Sicile, 2e tiers du XIIe s.
Tapisserie à bordure de samit uni. Soie, filé de baudruche dorée
Inv. 29985
Ce fragment est l'un des rares exemples subsistant de la civilisation normande en Sicile dans le haut Moyen-Age, caractéristique de la représentation humaine et animale de la période.
Emprunté à la culture celte, l'entrelac envahit toutes les productions artistiques de l'Europe romane. Les animaux adossés sont semblables à ceux qui ornent la tombe de Roger II de Sicile dans la cathédrale de Palerme.

la note et la photo viennent du site du Musée des Tissus de Lyon, la collection sur les tissus d'Europe
un grand classique (mais c'est une pièce royale donc difficile à "recycler" en reconstitution) : manteau de sacre de Roger II
http://www.qantara-med.org/qantara4/pub ... do_id=1159
et un descriptif de la tenue royale de Guillaume 1er, d'après nature semble-t-il :
"A l'ouverture du sarcophage, on trouva d'abord une caisse de cyprès enveloppée d'une espèce de drap de satin de couleur feuille morte, et, cette caisse ouverte, on découvrit le cadavre du roi parfaitement conservé, quoique six siècles et demi se fussent écoulés depuis son inhumation. Conforme à la description donnée par l'histoire, il avait près de six pieds de long. Le visage et tous les membres étaient intacts, moins la main droite qui manquait; une barbe rousse, à laquelle se réunissaient des moustaches pendantes, descendait jusque sur sa poitrine; les cheveux étaient de la même couleur, et quelques mèches, arrachées du crâne, étaient éparpillées dans le côté gauche de la bière. Le cadavre était couvert de trois tuniques superposées: la première était une espèce de longue veste avec des manches de drap de satin de couleur d'or, qui conservait encore un beau lustre; elle partait du cou et descendait jusqu'aux mollets en bouffant sur les hanches. Sous cette veste était un autre vêtement de lin qui, partant du cou comme le premier, descendait jusqu'à mi-jambe; il était en tout semblable à une aube de prêtre; cette espèce d'aube était serrée autour de la taille par une ceinture de soie couleur d'or dont les deux bouts se réunissaient sur le nombril au moyen d'une boucle. Enfin, sous ce vêtement était une chemise qui partait également du cou, mais qui couvrait tout le corps. Les jambes étaient chaussées de longues bottes de drap qui montaient presque jusqu'au haut des cuisses, et qui, à leur partie supérieure, étaient rabattues sur une largeur de trois pouces. La couleur de ce drap était feuille morte, et il paraissait avoir fait partie du même morceau qui recouvrait la bière. La main gauche, la seule qui restât, était nue, et tout auprès on voyait le gant de la main droite; ce gant était en soie tricotée de couleur d'or, et sans aucune couture. Vers une des extrémités de la caisse, on retrouva une petite monnaie de cuivre; au centre était une aigle couronnée, et au-dessus de cette aigle, une croix et quelques lettres dont on ne put retrouver la signification. Il y avait peu de différence entre le costume de Guillaume et ceux qui revêtaient les cadavres de Henri et de Frédéric II, retrouvés à Palerme, en 1784, ce qui prouve que ce costume était l'habit royal des souverains normands… "
Alexandre Dumas, Le Speronare ou le récit des impressions de ses voyages dans le Royaume de Naples (1842)