[héraldique] Les croix comme emblèmes nationaux du XIV ème a
Modérateur : L'équipe des gentils modos
- Eudes de Nogent
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Quelqu'un pourrait-il faire le détail des différentes croix nationales portées entre le XIV et le XV ème : couleurs, formes, symboliques et saints patrons auxquels elles sont attribuées !
Ce site me parait déjà très complet : http://perso.orange.fr/huchehault/15vetarouez.htm
Mais ne pourrait-on pas amener encore des précision ?
Ce site me parait déjà très complet : http://perso.orange.fr/huchehault/15vetarouez.htm
Mais ne pourrait-on pas amener encore des précision ?
- Eudes de Nogent
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Ben quoi ? ! Personne n'a rien à dire sur les croix emblèmes nationaux ?
- le survivant
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- le survivant
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houps! je m'ai trompé de date!
alors voila :
La première tracede la Croix remonte au moyen age (13e siècle). Un seigneur chrétien et chevalier croisé du nom de Jean d'Alluye ramena de terre sainte, une croix à double travée ou croisillons, qu'il offrit en guise d'ex-voto aux moines de La Boissière en terre d'Anjou. Il l'avait reçue en signe de reconnaissance des mains de l'évêque d'Hiérapetra en Crète, pour avoir mis en fuite les Sarrasins, et protégé la cité de la destruction et du pillage. La légende veut qu'il s'agisse d'un morceau de la vraie Croix du Christ. Cette dernière aurait été scindée en dix-neuf parties, cachées dans plusieurs églises d'Orient, afin d'échapper aux risques d'incendies, aux guerres ainsi qu'aux invasions des Perses et des Arabes.
La Croix, ramenée par Jean d'Alluye, serait elle-même taillée dans l'un de ces bois sacrés, gardé à la Basilique de Constantinople. Haute d'environ 27 centimètres, elle était finement ornée de pierres précieuses, de deux croix en or et de la sainte inscrïption I.N.R.I. Pourquoi deux croisillons ? Car le premier représentait la Croix de Jésus Christ et le second l'écriteau sur lequel était écrit en araméen, "Jésus le Nazaréen, roi des Juifs".
Jean d'Alluye décéda à 33 ans peu de temps après son retour des croisades. Il fut inhumé dans un superbe tombeau de granit, orné de ses armoiries et d'une représentation de la Sainte Croix à deux travées. Détail étonnant, son tombeau fut acheté par un musée américain, le Cloister Museum, à quelques kilomètres de New York.
Les Bernardins de la Boissière élevèrent un sanctuaire en l'honneur du reliquaire. Les pèlerins se pressaient pour venir y prier. Malheureusement la guerre de Cent Ans, la tragique défaite de Poitiers en 1359 et les coups de force des bandits de grand chemin, sans foi, ni loi, rendirent cet abri peu sûr. La Croix fut finalement confiée au duc Louis Ier d'Anjou, pour être gardée dans l'enceinte du château ducal d'Angers. L'abbaye de la Boissière fut dévastée par la guerre. Une chapelle fut érigée dans le château et dès lors une représentation de la Croix fut apposée sur les armoiries de la famille d'Anjou. En 1407, Louis II d'Anjou constitua une confrérie baptisée "Ordre de la Croix" qui devait vénérer et protéger la sainte relique. La Croix est aujourd'hui omniprésente à Angers, sur les bâtisses, les murailles et dans les églises. Elle apparaît même dans les sublimes tapisseries de l'Apocalypse brodées à Paris par Nicolas Bataille (NDLW : toujours visibles aujourd'hui au château d'Angers).
Le Bon Roi René Ier, contemporain de Jeanne d'Arc, attribua bien des mérites à la Croix, protectrice des armées françaises, notamment lors de la bataille de Vieil-Baugé en 1421, aux côtés des écossais. René n'était pas uniquement Duc d'Anjou, mais aussi roi de Jérusalem, d'Aragon, des Deux Siciles, de Hongrie, comte de Guise et de Provence. Sur toutes ses terres, la Croix à deux croisillons était connue comme faisant partie des armoiries du seigneur. On la retrouve sur de nombreux édifices construits sous l'autorité de René.
La France libérée de sa lutte contre Albion, la Croix de Lorraine retrouva son abbaye de la Boissière, reconstruite par les moines après sa destruction pendant la guerre de Cent Ans. Mais en Lorraine, en 1476-77, le duc René II menait, à la tête de ses troupes, une lutte a priori inégale afin de résister aux assauts du puissant Charles le Téméraire, duc de Bourgogne. Les deux armées s'affrontèrent en 1477 lors de la bataille de Nancy. La résistance populaire des lorrains, associée aux suisses, rangés sous le drapeau du duché frappé de la Croix de Lorraine, eut raison des troupes bourguignonnes, lentes à se mouvoir et certaines de la supériorité de leurs bouches à feu. Charles le Téméraire y laissa sa vie, tué dans un marécage non loin du champs de bataille. La Croix était devenue symbole de résistance et de liberté.
alors voila :
La première tracede la Croix remonte au moyen age (13e siècle). Un seigneur chrétien et chevalier croisé du nom de Jean d'Alluye ramena de terre sainte, une croix à double travée ou croisillons, qu'il offrit en guise d'ex-voto aux moines de La Boissière en terre d'Anjou. Il l'avait reçue en signe de reconnaissance des mains de l'évêque d'Hiérapetra en Crète, pour avoir mis en fuite les Sarrasins, et protégé la cité de la destruction et du pillage. La légende veut qu'il s'agisse d'un morceau de la vraie Croix du Christ. Cette dernière aurait été scindée en dix-neuf parties, cachées dans plusieurs églises d'Orient, afin d'échapper aux risques d'incendies, aux guerres ainsi qu'aux invasions des Perses et des Arabes.
La Croix, ramenée par Jean d'Alluye, serait elle-même taillée dans l'un de ces bois sacrés, gardé à la Basilique de Constantinople. Haute d'environ 27 centimètres, elle était finement ornée de pierres précieuses, de deux croix en or et de la sainte inscrïption I.N.R.I. Pourquoi deux croisillons ? Car le premier représentait la Croix de Jésus Christ et le second l'écriteau sur lequel était écrit en araméen, "Jésus le Nazaréen, roi des Juifs".
Jean d'Alluye décéda à 33 ans peu de temps après son retour des croisades. Il fut inhumé dans un superbe tombeau de granit, orné de ses armoiries et d'une représentation de la Sainte Croix à deux travées. Détail étonnant, son tombeau fut acheté par un musée américain, le Cloister Museum, à quelques kilomètres de New York.
Les Bernardins de la Boissière élevèrent un sanctuaire en l'honneur du reliquaire. Les pèlerins se pressaient pour venir y prier. Malheureusement la guerre de Cent Ans, la tragique défaite de Poitiers en 1359 et les coups de force des bandits de grand chemin, sans foi, ni loi, rendirent cet abri peu sûr. La Croix fut finalement confiée au duc Louis Ier d'Anjou, pour être gardée dans l'enceinte du château ducal d'Angers. L'abbaye de la Boissière fut dévastée par la guerre. Une chapelle fut érigée dans le château et dès lors une représentation de la Croix fut apposée sur les armoiries de la famille d'Anjou. En 1407, Louis II d'Anjou constitua une confrérie baptisée "Ordre de la Croix" qui devait vénérer et protéger la sainte relique. La Croix est aujourd'hui omniprésente à Angers, sur les bâtisses, les murailles et dans les églises. Elle apparaît même dans les sublimes tapisseries de l'Apocalypse brodées à Paris par Nicolas Bataille (NDLW : toujours visibles aujourd'hui au château d'Angers).
Le Bon Roi René Ier, contemporain de Jeanne d'Arc, attribua bien des mérites à la Croix, protectrice des armées françaises, notamment lors de la bataille de Vieil-Baugé en 1421, aux côtés des écossais. René n'était pas uniquement Duc d'Anjou, mais aussi roi de Jérusalem, d'Aragon, des Deux Siciles, de Hongrie, comte de Guise et de Provence. Sur toutes ses terres, la Croix à deux croisillons était connue comme faisant partie des armoiries du seigneur. On la retrouve sur de nombreux édifices construits sous l'autorité de René.
La France libérée de sa lutte contre Albion, la Croix de Lorraine retrouva son abbaye de la Boissière, reconstruite par les moines après sa destruction pendant la guerre de Cent Ans. Mais en Lorraine, en 1476-77, le duc René II menait, à la tête de ses troupes, une lutte a priori inégale afin de résister aux assauts du puissant Charles le Téméraire, duc de Bourgogne. Les deux armées s'affrontèrent en 1477 lors de la bataille de Nancy. La résistance populaire des lorrains, associée aux suisses, rangés sous le drapeau du duché frappé de la Croix de Lorraine, eut raison des troupes bourguignonnes, lentes à se mouvoir et certaines de la supériorité de leurs bouches à feu. Charles le Téméraire y laissa sa vie, tué dans un marécage non loin du champs de bataille. La Croix était devenue symbole de résistance et de liberté.
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- Eudes de Nogent
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Voici quelques illustrations toutes tirées du site :
http://perso.orange.fr/huchehault/15vetarouez.htm



http://perso.orange.fr/huchehault/15vetarouez.htm



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Les croix différencient indubitablement les armées anglaises, franco-armagnaques, bretonnes, bourguignonnes, savoyardes etc...
Toutefois, dans la plupart des cas le terme d' "emblème national" me parait un peu rapide. Le sentiment d' appartenance à une nation n' est alors bien souvent qu' en gestation, les croix se réfèrent plutôt à un parti auquel on se rattache par le service des armes.
Toutefois, dans la plupart des cas le terme d' "emblème national" me parait un peu rapide. Le sentiment d' appartenance à une nation n' est alors bien souvent qu' en gestation, les croix se réfèrent plutôt à un parti auquel on se rattache par le service des armes.
- Eudes de Nogent
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Je suis tout à fait d'accord avec toi, mais pour le sujet, je voulais quelque chose de généraliste ! "Emblèmes Nationaux" s'entendait entre guillemets que j'ai oublier de mettre ! En l'occurrence, c'est vrai, il vaut mieux parler de "Partie" !Gamot_de_Bournonville a dit : Les croix différencient indubitablement les armées anglaises, franco-armagnaques, bretonnes, bourguignonnes, savoyardes etc...
Toutefois, dans la plupart des cas le terme d' "emblème national" me parait un peu rapide. Le sentiment d' appartenance à une nation n' est alors bien souvent qu' en gestation, les croix se réfèrent plutôt à un parti auquel on se rattache par le service des armes.
Je ne suis pas vraiment d'accord. Le terme de "parti" est vrai dans les ambiances de guerre civile (par exemple quand les Armagnacs et les pro-Bourguignons s'étripaient en région parisienne, ces partis avaient là plein de partisans, justement, qui n'étaient pas originaires de l'Armagnac ou de la Bourgogne.
Mais j'ai volontairement employé le terme "national" sur mon site en parlant des symboles des Etats qui émergent au XVe siècle avec des structures déjà développées, toute une administration etc (France, Angleterre, Bourgogne, Bretagne, etc), et pour lesquels ces croix sont un symbole d'Etat (contrairement aux armes de leurs familles régnantes : lys, léopards, hermine...) et pas seulement un choix partisan ; même si bien sûr on est encore loin des "nationalismes" du XIXe siècle.
On est peut-être moins habitués à admettre ce terme en France puisque les croix de cette époque n'y sont plus utilisées comme symbole d'Etat, mais aucun Anglais ne serait étonné qu'on lui dise que la croix de St-Georges est un "symbole national" depuis six siècles et demi.
PS: au fait, mon site déménage à une adresse plus simple, www.huchehault.com
Mais j'ai volontairement employé le terme "national" sur mon site en parlant des symboles des Etats qui émergent au XVe siècle avec des structures déjà développées, toute une administration etc (France, Angleterre, Bourgogne, Bretagne, etc), et pour lesquels ces croix sont un symbole d'Etat (contrairement aux armes de leurs familles régnantes : lys, léopards, hermine...) et pas seulement un choix partisan ; même si bien sûr on est encore loin des "nationalismes" du XIXe siècle.
On est peut-être moins habitués à admettre ce terme en France puisque les croix de cette époque n'y sont plus utilisées comme symbole d'Etat, mais aucun Anglais ne serait étonné qu'on lui dise que la croix de St-Georges est un "symbole national" depuis six siècles et demi.
PS: au fait, mon site déménage à une adresse plus simple, www.huchehault.com
Bien le bonjour compagnon...!
Ayant cherché mon propre (sur)nom dans les bon services de Googlou, celui m'a appris, à mon grand étonnement, qu'on parlait de moi ici, ce dont je fus fort aise et j'y vins donc voir, voilà !
Et c'est fort intéressant.
Huchehault.
Ayant cherché mon propre (sur)nom dans les bon services de Googlou, celui m'a appris, à mon grand étonnement, qu'on parlait de moi ici, ce dont je fus fort aise et j'y vins donc voir, voilà !
Et c'est fort intéressant.
Huchehault.