.

Et je ne suis pas sûr que les textes médiévaux fassent déjà référence au grand oeuvre, notion qui me semble plus récente.

Par contre je ne base ça que sur mes souvenirs sur le sujet, je peux me tromper

p'têt faire un tour du côté de "forgeron et alchimiste" de Elliade...

Pour le reste (médecine- alchimie...).ET en général, l'abord du monde par l'humain est encore au MA occidental, comme dans énormément de civilisations, un abord "holistique", nous (humains) faisons partie d'un "tout", l'ensemble étant en perpétuelle interaction.
(logique implacable si il en est!)

Plus tardif, "on" a placé l'homme au centre de l'univers. Cerise sur le gâteau "l'homme a domestiqué la Nature".
(morte de rire, mais bon...)
La "domestication" consiste à tout ranger, cloisonner, classer, spécialiser (et ne pas ou plus trop tenir compte des interactions!)