mer. août 29, 2007 3:26 pm
Sur le site de la Fédération Française de Cuniculiculture (non, non, rien de cochon là dedans, juste du lapin ...), on trouve cette explication:
Il faut attendre ensuite GREGOIRE de TOURS (538/594) pour avoir des nouvelles du lapin dans son Histoire des Francs (5,4) : c'est pour désapprouver les moines qui mangent des laurices (survie de coutume ou découverte dans des manuscrits ?) en temps de Carême, ce mets étant autorisé parce que d'origine aquatique. La nécessité d'obtenir une certaine quantité de laurices aurait conduit les moines à imaginer de maintenir en cage les lapines afin de prélever les lapereaux nouveau-nés sans avoir à sacrifier les mères. Les éleveurs de lapins doivent donc beaucoup à l'ingéniosité et à la gourmandise des moines. En effet, par la suite, l'élevage du lapin devient l'apanage des couvents : en 1149, l'abbé du monastère de Corvey, sur la Weser, demande à celui de Solignac de lui fournir deux couples de lapins.
En dehors des monastères, les "connins" ou "counils" sont maintenus dans des espaces plus ou moins clos, plus ou moins étendus, réservés à la chasse : les varennes ou garennes (du latin médiéval warenna, dérivé du germain wardôn = garder) (Dictionnaire de la langue française, P. ROBERT, 1977). A noter que le lapin n'est pas chassé ou très peu, mais capturé (collets, filets, lacets) et que ce n'est guère que dans le jardin du château qu'il est victime des flèches des dames qui doivent se montrer fort adroites à ce jeu (dessin d'un manuscrit français de 1393).
La possession d'une garenne est un droit féodal (ban de garenne = territoire interdit à la chasse pour les tenanciers ou habitants, celle‑ci étant réservée au seigneur). Le pouvoir royal a constamment lutté pour le limiter en raison des dégâts commis aussi bien par le gibier que par les chasseurs (et aussi pour faire pièce aux pouvoirs locaux) : interdiction de créer de nouvelles garennes, défense d'accroître les anciennes (Ordonnances de Jean LE BON, 28.12.1355 et cependant, à la fin du XVe siècle, la domestication du lapin est sérieusement avancée, puisqu'on fait état de lapins de couleur, ce qui signifie que la sélection est bien engagée : "Mon cher cousin, de bon coeur vous mercie des blancs connins que vous m'avez donné" chante Charles d'ORLÉANS (1394/1465) dans une de ses ballades (Bal. 125).