mar. mars 13, 2007 5:58 am
Salut,
Pardonnez-moi de mettre mon grain de sel, mais il y a peu-être quelques confusions.
Le nom botanique des gourdes est Lagenaria siceraria. C'est une des plus ancienne plante domestiquée. On estime qu'elle a été domestiquée il y a 12 000 ans en Afrique tropicale alors qu'elle serait originaire d'Amérique du Sud (où elle a été domestiqué il y a environ 9 000 ans). Les asiatiques la connaisse depuis 3 à 4000 ans, de même que les Egyptiens. Donc, je ne doute pas que les Romains en ait ramené en Italie, même si je ne trouve pas de source explicite sur le sujet.
Des expériences ont montré que même après un trempage d'un an en eau de mer, les graines peuvent encore germer. Ce qui pourrait expliquer sa répartition pan-tropicale.
Bon, là où ça se corse, c'est que les cucurbitacées sont une famille plétoriques en variétés et s'hybridant très facilement.
De plus, les botanistes du XVIIIéme se sont emmêlés les pinceaux.
Pline cite dans l'hortus romain des cucurbita, Charlemagne avec le capitulaire de villis des coloquentida qui sont en fait citrullus colocynthis (plante médicinale) alors que nos coloquintes à nous sont des Cucurbita pepo (mais pas ceux de Pline puisque c'est une espèce Américaine). Vous me suivez?
Donc, on sait que Lagenaria siceraria, la calebasse est connue du monde romain et c'est elle que l'on reprèsente attachée au bourdon des pélerins de Compostelle. Mais on devra, pour le MA, l'appeller Cucurbita même si c'est botaniquement faux. Aujourd'hui, Lagenaria siceraria s'appelle la Gourde pour les jardiniers sérieux et pas autrement.
Autre chose, ne vous trompez pas de plante, les coloquintes décoratifs sont amers à toxiques...
De plus, si vous achetez des calebasses (les vraies), elles sont issues d'un arbre de la famille des bignonacée au Brésil, le calebassier (Crescentia cujete) qui donne... des calebasses!
Des gourdes, Il en existe de toutes tailles et de toutes formes. Je vais encore en cultiver cette année je pense. Pour les faire sécher, le mieux c'est de garder un max de pédoncule et de les pendre. Ceraines vont irrémédiablement pourrir, d'autres moisir sans que l'endocarpe (coque) n'en souffre. Le séchage dure un an. Je les pend dans un endroit sec abrité du mistral et pas à côté d'une cheminée because elle cuisent ou craquellent facilement. Pour les vider, lorsqu'elles sont séches, les membranes des bonnes variétés se décollent facilement, on peut finir avec du quartz si on veut. Par contre, je n'ai jamais enduit l'intérieur.
Je vous donne une fiche de culture rapide.
Semis au 15 avril en godet à 20°C avec de la lumiére (le plus possible mais pas de soleil direct (brûlures)) Au 15 mai, repiquez-les en espaçant les plants de 2 m (parce que cela devient énorme). Le mieux est de faire une solide tonnelle avec des pieux et des branches pour que les fruits pendent par en dessous. La récolte se fait le plus tard possible avant les gelées.
Comme c'est une plante tropicale, les sudistes seront privilégiés pour la réussite et les variétés à gros volume!
Kokopelli (je fais de la pub, parce que ce sont à ma connaissance les seuls à proposer des variétés interressantes pour nous) propose plusieurs variétés anciennes mais beaucoup sont Américaines. Par contre, celles qu'on peut utiliser pour le MA seraient plutôt :
-Cucuzzi : vieille variété italienne, 1m de long. Plutôt pour faire des trompes, des carquois (histo?) ou des étuis péniens (pour les groupes de reconstitution papous)
-Pélerine : La classique, un "must" quoique la forme puisse surprendre par rapport aux clichés...
-Plate de corse : Jolie et plus commode à porter.
Cependant, en dehors de leur utilisation de gourdes, elles peuvent aussi servir à faire des jouets, conserver des onguents, faire de petites lanternes, des gobelets etc...
En fait, il est difficile de savoir ce qu'on en faisait au MA car elles ne se conservent pas et sont vraiment un accessoire de paysan, de pauvre bougre.
A+