J’ai quelque fois du mal à vous suivre dans vos raisonnements que je n’ose pas contredire.
A ma décharge, je dois vous avouer que j’ai derrière moi le poids de 35 années d’archéo subaquatique et d’études des collections archéos du Musée Denon. A cela il faut ajouter la publication d’une douzaine d’ouvrages à caractère historique et bon nombre de collaborations à plusieurs revues scientifiques médiévales. Bref, il faut aussi avouer que j’ai un âge très avancé, ce qui explique ceci.
C’est pourquoi je me suis tourné vers vous qui avez de la pratique sur le terrain de la reconstitution pour m’aider dans cette aventure de la reconstitution du baudrier de Saunières.
Khosrau affirme que : «
Seule une typologie permettrait en effet une certaine validation stylistique. Mais justement, les reconstituteurs n'ont AUCUN rôle à jouer là dedans ».
J’ai l’impression que Khosrau : « botte en touche ». Mais je dois me tromper.
Personnellement, je crois que les « reconstituteurs » ont un rôle à jouer comme consultants et c’est pourquoi depuis une dizaine d’année nous essayons de collaborer avec eux. Avec Louis Bonnamour ( ex-conservateur et archéologue), nous avions ouvert spécialement le Musée à une délégation de la Cie de Trencavel pour qu’ils puissent tenir en main quelques pièces de fouilles médiévales.
Depuis, la façon d’appréhender les armes de guerre médiévales de nos collègues médiévistes a bien changée et leur collaboration (en expérimentation) s’est avérée fort utile pour nous.
En revanche je rejoints Médiéviste quand il dit que «
démonter l'original ou du moins l'étudier sous tous les angles en manipulant autant que faire se peut, sans le détruire pour être sûr à 100 % ! ». Et c’est ce à quoi je me suis employé ces derniers jours.
Pour en revenir au
Baudrier de Saunières, c’est la deuxième lanière en partant du haut qui me posait problème depuis le début de l’investigation. En effet, elle se trouve sur la face arrière du fourreau et elle n’est pas visible car elle est recouverte par la lanière 1.
J’ai donc effectué un « laçage » avec du cuir d’épaisseur 3,5 mm, alors que sur la pièce de fouille l’épaisseur est de 3mm, mais les 800 ans d’immersion ont durci le cuir.
Pour cette reconstitution, j’ai utilisé du cuir non mouillé et il s’avère que le système de laçage est très solide. Avec du cuir mouillé ma liaison devrait être indémontable.
Pour la partie basse du baudrier, dans un premier temps, je n’ai pas fait passer les deux lanières au travers de la peau qui recouvre le fourreau pour ne pas l’abîmer.
La lanière
A qui dépasse, sera coupée après le laçage définitif.
Dans la vue arrière du baudrier, la lanière
2 doit être coupée et ajustée au premier tour de la lanière
1, pour être invisible, comme c'est le cas sur la pièce de fouille.
Je renouvelle mes sincères remerciements à tous ceux qui ont bien voulu collaborer à mon étude.