Le problème des réalisations de pièces d'armure

[Réchignac]

excuses moi y en a trop mais fouilles sur le net en recherchant des photos sur le musée de Leeds par exemple.

Je signale juste en passant que c'est un débat qui a deja eu lieu. Et tout le monde en était arrivé à la conclusion que de toute manière c'est un point que l'on ne saura jamais à 100%.
Et ça va finir encore une fois en peau de boudin.

[le furet]

[img]smile/hump.gif[/img]Comme ça ne méne nulle part, personne ne veut quitter le chemin.

[berhthramm]

Réchignac a dit : comme tu dis aprés c'est trop. C'est pour ça que je m'arrete à 400 et que j'abuse pas sur le polissage.
Mais les photos malheureusement sont souvent trompeuses et ne reflètes pas la rélaité de la finition des métaux. Rien ne vaut de voir les pièces en vrai.

c'est aussi l'avantage du gros plan... avant cette discussion j'avais ces photos en stock (doit y en avoir un ou deux DVD je crois, c'est Cezar qui les a pris lors de son séjour chez moi et comme il voulait pas les perdre sur une fausse manip on faisait des sauvegardes), et je voyait des trucs qui brille, avec la discussion d'aujourd'hui je les ai regardé avec un oeil différent et sous un autre aspect...

[berhthramm]

ça mène pas nul part justement, ça permet de revoir le chemin aussi... y a peut-être là un peu de quoi reflechir autour de certaines démarches en particulier autour des niveau de finition... y a pas de conclusion nette c'est tout, mais y en aura t-il jamais ?... par contre y a de quoi aidé dans certaines interprétations...

[Benoit G]

Quel sujet passionné, je suis bien content que ça prenne cette tournure !

Je suis d'accord avec ce que disent Réchignac, le Furet, Marc de Lierre et l'excellent Christophe G.

Je réponds en retard à Sombreval :

Oui, jen referais une autre paire un jour mais en version poncée, c'est la pièce d'armure qui me fascine le plus de toute façon.

En retard à Médiéviste :

J'ai rencontré Pascal Renoux cette année. Je ne sais pas si il a changé son fusil d'épaule, je ne pense pas, tout dépend du type de pièce dont on parle ! Il m'avait aussi montré ses installations d'expérimentations de polissage avec des roues, c'était assez impressionnant. Les loupes de métal dont il partait aussi pour les projets les plus aboutis m'ont bien émerveillé. Mais il part aussi de tôle du commerce pour des projets moins coûteux.

En retard à Alerik

Hélas, ça serait mon rêve de partir d'un lingot, mais il faut des moyens dont je ne dispose pas ! J'espère quand même pouvoir le faire au moins une fois dans ma vie !

[le furet]

berhthramm a dit : ça mène pas nul part justement, ça permet de revoir le chemin aussi... y a peut-être là un peu de quoi reflechir autour de certaines démarches en particulier autour des niveau de finition... y a pas de conclusion nette c'est tout, mais y en aura t-il jamais ?... par contre y a de quoi aidé dans certaines interprétations...

Pour un reconstituteur, le choix de piéces d'armure est 9 fois sur 10 affectif au-delà du respect de critères historiques élémentaires. Personne ne portera une armure qu'il n'aimera pas et l'acheter encore moins. On reste à dimension humaine là justement.

Donc, quoi qu'on fasse (moi j'aime pas le clinquant par exemple), tu auras des reconstituteurs pour commander du brillant éblouissant de poli impeccable, et d'autres qui vont demander une finition moins poussée. C'est naturel ! Chacun trouve son biais pour prendre son pied.

A+

[Réchignac]

ha bon qui ? donne des noms !!!

[Réchignac]

rusé comme un goupil l'autre

[Yvan de Tergate]

Le Goupil a dit :
Nan, chuis pas une balance !!

T'es un dégonflé donc

[berhthramm]

bin alors mon Gougou on devient allergique à l'ironie... aller je te caresse entre les oreille ou sous le menton si je t'ai froissé...

(faut lui parler gentiment maintenant qu'on a fait un film sur lui qui essaye d'apprivoiser une petite fille... c'est une star du ciné)

[berhthramm]

ah... tu vas te droguer aussi...?

[jehan de lastours]

Le problème des réalisations de pièces d'armure, est aussi la façon de les réaliser, il faut savoir accepter que d'autres personnes pratiquent autrement pour arriver à faire des pièces d'armure. soit la méthode historique en partant d'un bloc de métal ou une tôle passée à la forge, mais aussi une façon plus moderne c'est à dire tôle laminée à froid, soudure, polissage avec machine, et bien sûr poli miroir avec pâtes et polisseuse. Si la 1er méthode était la seul, car elle se rapproche de ce que faisaient nos ancêtres il n'y aurait guerre de matos dans les reconstitutions simplement le coût du matériel serait trop important, le temps de fabrication très long, le manque d'artisans pour réaliser ses pièces. Donc il est concevable de choisir la 2ème méthode pour arriver à ses fins. La fabrique d'armure en forge est à mon avis expérimentale pour une grande partie des pratiquants. Il est sûr qu'il y a un aspect mercantile dans ma méthode je ne le cache pas. Mais dénigrer et qualifier les autres de producteur d'Ikéa ce n'est pas tolérant.
J'apprécie d'autant plus les oeuvres d'art que réalise le batteur d'armure Albert Jauret.

[olivier de graharz]

En 1467, lorsque Charles le téméraire était en visite à Gand et qu'il fut quelque peu malmené par des habitants, il leur lança..."Vous et vos salades rouillées.."

[jehan de lastours]

Dommage qu'il n'avait pas crié " vous et vos chapels rouillés

[medieviste]

Oulla, les mecs, z'êtes pas un peu barges non ? je rentre du boulot et je vis un sujet qui était à 1 page hier soir, et qui en est à 9 ce soir ! J'ai eu peuuur !
'fin beaucoup de bla-bla, j'ai pas tout lu mais y a aussi plein de bons arguments.

Alors dan le désordre :

@ Berthy : merci moult pour les sources, très belles photos, et à ce sujet, j'ai un avis bête et con (je m'étonne que personne ne l'ait soulevé, mais j'ai lu en diagonale) : dans plein de cas, l'aspect "usé" visible sur des plates ets bêtement une exposition prolongée à la rouille : j'ai eu plusieurs épées ou casques qui ont pris la rouille, de façon agressive, pendant quelques semaines sans que je le remarque...Ben ensuite pour dérouiller, c'est galère, la rouille a attaqué un peu de la surface du métal, et y a des traces de rouille qui ne partent qu'en limant (à la lime douce) le métal, puis en re-polissant le tout.
Ca a aussi du vous arriver, à tous, tôt ou tard (ou alors ça vous arrivera)
Imaginez 30-40 ans de rouille non traitée avant qu'on vienne entretenir les pièces, et j'imagine que nombre de pièces de musées ont eu à subir ce type de traitement.

Autre chose, toujours au sujet des photos de berthy, dans certains cas, on a un poli miroir sous-cutané (!) : suffit de mettre de la pâte à polir, frotter un bon coup, et c'est nickel-chrome !
A mon avis aucune pièce d'époque ne peut être parvenue à nous en miroir, ceux qui ont un casque poli miroir doivent le savoir, sans un repolissage régulier, la moindre oxydation légère, le moindre passage de papier de verre, même au grain 1000, enlève immédiatement l'aspect miroir, et après on est quitte pour repolir un coup...
Dans d'autres cas, on voit clairement une finition "brossée", satinée ou carrément brut de forge (mais planée tout de même)

@ Christophe : merci pour le plastron, mais on a tous reconnus les plastrons orques du SdA (je rigôôôle, te vexe pas !)

J'en viens donc à penser que les trois type de finitions coéxistent : poli miroir (super tip-top pour les lords, et chiant à entretenir), poli satiné (plus "commun" mais en restant dans un milieu de gamme correct, voire un satiné plus "brut" plus standard) et un brut de forge (plané tout de même, pour le soldat bien basique)
D'ailleurs, c'est ce que je pensais déjà avant... Mais là où on n'a pas trop avancé (le pourra-t-on ?) c'est la proportion de ces finitions dans la populace guerrière...

Benoit G. a dit : Il m'avait aussi montré ses installations d'expérimentations de polissage avec des roues, c'était assez impressionnant. Les loupes de métal dont il partait aussi pour les projets les plus aboutis m'ont bien émerveillé. Mais il part aussi de tôle du commerce pour des projets moins coûteux.

Damned, comment ai-je pu oublier ça ? Pascal Renoux a réalisé un coutre d'armure gothique en 3 (4 ?) couches d'acier soudées à la forge, martelée, limées, poncées totalement et 100 % à la main, on peut les voir à Castelnaud la Chapelle (Dordogne) ainsi qu'une vidéo montage de la fabrication desdites pièces. De mémoire tout est 100 % à la main, soudures médiévales à la forge, métal extrait (comme disait Benoît G, il extrrait expérimentalement son minerai de fer et le forge dans les règles de l'art...pour clients millionnaires), et la ponceuse qu'on voit sur la vidéo, je me demande si ce n'est pas justement un système manuel de démultiplication de la vitesse (dont Rechichi parlait aussi)
Le rendu final à la main : poli miroir.

@ Rechignac : désolé pour l'absence de datations, je restais volontairement dans le flou, pusique les finitions du métal sont réalisables à toutes époques, mais l'essentiel de mon argumentation se base surtout sur les époques mi XIV-fin XVe (la majorité des photos de pièces archéo postées dans ce topic sont de cette période-là)