Donner une forme à du cuir bouilli

[Yvan de Tergate]

Je commence un peu à travailler le cuir bouilli et j'ai quelques difficultées. Ce que je cherche à obtenir est quelque chose qui ressemble aux armures de cuir Romaines, où la protection du torse présente des "motifs" dessinant des pectoraux et abdominaux.

J'ai 2 problèmes. Le premier est le temps de "bouillage". Plus le temps est long, plus le cuir est dur, mais plus il est cassant. Actuellement, j'utilise un temps de 10 secondes. Cela suffit amplement pour le rendre rigide, mais il est encore assez cassant. Est-ce que l'on peut faire quelque chose pour le rendre moins cassant ?

Deuxième problème : donner une forme. Le cuir simplement trempé dans l'eau chaude est "mou", il prend donc très facilement une forme, mais ne durcit pas réellement. Le cuir bouilli devient "caoutchouteux", il est donc difficile à mettre en forme car il a tendence à revenir à sa forme initiale. Je parle ici de créer des abdominaux par exemple. Y-a-t-il une astuce pour mettre en forme le cuir bouilli ? Ou peut-être suis-je complétement à coté de la plaque ?

[malko]

As-tu essayé de le mettre en forme puis de le faire bouillir?
D'après ce qu'on m'a dit, le cuir bouilli se contracte, donc fait des essais pour voir si ça marche comme tu veux.

[gilles le latté]

Message à déplacer dans le guerrier bricoleur svp ^^

[Yvan de Tergate]

Oui, désolé, me suis rendu compte que je m'étais trompé de forum après avoir posté...

[Yvan de Tergate]

malko a dit : As-tu essayé de le mettre en forme puis de le faire bouillir?
D'après ce qu'on m'a dit, le cuir bouilli se contracte, donc fait des essais pour voir si ça marche comme tu veux.

Ca marche pas car en effet, le cuir se contracte et pas forcement de manière uniforme. Du coup il est difficile de prévoir précisément ce que l'on va obtenir après passage à l'eau bouillante...

[berhthramm]

Jecrois que pour le problème de cuir "cassant" tu peux jouer sur la température (plus c'est chaud, plus c'est dur (rien de cochon là dedans))... Pour la "forme" à priori j'opterai pour une démarche moulage d'un négatif-coulage d'un positif-travail du positif et moulage du cuir sur la forme finale (ce que l'on fait en appareillage orthopédique en quelques sorte... Pour le materiel il faut : des bandes platrées, de la vaseline, du platre à modeler et une lime pour travailler la forme... Pour les température je crois que si tu travaille à l'eau bouillante tu es déjà à 40° au dessus de ce qu'il faut... (perso j'ai une fois eu la mauvaise idée d'essayer l'eau chaude du robinet pour des chaussures (et hop une chaussure à refaire)... Certains font aussi leur cuir bouilli en le trempant à l'huile ou à la cire... Il y a pas mal de recette en tapant "cuir bouilli" dans GOGOL

[smaragde]

Sinon on peut donner des frmes à du cuir bouilli en le martelant, quand il est encore humide.

Sur un tas en bois, avec du plastique pour qu'il ne se déssèche pas trop vite et protéger du marteau un tantinet.

Cela dit, on m'a parlé de cette technique quand je voulais faire des mollets galbés en cuir, mais depuis, j'ai pas eu le temps de tester

[aed]

tous mes essais de cuir bouillit a l'eau ont donné des cuirs cassant, maintenant j'utilise un mélange eau/cire d'abeille/huile de lin mais pas trop chaud (dans les 100°) ce qui fait que le cuir reste maléable pendant 10-20s. Tu peux aussi bouillir a l'huile alimentaire en friteuse (c'est plus chaud, 200°?) mais la le cuir est complètement cuit et a priori impossible à former

mais sinon pour faire des plastrons romain il me semble que la technique est de mettre dans de l'eau chaude mais non bouillante puis de marteler
et puis il faut évidemment du tannage végétal...

[Yvan de Tergate]

Aed a dit :
mais sinon pour faire des plastrons romain il me semble que la technique est de mettre dans de l'eau chaude mais non bouillante puis de marteler et puis il faut évidemment du tannage végétal...

Tu n'es pas le premier à me dire ça. Mais tous les essais que j'ai fait n'ont rien donné. Une fois le cuir sec, il retrouve une souplesse proche de celle qu'il avait avant le passage à l'eau chaude (environ 40°). Tous les gens qui ont couvert un bouclier en bois de cuir en ont fait l'expérience.

[golem]

je fais mes gourdes en cuir.

Mise en forme en les mouillant après couture et en les remplissant de sable, puis mise à sécher.

Ensuite, cire d'abeille fondue dedans jusqu'à ce que la cire "traverse" le cuir et suinte. Alors je vide et il ne reste plus qu'à frotter l'extérieur après refroidissement pour donner un semblant de bois vernis.
C'est dur comme du bois.

Tu peux tenter ça pour ton plastron, mais trouve un bac assez grand et de la cire en quantité.

Golem.

[edge]

un pote d'une compagnie fait du cuir bouilli en le mettant dans leau fremissante avec de lhuile dans les 10 %
ca empeche selon lui la rétreinte du cuir et ca lui evite d'être cassant. jai pas testé encore
apres leau bouillante c pas l'idéal ca va juste faire durcir lextérieur. tu fais ca plus longtemps dans une eau moins chaude, genre 70 degré. ca fera durcir toute les fibres. javais lu ca sur je sais plus quel site, où le mec avait le meme bleme que toi. ca semble avoir marché pour lui.

[Yvan de Tergate]

L'utilisation de la cire d'abeille est probablement l'une des meilleures solutions, mais au prix de la cire d'abeille, mon plastron va me couter les yeux de la tête !

Un petit passage à l'huile de lin après être passé dans l'eau bouillante ne pourrait-il pas redonner un peu de souplesse ? Je vais essayer. Je vais également essayer de tremper dans une eau à moins de 100°, mais pas facil de maintenir une température stable en dessous de l'ébulition.

[golem]

L'utilisation de la cire d'abeille est probablement l'une des meilleures solutions, mais au prix de la cire d'abeille, mon plastron va me couter les yeux de la tête !

Que nenni!
Si tu vas chercher ta cire chez un fournisseur d'apicultueurs tu l'auras bien moins chère que les pains de 500g vendus en droguerie. Les plaques peuvent faire plusieurs kilo.
Seul bémol, la couleur de la cire (usagée).
Le fournisseur que je connais sur Bordeaux en a plusieurs plaques en vrac, tu peux choisir et trouver un morceau pas trop crade... Vois par chez toi.

[michel de waulsort]

Il y a ... pffff ! ..Ca fait déjà un an et demi, j'avais trouvé les infos suivantes :

Sur(www.arador.com ), j'ai téléchargé un mode d'emploi sur cuir bouilli et je l'ai traduit.

Je vous le livre ci-dessous :

"Historical Hardened Leather ("cuir bouilli") Technique" by David Friedman
Comment durcir le cuir à l'eau chaudePrenez un morceau de cuir tanné vegetal. Immergez-le dans l'eau assez longtemps pour qu'il s'imbibe bien. 10 minutes devraient suffire. Chauffez un pot d'eau à 80°C. Immergez le cuir dans l'eau chaude et regardez-le.

En à peu près une minute, le cuir va commencer à s'assombrir, devenir mou et recroller vers le haut. Si vous le retirez de l'eau bouillante à ce moment, il aura un peu rétréci, un peu épaissi et sera un peu élastique, comme une épaisse feuille de caoutchouc. A ce moment, il peut être étiré et mis en forme. En une à deux minutes, il ne pourra plus être étiré, mais le cuir sera toujours flexible. Après cela, en quelques heures il deviendra incroyablement raide. Vous finirez par avoir un morceau un peu plus épais et un peu plus dur que celui avec lequel vous avez commencé.

Plus longtemps vous laisserez le cuir dans l'eau bouillante après que le processus aie démarré, plus il rétrécira, plus il s'assombrira, plus il s'épaissira et plus dure sera la pièce finale. Une immersion suffisamment longue vous donnera quelque chose qui ressemble à du bois. Malheureusement, quand le morceau devient plus dur et raide, il devient aussi plus fragile.

Si je faisais une armure lamellée pour me défendre contre des armes réelles, j'utiliserais une longue immersion et prévoirais de remplacer les quelques lamelles cassées après chaque combat. Pour une utilisation en reconstitution médiévale, je laisse normalement le cuir dans l'eau bouillante pour à peu près trente secondes après que le processus aie démarré. Cela me donne, très sommairement, un rétrécissement d'à peu près 7/8e des dimensions originales, et augmente l'épaisseur d'à peu près 25%, pour un morceau qui est dur mais pas complètement inflexible.
Ce procédé est très sensible à la température de l'eau, aussi vous aurez besoin d'un thermomètre précis. Le timing et le résultat dépendent aussi d'une certaine façon des particularités de votre pièce de cuir. Au lieu de travailler entièrement au chronomètre, expérimentez avec des déchets jusqu'à ce que vous ayez une idée suffisamment raisonnable de l'apparence finale du cuir après différents essais du procédé ; Alors, vous pourrez juger votre pièce en partie en surveillant les temps de cuisson et en partie suivant son apparence.

Vous pouvez également durcir le cuir dans l'eau bouillante considérablement plus vite. Dans mon expérience, un deuxième ébouillantage de vingt secondes donne un rétrécissement de 7/8e. Un deuxième ébouillantage de quarante secondes donne un rétrécissement des 2/3 et double à peu près l'épaisseur. Ceci à l'avantage de ne pas nécessiter de thermomètre.

Il y a deux inconvénients. D'abord il est difficile de contrôler précisément ce second procédé. Deuxièmement, l'eau plus chaude produit un durcissement moins uniforme. On tend à obtenir des pièces où la surface est plus dure et plus fragile que l'intérieur, produisant par la suite des fissures de surface. C'est pour cela que je préfère le procédé à basse température. Je n'ai fait aucune expérimentation étendue sur ce qui se produit aux températures intermédiaires.

C'est vrai qu'il faut aller relativement vite; l'élasticité disparait en une à deux minutes., et on travaille avec des gants épais évidemment...

Projets simples :
Faire des pièces plates comme des lamelles ou des écailles est simple. Puisqu'il est difficile de prévoir le pourcentage exact de rétrécissement, vous pouvez tout d'abord durcir la pièce entière de cuir, l'aplatir sous un poids plat quelques minutes, puis seulement couper les écailles avec un cutter et faire les trous à l'emporte-pièces car à ce stade du processus, le cuir peut être coupé facilement.

Maintenant, si je veux que mes lamelles soient incurvées horizontalement pour apporter un peu de rigidité et pour mieux s'aligner sur mon corps, je prends une casserole d'un diamètre de 30 cm ou plus, j'aligne les écailles autour d'elle pendant qu'elles sont flexibles, les attaches avec une bande comme une ceinture, et les laisse sécher de cette façon.

Fabriquer une protection d'avant-bras, un poignet de force ou toute autre pièce qui est incurvée dans un sens sans être étirée (n'importe quelle forme que vous pourriez faire avec une feuille de papier) est tout aussi facile.

Coupez la pièce de cuir un peu plus grand que ce que vous pensez avoir besoin (pensez au rétrécissement), faites-la durcir. Enroulez un essuie suffisamment autour de votre avant-bras pour le protéger de la chaleur et pour vous donner une épaisseur supplémentaire afin de permettre un rembourrage ou pour porter le gambison. Etirez la pièce de cuir autour de votre avant-bras avec des bandes de tissu solide (ficelles et cordes laissent des marques sur le cuir). Laissez ainsi un quart d'heure ou plus. Défaites tout en prenant garde de ne pas détruire la forme prise par le cuir, car à ce moment le cuir est toujours assez flexible. Enlevez le surplus et laissez-le quelque part où il sèche tranquillement.

Projets plus difficiles
Un des avantages du durcissement à l'eau bouillante est que la pièce qui sort de l'eau est étirable. Plus que le cuir qui a trempé pourtant beaucoup plus longtemps à l'eau froide. Grâce à cela, il est possible de mettre des pièces en formes. Vous devez travailler rapidement, car l'élasticité part en une à deux minutes.


Les coudières sont relativement simples. Démarrez avec un morceau de cuir de forme ovale, d'à peu près 25 cm sur 20 cm. Trouvez deux bols de 16-17 cm, qui peuvent s'emboîter l'un dans l'autre. Quand la pièce sort de l'eau chaude, mettez-là dans un des bols en la forçant avec les doigts pour s'étirer dans tout le fond du bol, puis maintenez en place avec l'autre bol afin que le cuir soit pressé en étirement entre les deux.

A la fin, enlevez le bol intérieur et vérifiez que le cuir aie bien rempli l'intérieur du premier bol sans avoir fait de plis. Si nécessaire, repoussez encore un peu avec les doigts. Laissez le cuir sécher. Fixez des rivets sur une sangle et vous aurez votre coudière.

Pour une genouillère, procédez de la même manière, mais avec un morceau de cuir de 35 x 23 cm et des bols de 20 cm de diamètre. Ces mesures peuvent évidemment varier un peu suivant votre taille et l'épaisseur de votre rembourrage ou gambison.

Projets avancés en cuir bouilli
Fabrication d'un Bazuband
Un Bazuband (La pièce d'armure orientale de coude et d'avant-bras, dénomination indienne) montrée ici est d'une forme plus compliquée. Il y a quatre manières de la faire (Quoiqu'il n'y aie pas de preuve historique de bazuband en cuir bouilli)


1. Utilisez votre bas enveloppé d'un essuie ou de cuir comme moule (protégez-vous de la chaleur). Cela marcherait probablement mieux avec deux personnes, pour avoir trois mains pour étendre le cuir. Je n'ai pas encore essayé l'étirement initial de cette manière, bien que je mette d'habitude la pièce sur mon bras pour les ajustements finaux.

2. Un moule positif. Donnez sommairement à quelque chose la forme de l'intérieur du bazuband. Un autre bazuband d'acier est idéal évidemment, mais beaucoup d'autres choses peuvent être utilisées pour ce faire. Pour une forme moins précise, mais plus simple à obtenir, utilisez une bouteille de vin ou autre très large . Avec ce moule positif, vous enlevez le cuir hors de l'eau chaude et l'étirez dessus. Je trouve plus facile d'attacher l'extrémité coté poignet du cuir autour de la forme avec des bandes de tissu, puis de faire l'étirage coté coude qui est le plus important, puis de fixer ce deuxième côté avec des bandes de tissu. C'est un peu comme faire une coudière avec un seul bol, par étirement du cuir sur le bol (mais en plus dur..). Vous trouverez peut-être plus facile de faire un peu d'étirement préliminaire sur un coin arrondi de table ou d'autre chose de similaire.

3. Un moule négatif. Trouvez quelque chose qui aie sommairement la forme extérieure du Bazuband et étirez le cuir dedans. C'est comme mettre en forme la coudière à l'intérieur du bol.

4. Des moules emboités. C'est la meilleure manière une fois que vous avez ces moules de presser le cuir entre les deux.

Dimensions
Le schéma ci-dessous montre un morceau de cuir prévu pour le bazuband et une vue de la pièce terminée. Les nombres entre parenthèses sont les mesures après rétrécissement. La circonférence de mon poignet est de 19 cm, la longueur du bras du poignet au coude est de 23 cm et la longueur du poignet au pli du coude de 20 cm. Vous pouvez expérimenter avec différentes formes de départ et moules pour faire différents modèles de bazuband.


Problèmes
Après avoir fait de votre mieux pour étirer le cuir sur ou dans votre moule, vous pourrez peut-être découvrir que le mieux n'était pas suffisant; le bord du cuir côté coude peut ne pas s'adapter au moule sans plisser.

Il y a deux solutions.
Une est le rétrécissement sélectif. Mettez le bord de la fin du coude dans l'eau chaude pour une minute ou deux jusqu'à ce qu'il fonce et rétrécisse. Avec de la chance, vous finirez par supprimer les rides.
L'autre solution, plus simple est de pincer le bout de l'extrémité de coude, vous donnant un pli élégant au lieu de plusieurs rides inélégantes. Tenez le pincement serré avec une pince pendant que le cuir sèche et raidit.

La pièce terminée :


Je rappelle également une ou deux remarques faites par Marc de Lierre à l'époque :

Le refroidissement/durcissement est très rapide ! 1 à 2 minutes et après... C'est foutu !
En fait c'est pas une question de séchage, mais de refroidissement... Certaines protéines du cuir polymérisent lors de la baisse de température...
C'est comme du (vrai) caoutchouc...

Par contre, une fois polymérisées, il n'est quasi plus possible de ré-assouplir le cuir... Même en le replongeant dans l'eau bouillante ! Il faut avoir formes et presse à portée de la main...

Je rigole pas pour les doigts... 80°C, ça fait vraiment mal !
Encore plus dans l'eau qu'en chaleur sèche ! Et pour les gants, s'ils sont mouillés; il restent brûlants !!! Dangereux !

Et ca ne marche qu'avec du cuir tanné végétal ! Le cuir industriel, ben... le tannage au chrome, il a massacré les protéines...

Alors pour différencier le tanné végétal de l'autre .. :
Il y a deux grandes familles de cuir. Le cuir tanné naturellement et le cuir tanné au chrome. On reconnaît un cuir tanné au chrome par sa tranche une fois coupée, si on distingue une strate grise en son milieu.
Le cuir "naturel " est plus souple, plus élastique, il permet une bonne mise en forme, et absorbe beaucoup de cire. Le cuir tanné au chrome absorbe peu de cire, il reste souple (durcit en surface) et prend une jolie couleur marron foncé. Ce dernier est idéal pour faire des sangles ou des ceintures (ou tout autre objet plus ou moins plat) du fait même de sa faible élasticité.

J'ajoute encore ceci sur les soins aux cuir après "bouissage" :
Surtout n'oubliez pas de graisser votre cuir après cette opération afin de le conserver longtemps, l'opération de "bouissage" lui fait perdre la graisse qu'il contient.
(toujours traduit de chez Arador)
En fait, vous pouvez également soit :
1. Lui faire prendre un bain chaud de cire d'abeille jusqu'à ce qu'il soit bien saturé. Attention pas d'ébullition, c'est dangereux; et prévoyez de la place dans le poelon, ca a tendance à déborder. Il y a deux types de cire utilisable, la cire d'abeille ou la cire à bougie (paraffine). La cire d'abeille coûte cher, mais sent bon (c'est important) et fume peu quand on la chauffe. La cire de bougie a les caractéristiques opposées (peu chère, sens mauvais) et est également plus dure et cassante.
Je conseillerais donc un mélange des deux, 70% bougie, 30% cire d'abeille environ
2. Ou alors au four, en parsemant la surface de bout de cire et le passer à 180°c. Lorsque la cire a fondu, sortez votre objet du four et étalez soigneusement la cire. Recommencez jusqu'à ce que la totalité de l'objet soit recouvert de cire.

Pffuuu, ça n'a pas été rien d'exhumer ces vieilles infos-là tiens !

[Yvan de Tergate]

J'ai donc fait quelques expériences il y a quelques jours. Objectif : trouver une méthode pour avoir du cuir "bouilli" qui ne soit pas ou peu cassant. Voici les résultats.

Huile de lin sur cuir bouilli (100°)

Aucun effet, à part donner une teinte dorée caractéristique de l'huile de lin. Le cuir bouilli (100°) absorbe très peu et ses caractéristiques materielles ne changent pas : il reste cassant.

Passage à l'eau à 80°

J'ai essayé le technique présentée ci-dessus : trempage dans l'eau froide durant 10 minutes puis passage à l'eau à 80° (peut-être 90, j'avais pas de méthode fiable de mesure de la température).

Avec cette méthode, le temps de "cuisson" est plus long, ce qui a l'avantage de pouvoir maitriser plus facilement la cuisson. Problème : le cuir cuit en profondeur. Je m'explique.

Dans un passage à l'eau bouillante, le cuir cuit et durcit en surface. Il n'est donc cassant qu'en surface, le coeur du cuir reste assez flexible.

Dans un passage à l'eau à 80°, le cuir cuit et durcit en pronfondeur. Il devient ainsi cassant sur toute son épaisseur. Si on essaye de casser le cuir, il casse sur toute son épaisseur et on obtient 2 morceaux ! Ceci ne se produit pas avec la méthode à 100° car le coeur du cuir reste flexible.

Moralité : pour le moment, je préfère la cuisson à 100° qui évite d'avoir un cuir cassant sur toute son épaisseur. Cependant, je ne suis pas certain que la température de cuisson que j'ai utilisé pour la seconde méthode ait été de 80° pile. Peut-être y a t-il une température bien précise qui permet d'obtenir un cuir non cassant. Mais j'ai un doute...

Me reste éventuellement à tester la cuisson dans un bain constitué d'un mélange eau/huile de lin. Problème : pour les grosses pièces il faut de grosses quantités d'huile. Et l'huile bouillante : aie les doigts !