réalisation d'un arc d'arbalète

rasse de holst · mar. mars 25, 2008 6:38 am

Gilles du Hautbois a dit : Chouette boulot, c'est clair !

Il y a juste un détail qui m'inquiète un peu, le fort décrochement entre la poupée et la branche ne risque t'il pas de faire une zone de fragilité ?

Ce fort décrochement entre la poupée et l'arc en lui même est présent sur les pièces d'époque. Il n'est pas vraiment une zone de fragilité car la poupée est taillée dans le coeur de l'if, tandis que la partie enlevée est de l'aubier, qui sert essentiellement à l'élasticité.

rasse de holst · mar. mars 25, 2008 6:39 am

bounet54 a dit : une question con : le tendon tu trouves ça ou ?

sur les os pour chien !

thillo · mar. mars 25, 2008 6:47 am

Rasse de Holst a dit :

sur les os pour chien !

Heu, généralement c'est de la peau crue, pas du tendon...

rasse de holst · mar. mars 25, 2008 6:55 am

voui voui. rawhide, peau crue...os pour chien quoi.

taxus · mer. mars 26, 2008 4:33 am

Sympa mais plusieurs choses,
Comme dit plus haut, il s'agit de peau crue et non de tendon. La peau crue et utilisée en renfort sous forme de bande collée longitudinalement sur le dos de l'arc. En l'enroulant en spirale, son role de renfort est bien moindre, de plus, toute la partie de peau crue sur le ventre de l'arc de l'arbalète a un role inexistant (la peau crue n'a pas de propriétés mécas en compression) et ne fait qu'allourdir le tout en diminuant le rendement de l'engin.
Le tendon par contre, non seulement protèe le dos de l'engin mais en plus permet de gagner en puissance en induisant un reflex. La protection fournie par le tendon est bien plus importante que celle fournie par la peau crue et ses avantage mécaniques ne sont pas comparables.
De plus, ton arc cassera potentiellement a deux endroits soit, comme souligné plus haut, au niveau de l'encoche, soit au niveau du décrochement fait pour "coincer" l'arc sur l'arbrier.
Pourquoi?
Tu dis:

Il n'est pas vraiment une zone de fragilité car la poupée est taillée dans le coeur de l'if, tandis que la partie enlevée est de l'aubier, qui sert essentiellement à l'élasticité.

oui... mais non. Quand on taille un arc dans du bois, on doit respecter la fibre, le fil du bois. en creusant tes encoches ainsi, tu tranches la fibre du bois dans l'épaisseur, mettant a jour pas mal de cernes de croissances. Chaque cerne mis a jour est un point de faiblesse mis en avant. Tu cours donc le risque d'une délamination suivant un ou plusieurs cernes. Si la branche étit ligaturée avec du tendon juste en dessous de l'encoch (comme c'était probablement le cas sur les arcs d'époque) cela limiterait grandement le risque mais dans ton cas, la peau crue et le cuir par dessus n'y pourront pas grand chose.
De même au milieu,sur l'un des arcs de la photo 1 tu as tranché la fibre de manière abrupte en faisant ce décrochement à angle droit. Le milieu étant la zone qui subit le plus de contraintes, tu as aussi un gros risque à cet endroit la....
Enfin, et toujours dans la même lignée, pour le dos de ton arc, tu as tranché dans le vif et ton dos est arrondi. j'ai beau regarder les images, je ne vois plus trace de l'aubier. Dos travaillé, fibre tranchée risque de casse suplémentaire. Le tendon, qui était utilisé sur les arcs de l'époque, aurait en grande partie, la aussi, remédié à ce problème.
Je ne dis pas pour autant que ton arc va casser. Il va peut être tenir, il cassera peut être dans quelques mois ou plus rapidement mais en travaillant comme tu l'as fait, tu as vraiment cumulé les risques...
Ah, une dernière chose, pour ce qui est de la puissance, il faut toujours se mefier des estimations à l'emporte pièce. Je pèse plus d'un quintal, et je dois forcer pour armer une arbalète avec un arc en if de 110lbs....
Seule la mesure avec un peson te donnera la réponse éxacte.

bounet54 · mer. mars 26, 2008 8:28 am

merci pour les précisions sur les os de chiens lol

rasse de holst · jeu. mars 27, 2008 10:19 am

Taxus a dit : Sympa mais plusieurs choses,
Comme dit plus haut, il s'agit de peau crue et non de tendon. La peau crue et utilisée en renfort sous forme de bande collée longitudinalement sur le dos de l'arc. En l'enroulant en spirale, son role de renfort est bien moindre, de plus, toute la partie de peau crue sur le ventre de l'arc de l'arbalète a un role inexistant (la peau crue n'a pas de propriétés mécas en compression) et ne fait qu'allourdir le tout en diminuant le rendement de l'engin.
Le tendon par contre, non seulement protèe le dos de l'engin mais en plus permet de gagner en puissance en induisant un reflex. La protection fournie par le tendon est bien plus importante que celle fournie par la peau crue et ses avantage mécaniques ne sont pas comparables.
De plus, ton arc cassera potentiellement a deux endroits soit, comme souligné plus haut, au niveau de l'encoche, soit au niveau du décrochement fait pour "coincer" l'arc sur l'arbrier.
Pourquoi?
Tu dis:
Il n'est pas vraiment une zone de fragilité car la poupée est taillée dans le coeur de l'if, tandis que la partie enlevée est de l'aubier, qui sert essentiellement à l'élasticité.
oui... mais non. Quand on taille un arc dans du bois, on doit respecter la fibre, le fil du bois. en creusant tes encoches ainsi, tu tranches la fibre du bois dans l'épaisseur, mettant a jour pas mal de cernes de croissances. Chaque cerne mis a jour est un point de faiblesse mis en avant. Tu cours donc le risque d'une délamination suivant un ou plusieurs cernes. Si la branche étit ligaturée avec du tendon juste en dessous de l'encoch (comme c'était probablement le cas sur les arcs d'époque) cela limiterait grandement le risque mais dans ton cas, la peau crue et le cuir par dessus n'y pourront pas grand chose.
De même au milieu,sur l'un des arcs de la photo 1 tu as tranché la fibre de manière abrupte en faisant ce décrochement à angle droit. Le milieu étant la zone qui subit le plus de contraintes, tu as aussi un gros risque à cet endroit la....
Enfin, et toujours dans la même lignée, pour le dos de ton arc, tu as tranché dans le vif et ton dos est arrondi. j'ai beau regarder les images, je ne vois plus trace de l'aubier. Dos travaillé, fibre tranchée risque de casse suplémentaire. Le tendon, qui était utilisé sur les arcs de l'époque, aurait en grande partie, la aussi, remédié à ce problème.
Je ne dis pas pour autant que ton arc va casser. Il va peut être tenir, il cassera peut être dans quelques mois ou plus rapidement mais en travaillant comme tu l'as fait, tu as vraiment cumulé les risques...
Ah, une dernière chose, pour ce qui est de la puissance, il faut toujours se mefier des estimations à l'emporte pièce. Je pèse plus d'un quintal, et je dois forcer pour armer une arbalète avec un arc en if de 110lbs....
Seule la mesure avec un peson te donnera la réponse éxacte.

Je suis bien conscient que la peau crue n'a pas les mêmes propriétés mécaniques que le tendon, mais je n'avais pas de tendon. La peau est collée longitudinalement et maintenue en place par des bandes enroulées.
Je ne pense pas que l'encoche (poupée) soit une zone de fragilité, d'ailleurs les arbalètes d'époque ont les mêmes encoches (je te poste des photos dès que possible). Quand au décochement visible sur les deux arcs de la photo , ils n'existe pas sur l'arc final (les deux autres arcs étant des essais péalables...), donc pas de danger de ce côté là.
enfin au sujet de la puissance, je n'ai pas dit "forcer" sur l'arc, j'ai dit y appliquer tout mon poids : l'arc dans un étau, moi en équilibre dessus; donc de forte chance qu'il fasse plutot vers les 200lbs que 50...
mais bon, tout cela n'est qu'un premier jet et je ne suis pas un spécialiste de l'archerie; j'ai juste tenté de réparer de la manière la plus historiquement correcte possible, un arc brisé qui n'était pas de ma confection.