dim. juin 24, 2007 12:37 am
Quand je joue des chansons médiévales, je parle beaucoup aussi ! J'explique ! ça fait un peu didactique, mais si on fait le sacrifice d'être un peu cabot, ça passe bien.
Pour le provençal (occitan) ancien, il faut passer avant de chanter, par une traduction rapide. comme ça pendant le chant les gens reconnaissent souvent des racines des mots, et comme ils savent de quoi ça parle, ils sont pas perdus.
Je me sers aussi des "vidas", en essayant de faire ressortir le côté pittoresque. (Bon, je sais, c'est anti-artistique, mais...)
Y'a deux ans, à la télé régionale, ils m'ont enregistré, je lisais la vie de J. Rudel de BLAYE : ils ont mis dessous la traduction en français, et mon voisin le violoncelliste, jouait en fond la musique de "Lanquan li jorns son longs en mai". C'était un vrai clip ! Et ça a dû bien plaire, vu qu'ils le repassent régulièrement.
Je tiens à rajouter que contrairement à ce qu'on dit d'habitude, (que les thèmes sont stéréotypés, banals, cuculs, on trouve souvent des idées profondes qui vont très loin : y'a des couplets de Ventadourn qui sont carrément lacaniens !
Et quand on leur parle de ça, aux gens, ils sont vraiment enchantés !
Je parle aussi de la façon de développer progressivement (en montant de plus en plus haut en deux ou trois étapes) la mélodie : chez Guiraut Riquier en particulier : "Non es maravilha s'ieu chant".
Mais souvent, aussi, je réadapte les paroles en provençal moderne, pour ceux qui le comprennent encore.
En phonétique (La Lauzeta de Ventadour):
"Eilas tant crésiou sa-a-aber
D'amour e ta-ant pe-e-etit n'en saï
Car yiou d'ama-ar noun pouèdi mi tener
cela que jamaïs nou-oun o-oura-aï"...
C'est quasiment du provençal, dialecte varois !!!
Mais c'est aussi bien pour soi car ça permet de s'approprier complètement le texte...
Et à part pour l'Alba, (on ne se lasse pas de cette musique!), je chante rarement plus de trois couplets... quitte à reprendre le premier couplet à la fin, ce qui fait que le public, déjà reconnaît.
Voilà, cordialement.