mar. mai 09, 2006 6:55 am
Pour le Viaduc de Millau ? ! ! ! et toutes les bâtisses en béton du XX° ! on commence d'ailleurs à en démolir de plus en plus. Ils en reconstruiront un, si toutefois il existe encore des voitures et autres engins à moteurs. Nos anciens travaillaient sur le long terme, pas nous malheureusement. Si toutefois l'espèce humaine existe toujours ...
Pour les châteaux saccagés je suis bien d'accord avec toi...
Pour les châteaux ruinés je ne parlais pas des destructions volontaires, chez nous il y a eu la révolution, mais surtout les guerres de religion. Un château appartenant à un catholique était rasé par les protestants qui le prenaient et inversement. Du coup Richelieu a fini le boulot et la révolution n'a presque rien eu a se mettre sous la dent. Pour les maisons construites au MA, à la va comme je te pousse, je suis bien d'accord avec toi. Même pour des clochers d'églises qui ne manquaient pas de s'effondrer. Mais inversement certaines constructions du XII° par exemple, sont tirées au millimètre : le donjon de Montréal (07, lorsque le chapentier est venu prendre les mesures pour couper les poutres, il a constaté effaré, qu'il y avait moins d'un demi centimétre d'écart entre les deux murs et ceci sur 6 mètres de long. Parallélisme parfait réussi à la corde à 13 noeuds. Le donjon fait 12 mètres de côté et les murs ont une épaisseur moyenne de 2,5 m avec un escalier qui monte dans l'épaisseur du mur. Extérieurement c'est aussi parfait que l'intérieur. Boudiou, il étaient bon nos ancêtres....
Non mon ami, le torchis sert pour les maisons à pan de bois, dites à colombage. Le torchis est fait d'argile, de paille et en utilisant de l'urine comme durcisseur. On fait un cadre en bois et un treillage de branches ou de paille tressée sur lequel on dépose des couches successives de torchis. Problême il doit être enduit pour résister à la pluie ou être abrité par des toits descendant presque jusqu'au sol. J'ai travaillé 5 ans sur ce sujet. Les tours en bois des mottes castrales des X° et XI°étaient bâtie avec ce procédé, beaucoup de maison du sud également. Il existe des colombiers dans la plaine de la Limagne entre Clermond Ferrand et Vichy qui ont cinq cents ans. Mais il est possible que dans certaines régions il soit utilisé différement. Il existe en Isére une asso, qui regroupe des architectes, des ingénieurs et des gens du bâtiment qui font un gros travail pour promouvoir ce matériaux, car il est non polluant et isolant.
Le plus étonnant pour le torchis, c'est qu'on le retrouve même dans certaines régions dont on nous dit que les gens n'ont jamais construit autrement qu'en pierre ! Haute Vallée de l'Allier (village de Chilhac) et certaines région d'Italie.A la fin du XI° les habitations construites à l'extérieur des fortifications de Narbonne étaient en terre (voir le récit de Gerbert d'Aurillac, qui fut pape de l'an mil)
Je connais des gens qui ne travaillent que la chaux pour la restauration. Je peux donner les coordonnées par MP.
Je connais des maçons vénitiens aussi qui travaillent à la fresque depuis des générations, je peux aussi donner leur nom, bien qu'ils habitent assez loin. En Haute Loire il existe aussi des spécialistes du travail à la fresque. Je ne veux pas faire de pub pour Guédelon, mais la seule activité qui leur a été refusée, c'est de fabriquer leur propre chaux. Ils doivent donc l'acheter.
Sinon pour le pisé je ne me suis pas vraiment penché sur la question, mais que dans certaines régions, la plaine du Forez par exemple, on ne trouve que très peu de constructions anciennes qui soient construite autrement avec cette méthode. Gros problème pour ce type de construction, en cas de grande sécheresse il arrive qu'elles s'effondrent.
Quand à la chaux actuelle, il semblerait que les dosages sont marqués sur les sacs.