[*]Tout d'abord la mise en évidence par des chercheurs qu'il est indispensable de porter une protection rembourrée sous la maille pour tirer pleinement parti de cette protection, raisonnement confirmé par un texte byzantin, le "Des Stratégiques", anonyme du VIème siècle.
[*]Sur toutes les iconos que j'ai pu voir correspondant au IXème ou au Xème siècle, je n'ai vu nulle part de trace de gambison, akheton, ou autre machin rembourré du même tonneau. Si on admet que la représentation icono est réaliste et que la protection existe, c'est qu'elle ne dépasse pas de sous la cotte de mailles.
[*]J'ai trouvé sur le forum Armes et guerriers au temps des grandes invasions de fort intéressantes réflexions et sources textuelles d'origine byzantines qui font état au IVème, VIème et IXème siècles de l'usage du thoracomacus, un vêtement rembourré de feutre décrit comme devant obligatoirement être porté sous la cotte de mailles ou la lorica, éventuellement recouvert d'une couche de cuir (mentionné par l'un des textes, mais il n'est pas clair si le cuir est solidaire du thoracomacus ou porté par-dessus).
[*]J'ai également trouvé matière à réflexion sur divers posts du forum des GMA, notamment l'akheton d'Ulf qui m'a aidé à cerner ce qu'on pouvait porter comme protection sous la maille au XIème siècle. J'avoue ne pas être allé à fond dans cette direction, juste cherché à cerner l'objet dans la mesure où mon objectif n'était pas d'aboutir à une véritable reconstitution (ben oui, dur de reconstituer sans source), mais de pouvoir faire une proposition expérimentale sur le chaînon manquant.
[*]Finalement, en raisonnant sur ce que je connaissais des échanges culturels entre la Francie et l'Empire Romain d'Orient, avec notamment les conquêtes de Charlemagne en Italie, qui constituent une zone d'échange culturel, et les nettes influences byzantines évidentes dans une partie de l'art carolingien (cf. les manuscrits de l'Ecole du Palais), qui démontrent l'existence de relations entre ces deux mondes voisins.
Je propose une hypothèse de travail, une protection rembourrée proche du thoracomacus, qui devrait évoluer en l'espace de 3 siècles pour aboutir à l'akheton, et qui adopterai le format des armures telles qu'on les voit sur l'iconographie contemporaine : protection du torse, du haut des bras jusqu'au-dessus du coude, et des jambes jusqu'à mi-cuisse environ, voire au-dessus du genou. J'ai gardé le principe de la couche extérieure de cuir, avec un rembourrage de laine (de bêtes couvertures militaires) et une couche de lin à l'intérieur. Au niveau de la coupe, je suis resté proche de mon haubert,avec un col rond pour permettre le passage de la tête (j'étais initialement parti sur un amigaut, mais j'y ai renoncé en cours) et une fente entre les jambes devant et derrière pour plus d'aisance et éventuellement monter à cheval. Je pense encore faire quelques points répartis sur la surface pour solidariser les différentes couches de l'ensemble plus solidement.
C'est pas très souple, évidemment, mais ça n'est encombrant qu'à l'articulation de l'épaule. J'aurais peut-être dû faire les triangles d'aisance de l'aisselle plus grands. Je n'ai pas encore essayé avec ma maille, mais il faut d'abord que je l'agrandisse un peu. Le bazar doit peser au alentours des 4 kilos.
