dim. févr. 24, 2008 1:11 pm
Alors pour répondre dans le désordre...
A Bertrand, le relief est parfois pire encore, le bouclier "von Raron" ou "Weingarten" (écu suisse) présente carrément toute la tête de l'aigle en relief, bec etc... le ventre est au moins aussi prononcé que le mien, et la partie supérieure des aigles est également hyper en relief.
On va pas dire que c'est la majorité des écus (pour les deux ou trois dizaines archéos parvenus jusqu'à nous, on ne peut carrément pas parler de statistiques !), mais que ça a existé, et qu'on en a des exemples.
Pour l'aspect "tout neuf", ben oui, il EST tout neuf ! On va pas non plus le vieillir exprès, on reconstitue un objet d'époque, pas un objet d'époque qui a traversé 700 ans. Quand on achète une épée, on la commande pas avec lame piquée par une rouille multicentenaire. C'est neuf maintenant, comme c'était neuf à l'époque, et pis à force de le sortir il prendra sa patine.
Pour Isarn (et les zôtres aussi au cas où) je précise (je l'avais déjà dit, mais apparemment ce n'était pas très clair) que c'est pas du tout moi qui ai fait ces écus, c'est un ami, Daniel MILLIUS, et je poste ici ses réalisations à lui, nulement les miennes.
Pour les illustrations jugées "modernes" dans le design, à chacun ses goûts, mais Daniel est devenu avec les années un super spécialiste de l'héraldique, et j'ai eu des discussions passionnantes avec lui, j'y ai appris entr'autres que nos visions très "carrées" de l'héraldique médiévale ont de grandes chances d'être fausses : toutes les règles d'héraldique parvenues jusqu'à nous sont du 17e pour les plus vieilles. Rien n'indique qu'au Moyen Age il y ait eu ces règles-là, ni qu'elles fussent aussi strictes. Son argument massue : un blason donné sera différent d'une illustration à l'autre, d'une décennie à l'autre. Exemple du roi de Bohême dont le lion a tantôt la queue fourchue passée en sautoir, tantôt seulement fourchue, tantôt il est armé-couronné-lampassé d'or, tantôt pas...
Autre exemple d'un seigneur alsacien, les Zorn, dont la stèle funéraire (XIVe) montre son blason (une étoile) avec un nombre de branches différent sur l'écu, le cimier du heaume et la cotte d'armes : le gars a un blason, il est pas foutu de le reproduire à l'identique sur ces trois supports.
Donc il semblerait qu'il y ait eu une certaine liberté dans l'héraldique médiévale, la façon de dessiner, de respecter tel ou tel blason.
Daniel a réalisé ses écus et ses peintures dans l'esprit de ce qui se faisait, d'après ses sources (son ordinateur en est complètement rempli à raz bord) et d'après ce qu'il a vu représenté sur les gisants, armoriaux, vitraux etc... qu'il a étudiés.
Personnellement je ne trouve pas que les peintures soint trop "modernes", ça me choque pas plus que ça.
Reinhardt von Rappolstein