ven. nov. 04, 2005 7:53 am
Quelques sources :
« […] Dans son traité de l'année 600, Isidore de Séville appelle le tambour symphonia et le décrit comme une caisse de bois creuse, couverte de peau sur les deux faces. Dans le manuscrit enluminé Liber viaticus de Jean de Stfeda (milieu du XIVe siècle, Prague, Musée National), on peut voir un joueur qui porte suspendu à son cou un tambour de la taille de la caisse claire actuelle. L'instrumentiste frappe le tambour avec deux baguettes dont l'angle d'attaque sur la peau est environ de 75°, tandis que le coude de la main droite est levé, ce qui est la position juste des batteurs modernes. Dans les représentations médiévales, les tambours apparaissent assez souvent par deux: le musicien les fixe à l'aide de courroies au-dessus de ses genoux ou à sa taille et les frappe de deux baguettes de bois. Les timbales pénétrèrent en Europe seulement après les croisades vers la fin du XIIIe siècle. Dans son poème sur la Prise dAlexandrie, Guillaume de Machaut leur donne le nom de nacaires (de l'arabe naqqara). Dans son récit des événements des croisades, le chroniqueur du roi Saint Louis, Joinville, dit des instruments sarrasins: «La querelle entre leurs timbales et leurs cornes était terrible à entendre». Le tambour à deux membranes et à caisse allongée en forme de tonneau est représenté dans un manuscrit du début du XIIe siècle de l'Université de Cambridge, et un tambour en forme de sablier apparaît dans des manuscrits enluminés d'origine italienne. Ce que le Moyen Age appelait margaretum était un tambour de basque à grelots frappé avec une baguette. Cet instrument se répandit depuis l'Asie dans tout le Bassin méditerranéen et surtout en Italie et en Espagne. C'est l'un des instruments les plus représentés dans les oeuvres des peintres italiens des XIVe et XVe siècles. Au XVI. siècle, il passa subitement dans la sphère de la musique populaire puis finit par disparaître. Le Moyen Age connaissait donc tous les types de tambours utilisés par l'orchestre actuel. Cependant, comme les tambours médiévaux étaient essentiellement des instruments militaires, on se préoccupait surtout de leur puissance: il existait donc aussi des tambours de grandes dimensions nommés bedon. […] »
Encyclopédie des instruments de musique – Alexander Buchner
« […] Il semble toutefois que le terme soit d'origine arabe. Au Moyen Age, les différentes espèces de t. ou de tambourin son essentiellement utilisées à rythmer les musiques de caractère dansant. Ce n'est qu'au début du XVIe s. que le t. fait son entrée dans les usages militaires.
Vers 1515 François 1er en réglemente pour la première fois l'emploi dans l'armée. C'est par excellence l'instrument de marche des fantassins (par opposition aux timbales, réservées à la cavalerie) Th. Arbeau, dans son Orchésographie (publiée en 1589, mais rédigée bien avant), donne les bases essentielles des formules rythmiques et de la technique encore en usage, au moins chez les militaires, avec deux baguettes. Il semble déjà connaître le roulement continu (qui se note aujourd'hui comme un trémolo de violon). pour les cérémonies militaires funèbres, on utilise parfois le t. sans son timbre, celui-ci étant simplement détendu L'effet, obtenu est identique à celui du t. dont la peau supérieure est recouverte d'un drap. C'est l'effet dit du t. voilé. D'autres effets de fantaisie sont obtenus soit en entrechoquant les baguettes, soit en frappant celles-ci sur le cercle de bois supérieur, c.-à-d. celui qui entoure la peau supérieure. Les dimensions réglementaires des instruments militaires ont considérablement varié au cours des siècles. Th Arbeau décrit le t. militaire de son époque comme mesurant deux pieds et demi de long (env. 70 cm) et autant de diamètre, ce qui paraît considérable. M. Mersenne mentionne des t. de forme carrée ou triangulaire, sans donner de mesures. M. Praetorius donne des dimensions déjà inférieures à celles qu’énonce Th. Arbeau. […] »
Science de la Musique – Marc Honegger
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