Finition arrière d'un bouclier

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Modérateur : L'équipe des gentils modos

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jehan2
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mar. juin 13, 2006 8:09 am

Oriabel a dit : Il n'est fait que de 4 morceaux si je distingue bien ? et les dimensions me semblent inférieures à celles qu'on prend d'habitude.
Il est possible aussi que ces boucliers n'aient pas servi pour le combat. Le premier semble avoir été recouvert de cuir blanc sur ses deux faces.
Ces deux écus proviennent d'une serie de 16 écus mortuaires qui ont survécu dans l’église Sainte Elisabeth à Marburg et se trouvent aujourd'hui dans le musée de l'université de Marburg. En 1880, ils ont été étudiés et décrits précisément par de Warnecke pour la première fois. Selon de Warnecke, les boucliers couverts de saleté et de poussière auraient été découverts dans un coin de l'église en 1842 par l'historien Dr. Landau. Seuls les deux boucliers du Comte étaient encore pendus dans l'église.
L’écu le plus ancien est celui du chevalier Arnold de Brienz (1180-1225) qui est conservé aujourd'hui au musée de pays suisse à Zurich. En Suisse également, l’écu de Raron - ou écu de Weingarten - (daté de 1300) se trouve au musée de Valère dans le canton le Valais.

Certains on été remplacé par de vulgaire plaque de bois peinte au XIXeme, tous sans exeption comportait à la base des énarmes et pour certains des coups de tranches les ayant trés endommagés.

Concernant le fait qu'il s'agisse d'ecus de parade, le sujet est evoqué dans le livre allemand (dont j'ai oublié le titre), il semblerai que non, qu'il s'agisse d'écus prévus pour le combat qui soient egalement pour certains des ecus de parade.
je vous livre la reflexion de l'auteur:
Les historiens sont partagés sur la classification à donner aux écus les plus luxueux, à savoir si ces écus peuvent être considérés comme aptes au combat ou si on doit les classer comme des écus d’apparat. Je ne pense pas que cette distinction soit opportune. Je pense que de tels écus qui devaient servir, certes, en premier lieu à la démonstration de luxe - peut-être à la cour ou lors d’un tournoi - restaient aptes au combat, car un chevalier n’aurait pas utilisé un bouclier impropre au combat. Certainement un homme puissant et aisé possédait également des boucliers plus simples pour s'entraîner ou tournoyer. Mais on n’avait pas toujours - comme par exemple dans le cadre du tournoi - la possibilité de changer de bouclier avant le corps à corps et un bouclier impropre au combat, aussi luxueux soit il, aurait signifié la mort pour son possesseur. Ce raisonnement semble valable en particulier pour les temps de guerre où un combat pouvait survenir à tout moment.
Su le champ de bataille, une telle exhibition de richesse n'était pas seulement une vanité. Un équipement luxueux montrait à tous que celui qui le portait occupait un rang qui l'autorisait à donner des ordres, car les armoiries de chacun n’étaient pas forcément connues de toutes. En outre, un équipement fastueux montrait à l'adversaire qu'il avait affaire avec un homme riche qui pourrait peut-être apporter une bonne rançon si on ménageait sa vie...
La même controverse intervient pour les écus mortuaires. De tels écus étaient pendus au dessus de la tombe de leur porteur défunt. Tous les boucliers présentés dans ce livre sont des boucliers mortuaires. On suppose que ces boucliers étaient fabriqués spécialement pour l’occasion et ne servaient donc pas au combat. Mais alors, pourquoi ces écus étaient ils équipés pour la bataille. Par exemple, il n'aurait pas été nécessaire d'équiper un tel écu avec un rembourrage pour la main ou le bras.


julien
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alexandra
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mar. juin 13, 2006 10:13 am

Peut-être que le fabricant d'écus, il avait qu'une façon de fabriquer les écus : la bonne. Il les fabriquait tous pareils, et si après les gens voulaient rajouter des fioritures ça n'est qu'un degré de finition différent, voilà tout.
(oui, oui, je sais, on n'a pas accès à la pensée qui sous-tend le geste, mais bon, j'ai le droit d'hypothéser un peu, hein...)

PS : Bouchard, le correcteur orthographique veut pas marcher, il boude.
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smaragde
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mar. juin 13, 2006 10:19 am

J'appuie l'idée, Alexandra.

Una rtisan fait du travail, et du bon, s'il veut garder sa réputation.
C'est pas trop à l'époque qu'on verrait le fabricant de boucliers faire un truc vite fait mal fait, pour pouvoir le vendre à 5 écus (ben oui, ils avaient pas l'euro, à l'époque) pour que quelqu'un le mette au-dessus de sa cheminée.
Au début de Jabberwocky, il y a d'ailleurs une discussion de l'artisan tonnelier avec son fils du même genre ;)
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enguerrand
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jeu. juin 15, 2006 3:14 pm

Pourtant, on trouve des épées de parades richements décorées et possessions de la haute noblesse, forgées de façon assez médiocre sur le plan technique. Je crois que la question est trop ambgüe pour une hypothèse générale.
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guaraco
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jeu. juin 15, 2006 7:41 pm

Petit comparatif avec le Monde Antique:
La tombe de Philippe II de Macédoine contenait un ensemble d'armes offensives et défensives parfaitement fonctionnel et TRES richement ornés (dont un bouclier chryselephantin à décor sculptée...RHHHA LOVELY !).
Donc pareil pour moi: l'artisan fait bien son job,il tient à sa réputation, pas de raisons qu'il fasse des merdouilles pas fonctionnelles mais surdécorées sous prétexte que c'est juste pour décorer...
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enguerrand
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ven. juin 16, 2006 9:17 am

Je voudrais pas te contrarier, mais selon les traditions antiques grecques, macédoniennes, ibères, ligures, etrusques et celtes, les guerriers sont enterrés avec leur équipement de guerre dans le but de s'en resservir dans l'autre monde. La notion d'équipement d'apparât n'existe pas. Les cnémides, le casque et la cuirasse thorax retrouvés dans la tombe présumée de Philippe II à Vergina, sont des équipement ayant servi au combat. Les motifs et décoration de l'armement du roi de Macédoine ne l'empêcheront pas d'aller au combat avec, surtout avec l'or pris sur les perses. Il faut attendre les romains et la standardisation des matériels de guerre, pour que l'on ai une certaine pudeur vis à vis des riches décorations au combat, réservant les beaux artefacts aux parades. Les autres, entretenaient une relation particulière avec les métaux précieux et les motifs. Mais quitte à mourrir, autant mourrir dans le luxe réservé aux guerriers de la haute et moyenne antiquité.

Pour le moyen âge, je le redis encore une fois, le sujet est trop complexe pour avoir une seule solution.
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guaraco
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ven. juin 16, 2006 7:01 pm

Humm, j'aurais dû plus centre mon propos sur le bouclier chryselephantin.
Nous avons là une piéce d'équipement sans doute fonctionnelle, mais ornée sur sa face externe d'un trés large médaillon d'ivoire sculpté en haut relief...pas sûr que ça résiste aux coups, ça...
De plus, rien à ma connaissance ne prouve que l'armement trouvé dans la tombe "de Philippe II" ait servi au combat.
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enguerrand
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sam. juin 17, 2006 6:17 am

Le médaillon a sans doute pu être ajouté par la suite. N'excluons pas non plus, l'hypothèse que, même dans cette configuration là, Philippe aurait pu aller au combat avec. Après tout, c'est un Roi de Macédoine.
Pour ce qui est du reste de l'équipement, on retrouve, entre autre, une paire de cnémides (grèves) dont l'une est plus courte que l'autre, suivant la morphologie peu avantagieuse de Philippe, celui ci étant boiteux. Pour un objet d'apparât, on fait quelque chose de beau et de résistant dans certains cas, certes, mais on ne récréé pas tout les défauts du défunt, surtout dans la culture hellénistique, ou statues et peintures présentent la personne avec des traits ameillorés. De plus, si ces artefacts ne sont pas très abimés, c'est peut êre parce que Philippe, borgne et boiteux, ne participaient pas aux combats, bien qu'il soit présent sur le champs de bataille en tant que général.
Ensuite, Philippe était un guerrier, et ce, même si il n'était pas sur la ligne de combat, c'était un grand général et stratège et, en tant que tel, devait être enterré avec ses armes, suivant les traditions hellénistiques. De plus, si les armes offensives et défensives présentes dans la tombe de Vergina étaient des armes de parade, où seraient passé ses véritables armes? Les éloigner du défunt, c'est faire grande offense.
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philippe le rouge
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lun. juin 19, 2006 11:04 am

il suffit de lire Homère pour se rendre compte que les guerriers de l'époque n'hésitaient à aller au combats avec un matos qui en jete, qui à le bousiller !
Comme dans toutes les époques d'ailleurs, questions de persuasions et de guerre psychologique.
Mais cela ne concerne toujours que les combattants capable de se payer un telle "luxe de dissuasion", Philippe II était roi, il ne faut pas généraliser, d'aprés Duby, sur tous le moyen-âge, 1 homme sur 8 est ou est capable d'être un combattant ,et sur ces combattants, 1/10 est chevalier ou noble
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, cela fait donc trés trés peu de matériel de guerre "luxe" et beaucoups de matériel standard ou légèrement amélioré
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berhthramm
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lun. juin 19, 2006 11:26 am

d'où un problème de stat. par rapport à nos sources : "ce n'est pas parce qu'on retrouve une pièce archéo qu'elle est représentative de ce qui se faisait mais si on en retrouve 100 ou 1000 identiques c'est plus que probable".
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