dim. févr. 07, 2010 5:01 am
Salut, j'ai trouver un peux d'info sur CGM558
Le CGM 558
Didier de Grenier
Le CGM558 (dont vous trouverez la transcrïption ici ) est un manuscrit papier du XVe siècle (sans doute 1462 ou plus tardif), de 160 feuillets. Le texte est organisé par rubriques. Il est conservé à la Bayerische Staatsbibliothek de Munich.
Ce Codex, est en fait une collection de manuscrits, contenant, en plus du livre d'escrime (folios 125r à 136r), une copie du « Miroir de la Souabie » (traité de droit commun et de droit féodal), les chroniques de Zürich et de Toggenburg, des instructions de vénerie et de fauconnerie, une leçon sur les planètes, ainsi qu'un "gouvernement des mois" (almanach ?).
Le manuscrit se compose de deux parties distinctes. La première est entièrement l'oeuvre d'une seule main. L'auteur termine au folio 100r en se nommant et en datant son travail : « Tout ce qui a été écrit jusqu'ici a pour auteur Otmar Gossow ; voici ce qui s'est passé en ce lieu... en le jour de St Grégoire, en l'an Mille Quatre Cent Soixante Deux après la naissance du Christ, à midi, ce livre a été achevé. »
La seconde partie est composite, montrant des textes rédigés par deux mains différentes. L'un des scribes se nomme et date son travail au folio 141r : « per manus Hugonis dicti Wittenwiller » (par la main de Hugues, dit Wittenwiller), la date est difficilement lisible et peut être interprétée comme 1409, 1415, voire 1493. Il semble que ce dénommé Hugues soit le rédacteur du livre d'escrime.
Le « fechtbuch » ou livre d'escrime occupe 11 feuillets et un tiers. Il est rédigée en cursive très régulière et est l'oeuvre d'un scribe professionnel. Le texte est compact et ne présente pas de blocs détachés, les différentes parties sont repérables au moyen d'une écriture plus large et/ou plus haute ainsi que d'inscrïptions marginales. La langue est du moyen haut allemand. Certaines particularités de la langue permettraient de préciser le dialecte, l'alémanique (optatif 2ème pers. sing. « sigist », § 2) voire alémanique de Suisse (diminutif en -li dans « spiesli », § 54).
didier de grenier
L'art du combat du CGM558
L'art du combat du CGM558 est unique en son genre. Ecrit en allemand, il se situe pourtant totalement en dehors du style Liechtenauerien qui a influencé les autres ouvrages germaniques. S'il partage une partie du vocabulaire commun à l'escrime germanique de son temps, on peut aussi y déceler des influences plus latines, à l'image de son probable pays d'origine, la Suisse.
Le CGM558 traite du combat à l'épée longue, à la lance et au bâton contre hallebarde, à cheval avec l'épée et la lance, au baselard, à la dague à cheval et à pied, au "petit" couteau, sans arme contre quelqu'un armé d'un baselard, d'une dague ou d'un "petit" couteau et la lutte. C'est ainsi un des rares manuels à traiter du petit couteau coupant, les autres traités médiévaux privilégiant la dague qui est une arme d'estoc seulement.
La pédagogie du GCM558
Là où l'école Liechtenauerienne a cherché à spécialiser les techniques de chaques armes avec des principes basés sur une théorie commune, le CGM558 préfère lui un système plus généraliste, plus proche en celà des traités de Fiore de' Liberi et de Philippo Vadi.
Il pose la fondation de son art du combat sur l'épée longue, comme pour les autres fechtbuchen (traités de combat) et au contraire de ceux de l'Italien de' Liberi pour qui tout provient de la lutte. Il enrichira cette fondation au fur et à mesure qu'il progresse dans son ouvrage, même si les références croisées abondent.
Plutôt que de donner une grande abondance de techniques complêtes comme les autres ouvrages, le CGM558 donne plutôt des combinaisons de mouvements basés sur des principes qu'il suggère, adaptablent à toutes les situation imaginables dans un combat.
Il permet ainsi plus rapidement de former des combattants, qui seront plus polyvalents, même s'ils doivent être en contrepartie moins "pointus".
De telles qualités ne sont pas étonnantes de la part d'un manuel de combat Suisse, pays pionnier à cette époque en matière militaire et qui pour la première fois depuis l'antiquité basait sa puissance sur une conscrïption en masse obligatoire de ses citoyens alliés à une discipline sans faille.
Didier de Grenier
D2G & MH