Merci Aerin ! Je savais que j'en aurais besoin...
Pour la fabrication de la soie destinée à l'habillement, on a quelques infos...
En Italie XIIIème, les centres de production ET exportation sont :
Gènes, Bologne, Venise, Lucques.
Gènes et Venise se spécialisent en soie de haute qualité (avec or et tout le toutim...)
Bologne se spécialise dans la soie légère, donc de basse qualité, le cendal.
Lucques fait les 2, et entre les 2. Et c'est le principal exportateur (z'ont tout compris... C'est seulement au XVIème que Venise va commencer à faire des vêtements en qualité moindre, parce que... Ca se vend pas sinon

). Au XIVème, c'est un peu la foire à Lucques, du coup, quelques artisans vont se faire voir ailleurs

Mais seule Florence, à la fin du XIVème vient concurrencer les autres villes.
Ensuite, pour les matières premières, on a (mais alors, je sais pas quand) une séparation entre seta leale ("vraie soie") et seta di doppi ("doupion"), aussi appelée mezza seda ("demi soie". Marrant pour un mot qui veut dire double

). Pour le XVIème (oui, on n'a pas d'idée exacte de la prod avant), c'est 80% de seta leale et 20% de mezza seda. Et on a aussi tous les déchets divers et variés. Ce qui fait un total de 5 catégories différentes de matériel. La quantité de déchets divers et variés est plus faible que celles des "leale" et "mezza". Et c'était chiant à préparer

Utilisé, au XVIème siècle, à un moment où on est nettement moins regardant, pour la passementerie et la mercerie.
Le doupion, quant à lui, avait le même usage, et on faisait tout pour le limiter (au XVIIème, il est descendu de 20 à 10% ). A une époque, où, je le répète, on était moins regardant qu'au Moyen Age.
En Espagne, l'industrie de la soie commençait à décliner à partir du XIIIème. Ségovie et Tolède se spécialisent dans le cendal, en très petites quantités. Visiblement, les exportations, ça a pas l'air d'être ça... Et même sur place, les "made in Lucca" font de la concurrence déloyale...

Mais, en même temps, à Barcelone, on développe la production d'étoffes de soie.
Production de Barcelone : bas de gamme : voiles, passementerie, ceintures, mercerie. souvent mélangés avec de la soie de second choix (vi, là, on a de la sauvage, du doupion ! Mais, effectivement, pas en vêtements purs ! ), ou de la laine, du lin ou du coton.
France : la production existe, mais est TRES limitée !
C'est essentiellement de la mercerie pour Paris. Mais cela ne concurrence pas la production italienne. Même qu'au XVème, ça semble avoir pratiquement disparu. Pour Montpellier et les environs, c'est de la soie légère (genre cendal ?). C'est seulement à la mi XVème qu'on fait de la soie de luxe en France. A Avignon d'abord (par des Italiens. Et ça se propage... Carpentras, Nîmes, etc...) On note encore des centres (2de moitié XVème) sur Marseille, Tours, Rennes, ou Lyon.
Angleterre : passementerie et mercerie à partir du XIVème. Jamais du luxe. Ne faisaient que de l'étroit.
On a aussi de la passementerie et de la mercerie en Allemagne...
Attention, passementerie et mercerie dans beaucoup de centres sont faits à partir de fils qui sont importés
Source : Mola :
The silk industry of Renaissance Venice, John Hopkins University Press, 2000. Ouvrage plein d'informations, et qui comporte une introduction très intéressante sur l'état de la soie au Moyen Age.
Je pense que tout le monde aura noté la précision sur Barcelone. L'utilisation de soie de second choix est stipulée comme caractéristique. C'est le seul endroit ! Et ça reste pour passementerie et mercerie.
On n'a pas de traces archéos, exposées ou non (références de collections d'un musée visibles sur un autre forum... C'est un bouquin. Désolée, ce n'est pas une source anglo-saxonne, chère, rare et mystérieuse. Collections de Berlin ) de vêtement dans des soies de seconde zone. Et même l'utilisation en passementerie et mercerie est faible.
On a les stats pour la Renaissance, période plus "laxiste". Et ça se passe de commentaire.
J'ai trouvé une source (mais, c'est du net, c'est à prendre avec des pincettes) qui dit que la première fringue en doupion remonte au XXème (recherche d'une reconstitueuse) ! Ceci dit, on a des dos de gilets XVIIIème en soie sauvage, même si à ces époques (j'apprends rien à Cymralle

) c'est mal considéré.
Après, chacun fait comme il le veut. Mais toutes les pistes vont dans la direction d'une non utilisation du doupion et des déchets de soie pour les vêtements, et d'une utilisation très restreinte pour la passementerie et la mercerie (quand il ne s'agit pas d'interdiction) au Moyen Age, dans toute l'Europe occidentale.
J'espère que les choses sont plus claires pour toi à présent, Cym

Lady Palace Canada Dry.
Floodito ergo sum
Reporter de guerre 1214
Rhum ! Rhum ! Rhum !
ENLUMINURE ! PAS ICONO ! SCROGNEUGNEU !
Grande Machine Ahurie, adoratrice servile de Prez Tagada.
La Prez a TOUJOURS raison !
CQHB !!!