[...] Les calendriers ont gardé le souvenir de plusieurs coutumes qui célèbrent le retour du printemps, telle la fête du Feuillu ou du Moussu, le 1er mai. Ce jour-là, un garçon, couvert de feuilles ou de mousse, prend la tête d'un cortège de jeunes gens et va de maison en maison pour demander des dons en nature. Selon une aure tradition, tous les matins de mai, les garçons doivent porter sur eux une feuille ou un rameau vert, le "vers" de la veille ne pouvant servir. Celui qui oublie ou refuse de se plier à cet usage risque fort de recevoir une cruche d'eau au visage, avec la formule consacrée : "Je te prend sans verd!".
Les images figurant des jeunes gens avec un rameau à la main font allusion à une autre coutume, attestée dès le XIIIe s, la plantation du "mai". Coupé durant la nuit du 30 avril, le mât de mai est planté à l'aube, en général sur la place du marché, par des confréries de jeunes qui parfois le décorent. Ce rite s'accompagne de festivités dans le village, de danses et de jeux. [...]
Toujours le 1er mai, selon une autre coutume populaire, les jeunes gens vont planter des branches devant la maison des jeunes filles en âge de se marier. Cette tradition connaîtun tel succès qu'à partir du XIIIe sdes châtelins interdisent d'aller "quérir le may", cer ils saccagent leurs forêts. Sur de nombreuses enluminures, des hommes tiennent à la main un grand rameau feuillu, ou bien ils le déposent devant la porte ou la fenêtre de leur bien-aimée, ou même montent sur une échelle pour le fixer sur le toit ou la cheminée de la belle (quelque fois accompagné d'une aubade).
En déposant une branche, les jeunes gens n'expriment pas seulement leurs amours ; certaines variétés d'arbres symbolisent de tout autre sentiment : le sureau est signe par ex de vertu douteuse et de réprobation.

Livre d'heures de Charles d'Angoulême, enluminé vers 1490