Mariage entre classes sociales différentes

Vie, coutumes, institutions, pouvoir et organisation de la société au Moyen-Age

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laure de tolosa
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lun. avr. 02, 2007 9:37 am

Bonjour à tous !
Une petite question qui me trotte dans la tête depuis un certain temps.
Les ouvrages l'abordent peu, vous aurez sûrement un avis qui pourra m'aiguiller.

A t-on des exemples de mariages entre deux classes sociales différentes pour les XIIe et XIIIe siècles ? A l'extrême notamment, entre un personnage ""noble"" et un issu de la roture ? (n'hésitez pas à poster des références ne rentrant pas dans cette phase chronologique).
Je n'en ai qu'un seul pour 1244 à Montségur et la différence de statut n'est pas si flagrante.

Merci !
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laure de tolosa
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mar. avr. 03, 2007 7:16 am

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osbern wolfram
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mar. avr. 03, 2007 11:08 am

j'ai un exemple familial qui remonte au XVIIème... il a fallut quitter la France pour que le mariage puisse avoir lieu...

mon aïeul était dans la soldatesque et est parti en martinique avec une Luynes ou une Ligne, je ne sais plus... c'est important parce que les premiers sont français et les second du st empire... puis belge...

donc, pour se marier, ils ont du fuir en martinique... les moeurs ne sont pas forcément les mêmes que 4 siècles plus tôt... mais le contact est possible entre personnes très éloignées socialement... ensuite, le mariage est sans-doute plus délicat...
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yrwanel
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mar. avr. 03, 2007 12:53 pm

Pour ton époque, je sais pas... (enfin: je ne suis pas sûre et je ne sais plus où j'avais vu l'info, donc je préfère ne pas dire de bétises)

Après la guerre de 100 ans et les pestes, pas mal de lignages sont tombés en quenouille, et fauchés (cela coûte se taper dessus!) => il y a eu des mariages entre bourgeois et noble, l'une apportant le titre, l'autre le pognon.
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lou teignou
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mer. avr. 04, 2007 3:08 am

Qu'appelle tu deux classes sociales différentes...

Les gens au XIIe s'apparient majoritairement selon le principe de l'homogamie (ethnique et sociale), mais, il arrive parfois qu'il y ait une forme d'exogamie. Exogamie ethnique lors de cas particulier (mobilité géographique de la personne), sociale pour diverses raisons.

L'exogamie sociale est cependant rare et souvent dirigée.
rare sont les cas de mesmariage entre un vilanus et une domna genera nobile.
L'inverse arrive (enfin, l'inverse est plus "convenable" pour être relaté). L'homme seul prend sa servante pour épouse... c'est le compte de fée ultra classique qui s'est néanmoins quelques (rares) fois produit.
Après, il faut savoir que touchée par la magie, la servante n'est plus une servante, c'est une domna elle même.

Le mesmariage classique entre une donzella, fille d'une lignée d'optimates, voire une domna veuve et un personnage de rang inférieur se produit fréquemment dans le cas des juvenes en quête d'un honor.
Mais ici, il ne s'agit pas de laboratores, et on met en avant la qualité (qualification dirai-je) de miles (cavaler chez nous...), fut-il simple divesd'origine modeste, tant la classe des bellatores prend de l'importance dès la fin du XIe siècle.


Enfin, les mariages entre serfs et non serfs sont légion.
Mais là, il conviendra de définir au cas par cas l'état réel de la personne (servitude personnelle ou servitude attachée à une terre), et les habitudes locales pour désigner les paysans).
Tu me diras que c'est la même classe sociale... oui et non.
Certes, ce sont des laboratores pour la plupart, mais là encore, il semblerait qu'il y ait des disparité de statut des enfants issus de tels mariages.


J'ai fait une petite synthèse sydiste de tout cela sur le site de l'ost, mais là, on corrige les fautes d'orthographe avant de l'éditer.
Y'a aussi une biblio qui y est attachée qui devrait de plaire.
Semper Aquitanie et XII°s. similiter
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laure de tolosa
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mer. avr. 04, 2007 5:15 am

Merci beaucoup pour vos réponses, et à toi Lou Teignou pour ton bon engagement.

Classes sociales, c'était évidemment pour poser la question le plus clairement possible en 3 lignes ...

Le principe est acquis. Et merci de l'avoir rappelé. Disons que ma curiosité est piquée par le phénomène "conte de fée", où c'est l'homme de rang qui va prendre pour épouse une femme de statut inférieur. En fait ce phénomène est bien représenté dans les sources textuelles pour la région ariégoise entre 1180 et 1210, période où les coseigneuries explosent (plusieurs dizaines de témoins et de signataires ayant droit sur le bien) et que les héritiers en question n'ont pas grand chose à se mettre sous la dent. Aussi épousent t-ils sans doute une autre catégorie de possédants (fonciers ou numéraires), famille de grands négociants, gros alleutiers...
Et je me demandais si ce phénomène était également observable ailleurs.
Quant à un mariage réellement "conte de fée", où la femme n'avait aucun pouvoir de dot, je n'ai - pour ma petite aire géographique - que le cas de Imbert de Salles à Montségur.

Merci de tout coeur pour cet échange qui m'a beaucoup intéressée.
J'attends avec impatience l'article sur le site de l'Ost :top:

D'autres idées ?
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arcania
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mer. avr. 04, 2007 5:13 pm

Des infos tirées de mon livre du moment : La vie au M-A de Robert Delort

En parlant du mariage:
"...En revanche, les chrétiens étant tous égaux, la différence de condition n'éxiste pas, la princesse peut même épouser un berger..."

En parlant de la reconnaissance féminine:
"... Les femmes nobles, dont ceratines épousent d'ailleurs des vilains ou s'eprennent de clercs et de roturiers, sont tout aussi concernées. Et on sait l'importance qu'elle ont eues dans la gestion des fiefs, pour lesquels elles ont put prêter et recevoir des hommages, dans la direction des familles, en l'absence des pères, des époux ou frères..."

Bien que son livre soit basé principalement sur la période XI-XIV, je n'ai pas de dates plus précises. Je suis désolée, je sais pas si ça t'aide quand même...

... bon, j'ai pas encore fini le livre :)
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saint denis!!!
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sam. avr. 07, 2007 6:45 am

Le mariage avec des gens de plus basse condition c'est toujours fait expliquant le grand renouvellment de la noblesse, les familles nobles ne durant pas des siécles à causses des guerres, succession,, ruine etc...il est necessaire de se marier pour un noble désargenté d aller vers l argent...souvent voir une bourgeoise riche etc...c'est tout un ensemble de stratégie matrimoniale.
MAis au XIII tu as encore ce type de stratégie, le XIV aura plus de souics , car la crise amenant un resérrememt de la noblesse sur elle même...et encore!
Wir kommen wieder
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yrwanel
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jeu. avr. 26, 2007 1:29 pm

La femme en l'an mil, Jean Verdon:

Vu les familles nombreuses et pour éviter l'émiettement des fiefs, à part l'aîné (mâle) les autres fils soit cherchaient fortune ailleurs soit restaient célibataires (et filaient au clergé, éventuellement).

Quant aux filles, pour les plus jeunes, soit elles filaient au couvent, soit on les mariait à des hommes de condition plus modeste (ne f^t-ce que pour s'attacher un vassal...) si pas de gros fermiers (autre "fidélisation").

Donc, à cette période, ce n'était pas si rare que cela.
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