Yvan de Tergate a dit : Marrant que cette question des armoiries reviennent sur le tapis après toutes les discussions qui ont déjà eu lieu sur le sujet
Mais je ne trouve pas cela étonnant du tout en ce qui me concerne. C'est dans cette contradiction apparente que se trouve justement la limite entre théorie et mise en pratique. Et cette limite est la conception personnelle que chacun a de la pratique de la reconstitution, l'illustration de la démarche que chacun se choisit. Ainsi, d'une discussion sur les mêmes sources, peuvent parfaitement ressortir plusieurs versions différentes d'une réalisation. Le Montmorency que tu reconstitues est tel que tu l'imagines, d'autres l'auraient réalisé autrement. C'est la raison essentielle pour laquelle toute réalisation sera discutée, à cause de cette part d'impalpable, de l'ordre du ressenti, qui intervient tout le temps.
Malheureusement, à ma connaissance, pas de fresque de ce type pour le premier quart XIIIe
Le souci pour Bouvines est effectivement l'insuffisance des sources pour cette période, leur extrême disparité, voire leur émiettement. L'une des questions fondamentales est ce que nous faisons de la lacune documentaire. Certains décident de la combler en faisant des ponts entre l'avant et l'après.ou entre les différentes sources. D'autres font le choix de faire avec. On sait qu'il y a continuité pour certains équipements, donc ils sont reproduits. Mais pour ceux pour lesquels il est difficile d'avoir une certitude, le choix peut être fait de ne rien faire, de prendre le parti d'une réalisation minimaliste, d'attendre et éventuellement de compléter par la suite si des certitudes peuvent être obtenues. Cette dernière attitude est sans doute moins sexy, car elle repose sur une auto-limitation. Personnellement, c'est celle que je m'applique et que j'applique aux projets dont je peux être à l'origine. Mais là aussi c'est une affaire de ressenti et de démarche personnels. Je l'applique aussi au projet dans lequel s'inscrit le personnage que je reconstitue, qui doit être le plus cohérent en lui-même mais aussi par rapport autres personnages associés au projet. C'est d'ailleurs comme cela que fonctionne un certain nombre de troupes.
Pour Bouvines, la démarche a été la même : la recherche d'une cohérence à tous les niveaux et la mise en pratique du “principe de précaution” expliqué ci-dessus. Après, on peut contester. Mais il n'empêche que le projet a été conçu ainsi et que la barre est maintenue dans cette direction.
Prez, Lumière des Lumières, Sancta Domina, Muse du Savoir Médiéval et Chantre de la Reconstitution, Katochka !