Introduction : Dans le cadre de la réalisation d'un costume de femme noble pour la première moitié du XIIIe siècle, je me suis attaquée à la première pièce du vêtement qu'on enfile : la chemise.
Sources principales : Je me suis basée sur l'étude que Gaëlle et Hermelind ont faite de la chemise de Louis IX pour les techniques de couture.
Sur les autres pièces de tissus historiques pour les modifications de patron (godet emmanchures etc...)
Les représentations classiques des images de chemises sont connues comme celles visibles sur la bible dite de Maciejowski.
Remarques : Que les photos que je vais accoler à celles prises de la chemise de Louis IX ne fassent pas penser que j'ai voulu copier la dite chemise. Ce sont juste des référents techniques. La chemise étant réalisée pour un personnage qui gravite dans la famille de Louis IX m'a fait adopter ET les techniques de réalisation, ET les techniques de décorations.
Chemise de femme noble XIIIe siècle :
J'ai eu la chance de pouvoir voir de très près la chemise dite de Saint Louis à Notre-Dame de Paris et de pouvoir photographier de jolis détails de couture. L'article de Tina Anderlini et Gaëlle Bernard sur le même objet a été très précieux pour la réalisation de cette chemise que je voulais le plus proche des techniques potentielles du XIIIe siècle.
Sans reproduire l'objet en question, il était plus que tentant d'introduire dans l'ouvrage des marqueurs de couture communs aux sous-vêtements connus de la famille royale (la chemise de Louis IX et l'auqueton d'Isabelle de France) puisque le personnage évoqué est lui-même de la famille royale. J'ai donc utilisé les mêmes points de coutures, le même dessin des manches et la même décoration de col. J'ai aussi testé la théorie de Gaëlle Bernard sur le confort des coutures du col et des poignets sur l'endroit de la chemise.
Une sorte de galop d'essai pour une réalisation plus proche de la fameuse chemise, peut-être pour mon homme.
Bien-sûr, j'ai féminisé le patron de cette chemise. J'ai supprimé les godets centraux qui partaient de la taille pour en ajouter deux sur chaque côté, remontant aux aisselles. Technique qu'on retrouve sur les tuniques Sainte Claire et Sainte Elisabeth de Thuringe.
Bref, voici le résultat en images, avec les comparaison de la chemise de Louis IX (pas d'indélicatesses avec les photos, s'il-vous-plait ) :
L'aspect général : il est proche, je suis contente du résultat. Le choix du tissu assure un beau tombé, et le patron des manches donne un rendu cohérent avec les sources.
Mon col n'est pas assez ouvert, cependant. C'est une chose que j'envisage de modifier (ça sera facile et rapide).
Pour les manches. Adaptées à ma morphologie, le rendu est très proche de celui des enluminures visées (poignets ultra resserrés, ampleur sur le reste du bras).
La couture des épaules est une couture rabattue. Le passage de cette couture avec les coutures emboîtées des manches et de la parmenture du col est très bien passé.
Je suis contente de ce résultat.
La décoration du col fait partie de ces marqueurs de décoration que je voulais conserver. La parmenture est légèrement plus épaisse que sur la chemise de Louis IX. Si je faisais une copie, j'affinerais de ce côté là.
Un des passages qui m'effrayait le plus était la couture des goussets. Cette juxtaposition de plusieurs coutures emboîtées est passée toute seule
Pour le poignet, ne pouvant avoir recours à une personne qui me ferait une couture ajustée à chaque passage de la chemise, j'ai utilisé un compromis. Les ourles n'ont pas été cousus bord-à bord de la même manière que sur la chemise de Louis IX. J4ai enfilé un double fil qui pouvait être resserré, à la manière d'un laçage.
Au passage, on peut voir les coutures et l'ourlet réalisés sur l'extérieur de la chemise pour assurer un confort supplémentaire.
